Engagé dans une lutte encourageante contre la corruption, le président de la transition malienne, le colonel Bah N’Daw, n’a pourtant jusque-là pas convaincu la majorité de ses compatriotes de la sincérité de son combat. Et pour cause, aussi bien le timing de la lutte que les cibles choisies laissent à désirer. Ils font croire que cette lutte, au lieu d’être une mission républicaine de salubrité, prend le visage d’une campagne de répression et d’intimidation des pourfendeurs de sa politique.
L’un des grands chantiers sur lequel les Maliens attendent leur président de la transition est celui de la lutte contre la corruption. Car, si beaucoup d’entres eux lui accordent, aujourd’hui, leur confiance, c’est en grande partie à cause de son discours d’investiture sur la lutte impitoyable contre la corruption. Dans son discours d’investiture, Bah N’Daw a déclaré solennellement que « la lutte contre la corruption est un combat de tous les jours ».
Mais une fois aux affaires, sa détermination affichée pendant son investiture s’est progressivement émoussée. Ce qui était naguère une priorité a commencé à devenir le dernier des soucis. Le président de la transition a mis le coude sur les nombreux rapports d’audits élaborés sur la gestion de plusieurs sociétés d’État et dans certains ministères. Cette attitude est venue aggraver les premiers soupçons qui font dire à certains que le président Bah N’Daw a décidé de protéger les prévaricateurs, au lieu de les livrer à la justice. Il suffit de voir certaines nominations pour s’en convaincre. D’autres attitudes peu rassurantes ont suivi. Il s’agit du retour en force des conflits d’intérêt et des marchés de gré à gré sous cette transition. Au CNT, le pouvoir semble s’accoquiné avec des membres corrompus pour constituer une majorité. Depuis la mise en place du CNT, rien n’a bougé sur le terrain de la lutte contre la corruption. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) et l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) ont produits des rapports d’audit et ont dénoncé des cas de corruption et de mal gouvernance. Mais toujours est-il que les maliens attendent de voir, sous cette transition, les premières actions de lutte contre la corruption… contre des personnalités publiques impliquées dans divers dossiers de malversations financières.
Lutte-spectacle
En dépit de la promesse de Bah N’Daw, lors de son investiture pour démontrer le caractère impartial et sincère de la lutte contre la corruption, bon nombre de Maliens ont du mal à y croire. Jusque-là pas d’interpellation. Rien que la promotion de bandits à col blanc.
À l’analyse, la lutte contre la corruption sous la transition, est un slogan creux et suscite de nombreuses polémiques au regard de la lenteur dans le processus, ouvrant ainsi le débat sur l’engagement et la bonne foi du président de la transition à traduire les ‘’vrais coupables’’ devant la justice.
Plusieurs dossiers sont en instruction dans le cadre de la lutte contre la corruption au Mali. Le Pôle économique est très occupé ces jours-ci, s’affairant à vider les dossiers de malversations financières. Une centaine de dossiers à traiter, qui devraient s’enchaîner les uns après les autres selon une source proche de cette juridiction. Généralement, ils sont soldés par l’audition, la garde à vue et la mise sous mandat de dépôt des ‘’fretins’’ mis en cause.
Les vrais auteurs des crimes économiques devraient rendre gorge selon le degré de leur implication dans les faits de malversation. Mais par quelle alchimie échappent-ils aux mailles des filets de la lutte contre la corruption sous cette transition ? Qu’est ce qui explique le fait que le président de la transition fasse l’impasse sur leur cas, et que l’opération soit plutôt au point mort et que la culpabilité reste difficile à prouver. Il paraît évident que la lutte contre la corruption sous la transition au Mali prend une allure de bluff… Suscitant des doutes dans les esprits des citoyens avertis.
En attendant, la détermination du président Bah N’Daw de lutter contre la corruption est remise en cause, car les plus gros coupables de détournement massifs du denier public demeurent dans l’entourage immédiat du régime de la transition.
Jean Pierre James
Ce travail n’est pas compliqué, contrairement à ce qu’on nous fait croire. Il faut agir et sévir avec les quelques cas déjà avérés.
Tenons compte assi de la micro et de la macro corruption, surtout avec nos compatriotes qui servent dans le public.
Le pays a besoin d’une petite dose d’autoritarisme avec des Responsables qui donneront l’exemple.
Vivement, un Mali bien gouverné, juste et prospère.
Oui, nous devrons comprendre cela “la lutte contre la corruption est un combat de tous les jours”. Ainsi, Il appartient à tout un chacun d’œuvrer pour que cette lutte soit une réalité plus particulièrement les services d’inspection et de contrôle, de vérification… peu importe le nom mais surtout les Magistrats. La balle est dans le camp de ces derniers qui ont eu le feu vert de SEM le Président de la Transition. Le Peuple doit être patient et faire confiance aux professionnels de la matière et 3 ou 5 mois ne suffisent pas pour traduire devant les Tribunaux car c’est des actes de grande envergure. Sachez que cette lutte va continuer même après la Transition. Le Président a la volonté mais aidons-le à concrétiser…
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