Inculpé d’atteinte aux biens publics et de favoritisme, Mr IDrissa Haïdara est, désormais, libre. Comme en témoigne l’ordonnance du 6 mai, dont le canard déchaîné s’est procuré copie.
« En exécution de l’article 187 du code de procédure pénale, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance, que le juge d’instruction du 5e cabinet a rendu dans la procédure suivie contre : Idrissa Haïdara, mandat de dépôt d 03 janvier 2014, inculpé d’atteinte aux biens publics et de favoritisme, une ordonnance de mise en liberté… ».
Voici, pour l’essentiel, la décision rendue, le 6 mai dernier, par le juge dans l’affaire dite du PMU –Mali.
Interpellé, le 27 décembre 2013 par le Pôle Economique et Financier pour « fraude et mauvaise gestion » portant sur 34 milliards, Mr Idrissa Haïdara est, enfin, libre.
Selon nos informations, sur les 34 milliards CFA à lui reprochés, seuls 20 millions CFA restent à justifier.
En effet, sur les 34 milliards CFA, on eu est arrivé à 271 millions CFA, après confrontation avec les justificatifs présentés au juge. En poussant cette confrontation plus loin, on en est plus qu’à 20 millions CFA. Le justificatif du premier a été retrouvé ; mais pas celui du second. Ce qui fait dire au comptable du PMU –Mali que c’est une erreur de la part du Bureau du Vérificateur général. Car, des erreurs, il y’en a eu dans ce dossier.
Un dossier truffé d’irrégularités
D’abord, au sujet de l’interpellation de Mr Idrissa Haïdara. C’est par une simple correspondance, envoyée au juge du Pôle Economique et Financier par le secrétaire général du ministère de la Justice, Mr Boya Dembelé, que le PDG du PMU –Mali a été interpellé.
Correspondance, dont voici un passage : « Je vous instruis de faire engager, très urgemment, par le procureur du Pôle Economique et Financier auprès du tribunal de première instance de la commune III des poursuites contre le PDG du PMU –Mali ainsi que tous coauteurs et complices que l’information judiciaire fera découvrir et de requérir le mandat de dépôt contre eux… J’attache une importance capitale à l’exécution correcte des présentes instructions, dont vous me rendrez compte de la suite, qui y sera réservée ».
Or, en pareil cas, les poursuites devraient être engagées par le procureur du Pôle Economique et Financier. Et ce, après réception du « rapport de synthèse ». C’est-à-dire, un rapport qui contient, d’une part, les irrégularités reprochées au PDG du PMU –Mali par le Bureau du Vérificateur général. Et, d’autre part, les justificatifs présentés par Mr Idrissa Haïdara.
C’est sur la base de ce « rapport de synthèse » que le procureur du Pôle Economique et Financier décidera, si oui et nom, il y a lieu de poursuivre Mr Haïdara. Ce ‘‘rapport de synthèse’’, rappelons –le, n’est jamais parvenu au procureur du Pôle Economique et Financier.
Autre anomalie enregistrée dans le dossier : le Vérificateur général qui, contre toute attente, adressera une correspondance au juge d’instruction pour lui offrir ses services, au cas où… Or, c’est le Bureau du Vérificateur général d’élaborer le ‘‘rapport de synthèse’’, sur la base duquel le procureur peut fonder sa décision : poursuivre ou pas Mr Idrissa Haïdara. Ce que le Vérificateur général n’a pas fait. Du moins, à notre connaissance.
Après cinq longs mois d’emprisonnement, le PDG du PMU-Mali recouvre la liberté.
Lancée à grands renforts de publicité par le président de la République, la lutte contre la corruption et la délinquance financière risque de finir en queue de carpe. Si les dossiers, transmis à la justice, ne sont pas traités avec la sérénité requise.
Oumar Babi
Attendez il est où mon P-DG
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