Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a été élu pour opérer des changements qualitatifs dans la gestion des affaires publiques au Mali. Pendant plusieurs années, pratiquement depuis l’ouverture démocratique, malgré la création du Bureau du vérificateur général qui a produit plusieurs rapports de contrôle sur la gestion des ressources publiques, le peuple est resté sur sa faim, car, la corruption et la délinquance financière, se portent toujours à merveille et, ont des beaux jours devant elles, si des dispositions nouvelles plus efficaces n’étaient pas prises.
Tout l’espoir est fondé en IBK, l’ « homme de poigne » dont on dit qu’il est venu régler les problèmes les plus récurrents du Mali et des Maliens. Parmi ces problèmes, figurent en pôle position, la corruption et la délinquance financière. En tout cas, le nouvel homme fort a pris l’engagement solennel, de lutter efficacement contre ces deux fléaux qui gangrènent l’économie nationale. Peut-il faire mieux que ces prédécesseurs ? Beaucoup de Maliens voudraient le croire. Si de nouvelles dispositions tardent à se mettre en place, les rapports des différents organes de contrôle notamment ceux du Bureau du vérificateur général, sont toujours dans le frigo. Il suffira de les sortir et les réchauffer un peu pour voir quelle réaction ils peuvent produire. Le manque à gagner dégagé par ces différents rapports, est énorme. Mais, jusque-là, aucun auteur n’a été, véritablement, inquiété faisant douter les Maliens sur la volonté politique de lutter contre le mal.
La lutte contre la corruption et la délinquance financière, n’a pas seulement pour but de renflouer ou protéger les caisses de l’Etat, mais de rétablir une justice sociale qui placerait tous les Maliens à égalité de chance. Il appartient à l’Etat de le faire. Si, jusque-là, il a manqué, de l’avis de mal d’observateurs, de volonté politique réelle pour contrer le mal, beaucoup espèrent que la nouvelle donne politique née du changement de régime, produira de meilleurs effets.
IBK, ne manque plus de réaffirmer sa détermination concernant le sujet. « Qu’il joigne l’acte à la parole » dit un observateur selon qui, le problème n’est pas aussi simple à solutionner car, pour lui, la corruption et la délinquance financière, est un monstre à plusieurs têtes. « Pour une solution efficace, il faudrait que le Malien accepte d’opérer des changement radicaux en lui-même, c’est-à-dire qu’il change de comportement »
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Le tout est donc dans le changement de comportements individuels pour venir à bout de la corruption et la délinquance financière. C’est le seul prix à payer.
Tiémoko Traoré
CONTRIBUTION AU GOUVERNEMENT DU MALI N°13 DU 29 OCTOBRE 2013
Les structures de contrôle des Finances Publiques sont très souvent utilisées par les hautes autorités pour :
intimider la partie contrôlée qui n’est pas sympathisant, partisan, courtisan, parent ou autre ;
arrêter le récalcitrant qui refuse de marcher conformément aux instructions qui lui sont données, même si contraires à la réglementation en vigueur.
Les Chefs des structures de contrôle ont installé un système de corruption qui consiste à :
proposer un prélèvement sur les frais de Mission d’un Contrôleur ou d’un Inspecteur s’il veut obtenir une Mission; (si non, il restera à tourner les pouces dans son bureau) ; cas très fréquents en vigueur au Contrôle Général des Services Publics et à l’Inspection des Finances ;
bloquer un Rapport de Mission après son dépôt, quand la partie contrôlée inquiétée, approche le chef du service de contrôle ;
bricoler des malversations sur le Rapport déposer pour modifier des parties en faveur de la partie contrôlée moyennant des sommes énormes ;
initier des Missions fictives pour utiliser les frais, cela, soit pour arranger le Chef de service, soit pour arranger un Contrôleur ou un Inspecteur (sans dépôt de Rapport de Mission) ;
Si des structures chargées de lutter contre la délinquance financière fonctionnent ainsi, le Président I.B.K, lors de sa visite à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, dans son discours réponse, avait raison de dire qu’il n’a pas hérité d’un Etat.
