Lutte contre la corruption : Les Maliens sont déçus, mais attendent…

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Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

La mission d’évaluation du FMI a levé un pan du voile qui couvrait l’iceberg des fraudes, malversations et péculat qui avaient repris de plus belle au temps d’IBK, dont les obligés et les obligeants en profitaient à plein régime. Au sein de l’opposition, des voix ont toujours émergé pour dénoncer les dérapages du régime, mais IBK a toujours fait la sourde oreille, minimisé, banalisé, répondu en rendant « œil pour œil, dent pour dent ». Mais après cette mission du FMI, ce régime ne doit encore se réclamer d’aucune honnêteté, d’aucune humanité.

« Le Mali d’abord ! » « Pour l’honneur du Mali », ces slogans, il est temps de les jeter aux mites, tellement qu’ils semblent sonner creux. 29 milliards de surfacturations dans un marché d’équipements en arme, des transferts illégaux, frauduleux d’argent, un jet présidentiel acheté à un prix que tous, même ceux qui habituellement refusent de voir, ont jugé excessif. Alors que dans les familles, la souffrance ne décroisse pas. Au contraire, elle empire. Alors que tout le monde crie.

Alors que les choses ne sont pas comme elles devraient être, malgré l’arrivée à la tête du pays d’un homme qui se voulait un pourfendeur de la corruption, du népotisme, du favoritisme…Et en qui beaucoup voyait celui qui est en capacité de redresser un pays qui a plongé dans le chaos comme dans un lac. Mais vite, l’enthousiasme que son élection a suscité se ternit peu à peu. Les Maliens ont horreur du péculat, car celui qui s’en rend coupable ne vole que la société. Ils en avaient par-dessus la tête d’être saignés à blanc par des agents de l’Etat qui, grand malheur, ne voient pas plus loin que leur nombril.

Mais nos dirigeants actuels sont restés enfermés dans les schémas de leurs prédécesseurs, lesquels ont fait le lit de la prévarication, au point que dans le pays la magouille était devenue partout la norme. Dans les services publics, pour être servi le premier il faut graisser la patte à la secrétaire d’abord. Les digues de la retenue ont été cassées. Aujourd’hui, IBK pense que les Maliens sont contents et rassurés rien qu’à le voir agiter une main menaçante à destination des agents corrompus.

Ils croient que les Maliens sont assez dupes pour croire qu’il est en train de lutter contre la corruption, alors que la corruption est sur le point de les emporter, lui et son régime. Non, les Maliens ont « grandi » et n’ont que faire de dirigeants qui les infantilisent. Ils ne croient plus au père Noël !

Le Malien a envie d’étudier dans des universités débarrassées du manteau corrodant de la médiocrité, de la corruption et du je-m’en-foutisme. Le Malien veut manger à sa faim, dormir un bon sommeil. Le Malien veut avoir accès à des soins de santé de qualité. Il veut une baisse du tarif de l’électricité et de l’eau. Il aspire à se payer des voitures, à avoir Internet, à voyager…à aller de l’avant. Il ne veut plus vivre que de riz blanc. Mais il se heurte au mur d’un régime corrompu qui n’arrête pas de lui vendre le rêve d’un pays où la corruption sera poussée dans ses derniers retranchements. Un régime qui, n’eût été, l’exigence de transparence du FMI n’aurait rien fait pour empêcher ces fraudes.

Dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire « Jeune Afrique », le Premier ministre, Moussa Mara, disait à propos des groupuscules armés qu’il « n’y aura pas de prime à l’impunité » au Mali. Cela doit valoir aussi pour les agents de l’Etat qui se sont rendus coupables de fraudes dans la gestion de certaines affaires publiques. Les coupables doivent répondre de leur acte.

Qu’ils nous rendent notre argent ! Notre argent qu’ils voulaient voler, sachant bien qu’il y a des millions de jeunes qui sont assis dans les rues, autour du thé, en train de se retourner les pouces parce que pas de travail.

Qu’on nous donne notre argent. Et qu’IBK arrête de parler de lutte contre la corruption. Parce que la lutte n’a pas été à la hauteur de la corruption et des corrompus. Parce qu’on ne lutte pas contre la corruption en faisant semblant…comme il a passé toute une année à le faire. Parce que, encore une fois, diriger un pays c’est avoir une logique à laquelle il faut rester fidèle. Une chose est sure, les maliens sont déçus mais attendent. Et des actions concrètes et des engagements de taille.

Boubacar Sangaré

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4 COMMENTAIRES

  1. Un proverbe de chez nous dit: ”Si le mal (le tort) ne sort pas, c’est qu’il n’est pas entré”. Sarkozy, Hollande, maintenant IBK et son régime font les frais de leur injustice. Et ce n’est pas encore fini…

  2. JE SUIS ABASSOURDI
    JE SUIS DÉSORIENTÉ
    JE SUIS MORTE DE HONTE
    JE VAIS FINALEMENT CHANGER DE NATIONALITÉ
    NÔ COMMENT ! NÔ COMMENT ! NÔ COMMENT!

  3. IBK S EST SERVI DES MALIENS PAR LE CANAL DE LA RELIGION. IL A TROMPE TOUTE UNE NATION POUR QUE SON FILS KARIM PUISSE VOLER DES MILLIARDS DES PAUVRES MALIENS. INCH CHALLAH, LE JUGEMENT DU TOUT PUISSANT EST LA DEMAIN. PETIT KARIM, TU ES ENTRAIN DE VOLER LES PAUVRES MALIENS, MAIS TU VERAS LA SUITE, CAR CE PAYS NEST NI POUR TOI, NI TON HERITAGE.

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