Au ministère de la Santé, les scandales financiers se succèdent et se ressemblent fort malheureusement. Ainsi, après l’affaire de la banque de sang et celle du Pr. Doumbo relative à la gestion du fonds de National Institute of Heath des USA, c’est le problème des CTA qui surgit.
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rnDans certains, on ne cache pas sa colère quant à la gestion de ce dossier qui concerne la lutte contre le paludisme, première cause de la mortalité infantile au Mali et qui a logiquement suscité joie et espoir chez les populations. Pourquoi ce médicament prévu pour les enfants de 0 à 5 ans pour lutter contre le paludisme est arrivé en comprimés et non en sirop ? Y’a-t-il eu tromperie sur la marchandise ou un dessous de table de 500 millions de nos francs ? S’interroge-t-on.
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Depuis un certain temps, les problèmes liés à l’utilisation des CTA prennent en haleine le ministère de la Santé. Fruit du MCA, le projet des CTA a été ficelé par le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Santé et ses services rattachés. C’est ainsi que différents services ont pris part à l’élaboration du projet. Cet important projet de lutte contre le paludisme est destiné aux enfants de 0 à 5 ans. Il s’agit d’une nouvelle trouvaille, comme son nom l’indique, une Combinaison Thérapeutique à base d’Artemesinine très efficace qui détruit toutes les formes de résistance du microbe qui cause le paludisme. Le mali ainsi souscrit à ce programme pour intensifier la lutte contre le paludisme qui fait trop de dégâts dans notre pays.
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Le dossier a été monté à plusieurs niveaux. Le programme national de lutte contre le paludisme qui a la charge d’élaboration les politiques de lutte contre le paludisme a ainsi fait les études nécessaires pour l’utilisation des CTA dans notre système de santé. Sur la base des avis motivés de la Direction des Produits et Médicaments et de la Pharmacie populaire du Mali, une commande a été lancée pour l’achat des CTA. Selon des sources généralement bien informées et non démenties jusqu’à preuve du contraire, la commande initiale demandait des sirops. Mais à l’arrivée, ce sont des comprimés qui ont été réceptionnés. Toute chose qui a intrigué certaines autorités y compris le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. C’est sur ce changement de commande du sirop en comprimés que nous avons enquêté.
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Saisi par le nos soins, le chargé de communication nous a orienté vers tous ceux qui sont impliqués dans l’élaboration du projet des CTA. Nous avons d’abord rencontré Georges Dakono, coordinateur du programme National de lutte contre le paludisme. Ce dernier, nous expliqué tout le processus de l’élaboration de la politique des CTA. Selon lui, le rôle de son programme se limite aux études techniques sur le produit en question. Il propose ensuite à qui de droit. Quant au Dr. Mikaïla Maïga de la DPM, il s’est étonner de voir les CTA en comprimés et non en sirop. Ce dernier dit avoir émis des suggestions techniques en faveur du sirop. Mais il aussi ajouté que le processus actuel est entrain d’être rectifié pour introduire la forme sirop. C”est-à-dire, faire un changement technique dans la commande actuelle pour remplacer les comprimés avec le sirop. Ce changement technique a-t-il un coût ? Cela reste à savoir.
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Pour en savoir toujours plus, nous avons rencontré le Directeur Administratif et Financier du ministère de la Santé. Ce dernier s’est débiné en ces termes : « je ne suis pas médecin, mon rôle est de faire la commande et de m’assurer que la commande a été livrée ». Nous lui avons demandé si la commande était en sirop ou en comprimés, il dit qu’il ne sait pas car cela n’est son rôle. Eh oui, au mali on peut faire la commande sans savoir les propriétés de ce qu’on demande !
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Quant au Dr. Yattassaye, Directrice de la Pharmacie Populaire du Mali, nous n’avons pas pu la joindre à cause de son agenda trop ponctué de voyages.
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Enfin, nous nous sommes rendus chez madame le ministre de la Santé. Pour elle, ce n’est pas son problème. Son problème est d’avoir des médicaments qui peuvent soigner les enfants maliens contre le paludisme. Alors peu importe que ça soit des sirops ou des comprimés. Elle dira aussi que son plus grand souci est de pouvoir soigner les enfants de 0 à 5 ans et même plus. Mais la nervosité avec laquelle, notre interlocuteur nous répondait cachait mal un certain malaise ? Quand nous avons dit qu’il semblerait que la transformation des médicaments en comprimés et non sirop serait liée à un dessous de table de 500 millions de nos frais, sa colère était encore plus vive. Elle a juré sur ses enfants qu’elle n’a rien pris comme pot de vin de cette transaction. Et que d’ailleurs, ce n’est pas elle qui fait la commande mais plutôt la Pharmacie populaire du Mali. C’est dans ce cadre que nous avons tenté en vain de joindre la directrice, le Dr. Yattassaye.
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Une autre explication donnée par l’ancien ministre est qu’à l’époque de la commande, la forme sirop n’existait pas le marché. Il n’y avait qu’un seul laboratoire qui en faisait mais suffisamment pour satisfaire la demande de notre pays. Elle a aussi ajouté que les comprimés sont plus faciles à transporter que les sirops qui sont dans des bouteilles.
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A la lumière de notre enquête, la question du sirop en comprimés n’a pas pu être élucider tant les uns et les autres se jettent la responsabilité ou se débinent tout simplement par un détour de la limite de ses responsabilités. Mais il existe tout de même des zones d’ombre qui lèvent un coin de voile sur les dessous de cette affaire. Le laboratoire indien qui a fourni les CTA a –t-il versé des ristournes au ministère de la santé ?
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rnPourquoi le financement des 6 milliards que coûte l’achat des CTA a des difficultés de décaissement malgré la présence de la banque mondiale par rapport à la question, il y’a presque deux mois de cela ? Et pourquoi les frais de transit et autres opérations liées à la transaction sont toujours bloqués ? La réponse à ces questions nous permettra de savoir s’il y’ a eu pot de vin ou simple tromperie sur la marchandise. Il s’agit de la première affaire à laquelle est confronté le nouveau ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré. D’ores et déjà, le Vérificateur Général s’est saisi du dossier et le DAF aurait déjà fait un premier passage dans ses locaux.
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Abdoul Karim Maïga
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