C’est la question qui taraude les esprits. Après l’acquittement de Bakary Togola et co-accusés dans le dossier des ristournes des cotonculteurs détournées à hauteur de plus de 9 milliards de FCFA, les citoyens qui avaient commencé à placer un certain espoir dans la lutte contre la corruption enclenchée par les autorités actuelles commencent à douter de l’issue de cette chasse aux grands délinquants financier qui ont confondu les caisses de l’Etat avec leurs poches,
« Comme peut-on voler des milliards dans ce pays et être condamne? », telle semble la devise. Malheureusement cette devise résume tout. Dans un pays sérieux où la justice est libre et indépendante de tout tel que de l’argent sale, une telle devise n’aurait pas en cours. Mais au Mali, c’est une réalité. C’est pourquoi, les gens qui pillent les caisses de l’Etat n’ont pas peur. Ils savent qu’une fois que l’affaire devant les juges, le reste devient un jeu soutenu par des espèces sonnantes et trébuchantes. La suite on la connait : liberté provisoire synonyme de classement sans suite de l’affaire, non-lieu, acquittement…)
Après l’acquittement de Bakary Togola et co-accusés, le ministère public s’est pourvu en cassation et a ouvert une enquête, le 07 décembre 2021, afin de faire toute la lumière sur cette affaire, notamment les manquements susceptibles de recevoir une qualification pénale. On se rappelle, Bakary Togola avait été accusé des faits d’atteinte aux biens publics par détournement et autres malversations financières portant sur la somme de plus de 9 milliards de FCFA. Les inquiétudes du ministre de la justice se comprennent. C’est un connaisseur qui connaît ! Il sait que certains juges maliens ne sont pas des modèles d’honnêteté, rarement ils parviennent à résister face à l’argent, face à des propositions financières, face des espèces sonnantes et trébuchantes,… Il sait aussi que s’il ne vielle pas, les prochains présumés délinquants financiers à être acquittés seront Soumeylou Boubeye Maïga, Mme Bouaré Fily Sissoko, Mahamadou Camara tous détenus dans le cadre de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et l’achat des équipements et matériels militaires. Et autres cadres (maires, préfets, directeurs de service..) qui sont accusés d’atteinte aux biens publics tel que le maire du District de Bamako, Adama Sangaré. Et pourtant l’ancien président, Modibo Keïta avait averti et mis en garde contre la mauvaise distribution de la justice… Il a dit ceci : «Nous avons un peuple admirable, capable d’accepter tous les sacrifices pourvu que ceux-ci soient équitablement répartis. Ce qui peut le décourager, le démobiliser, le révolter, c’est l’injustice. Faites donc en sorte que tous ceux qui sortiront de nos Palais de justice, après une sentence, disent : justice a été rendue».
M.M.B