Solution proposée :
o répertorier dans le registre de numérotation des Ordres de Mission, dans toutes les structures de contrôle, le nombre de Missions initiées par année en dehors des Supervisions de « Passation de Service » et des « Arrêtés de Caisse »;
o demander les copies de tous les Ordres de Mission initiés par année ;
o demander les références de transmissions de tous les Rapports de Mission à la structure hiérarchique (même les Procès – verbaux de carence sanctionnant une Mission de vérification) ;
NB : les noms des Contrôleurs ou des Inspecteurs les plus fréquemment désignés pour des Missions de contrôle sont ceux « en bonne intelligence » avec les chefs de structure de contrôle, parlant le même code, peu importe la qualité du Rapport de Mission qu’ils déposent.
Belle contribution. Mais si on met en doute la probité et l’honorabilité des contrôleurs soumis à l’obligation de serment, il faut en vouloir alors à leur mode de recrutement. Ce qu’un contrôleur rapporte est entre lui, Dieu et sa conscience. Contrôler ne veut pas dire aussi s’acharner sur le chef de structure à contrôler comme pour dire, si je ne trouve rien au cours de mon investigation on me traitement d’incompétent.
Quand on est cadre à ce niveau, on a la possibilité de dénoncer les dysfonctionnements de service sinon on devient soi même complice de la léthargie du chef de la structure de contrôle.
Le bilan d’activité d’une service doit refléter fidèlement les missions effectuées et tout contrôleur a la latitude d’y jeter un regard critique.
En voici encore. Quand on parle de lutte contre la corruption, d’aucuns nous sortent des petits cas comme pour globaliser. Imaginer les milliards sités dans les différents rapports du vérificateur, les auteurs sont les 1ers responsables de ce Pays et quand ils seront mis aux arrêts, les policiers arrêteront de prendre de l’argent au feu tricolore, les maires seront corrects et tout rentrera dans lors. Tout simplement parceque celui qu’on croyait intouchable a été mis aux arrêts et tout le monde prend conscience que l’impunité est fini. IBK n’a aucunement le droit de faire autrement il doit aller droit au bût.
En grand pourfendeur de la corruption, la déclaration de ses biens et de ceux de ses ministres n’est pas encore publique, à fortiori de déclarations à la sortie et de l’existence d’un organisme de contrôle doté de vrais pouvoirs de vérification des avoirs. FAUT-IL EN CONCLURE QU’ILS DISPOSENT SIMPLEMENT DE BIENS FARAMINEUX ACQUIS FORCEMENT DE FAÇON MALHONNETE ?
A quoi sert un rapport du Vérificateur Général si le juge et les avocats recherchent des cas désespérés de délinquance mais sources de leur enrichissement? Crier crier et crier, quand un membre ou parent de la famille présidentielle ou ministérielle rasent le bureau du Directeur de la DAF pour avoir des marchés au détriment d’honnêtes commerçants qui triment pour avoir des miettes. Personne ne condamne une surfacturation, personne ne condamne une pièce de contre façon fournie encore moins refuser de réceptionner un marché mal exécuté. On pense que c’est l’autre qui faute et on crie haro sur lui dans la presse à la moindre délation. Le petit marabout consulté espère gagner sa part dans la promotion d’un client naïf. Ha mon pays. Pensez vous que c’est IBK qui doit changer tout cela?
Le phénomène est tellement grave que tes propres enfants te traitent de “naloma” parce que tu repousses les pratiques obscènes des autres. Les enfants qui sont envoyés à l’étranger pour étudier feignent ignorer que leurs parents trichent l’Etat pour le rendre heureux.
Tout le monde crie à la délinquance financière et à la corruption mais qui d’entre nous a conscience que le donateur est pire que le corrompu. Le petit agent de l’Etat qui ne reçoit aucune gratification de son chef regarde toujours dans le coffre de celui-ci et le traite à la moine occasion de “fama” corrompu. Quand un maire prive les secrétaires de la mairie de percevoir les petites sommes sur les clients et usagers de la mairie, le Maire est traité d’égoïste et de tous les maux du monde. Lors du recensement RAVEC, les petits agents recenseurs ne se gênaient pas de prendre 500 à 1000F CFA sur les citoyens pour les recenser. Le policier ou le gendarme qui perçoit 2000 à 5000F CFA sur les demandeurs de Carte d’Identité ne se rend pas compte qu’il commet de la concussion. Bien au contraire il croit arranger le nécessiteux en accélérant la signature de sa carte. De grâce que le malien change de comportement au lieu de crier à la délinquance financière.
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