Le CHU Gabriel Touré épinglé pour plus d’un milliard et demi

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Ristournes - médecins
Chu Gabriel Touré

C’est exactement 1. 415.459.861 de FCFA de manque à gagner que le vérificateur a décelés, au compte du Centre  hospitalier  universitaire Gabriel  Touré  (CHU-GT). L’objectif est de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses effectuées par le CHU-GT aux titres des exercices 2010, 2011, 2012, 2013 et 2014 (1er semestre).

Le rapport du Vérificateur général note que le  CHU-GT  dispose  d’une  pharmacie  dont  l’organisation  n’est  pas conforme aux textes en vigueur. La pharmacie n’est dotée ni de laboratoires de préparations galéniques et de contrôle de qualité, ni de salle de stérilisation. L’inexistence de laboratoires et d’une salle de stérilisation au sein de la pharmacie, signale le rapport, peut réduire sa capacité à répondre aux différentes demandes des patients et des praticiens.

Au CHU-GT, souligne le Végal, les primes et ristournes du personnel ne sont pas définies conformément aux dispositions portant loi hospitalière qui indiquent que chaque établissement public hospitalier met en œuvre sur ses excédents une politique d’intéressement de son personnel aux résultats de l’exercice écoulé. Le rapport signale toutefois que l’article 80 de la même loi précise : « Les modalités d’organisation de l’intéressement sont fixées  par  décret  pris  en  Conseil  des  Ministres  ».  Cependant, ajoute le rapport, en l’absence de ce décret, le CHU-GT octroie des primes et ristournes à son personnel. Selon le Vérificateur, la non-prise d’un tel décret peut entrainer une mauvaise gestion des fonds.

Le rapport mentionne aussi : « le CHU-GT a effectué des fractionnements de dépense. En effet, des contrats simplifiés ont été conclus pour la même unité fonctionnelle, les mêmes codes économiques et dont les montants cumulés dépassent le seuil de passation des marchés au titre de l’année 2013. Le fractionnement des dépenses ne permet pas à l’Etat d’acquérir les biens et services aux meilleures conditions du marché.

La gestion du CHU-GT comporte des  irrégularités financières. Le Directeur du CHU-GT a autorisé le paiement d’un contrat simplifié d’un montant de 14 millions de FCFA non exécuté relatif à la mise en place d’un système de gestion comptable et financière informatisé «TOMPRO  ».  En  effet,  les  obligations  contractuelles  telles  que  la formation du personnel, la production des états financiers des exercices 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009 n’ont pas été exécutées par le prestataire. Le système TOMPRO non plus n’est pas mis en place. »

En outre, le Végal a noté que le CHU-GT ne respecte pas le Contrat-Plan 2011-2013 signé entre l’État et la Pharmacie Populaire du Mali (PPM). De ce fait, indique-t-il, Le CHU-GT a approvisionné, sans autorisation, sa pharmacie en médicaments auprès de fournisseurs autres que la PPM, contrairement à l’article 33 dudit Contrat-Plan qui dispose que « L’Etat s’engage à réserver prioritairement à la Pharmacie Populaire du Mali (PPM), l’approvisionnement en médicaments essentiels et dispositifs médicaux du secteur public y compris les clients administratifs (Armée, Ecole, EPH, EPA et EPIC, INPS) ».

Selon le Végal, le Directeur du CHU-GT a payé 1,02 milliard de FCFA d’avantages indus au personnel, à titre de ristournes et de primes, en l’absence du Décret fixant les modalités d’organisation de l’intéressement. Le rapport mentionne « qu’au CHU-GT, des soins sont gratuitement accordés à des patients sans pièces justificatives requises pour un montant total de 72,15 millions de FCFA. Les gratuités accordées ne sont pas accompagnées des justifications exigées par les textes et aucun document justifiant la qualité du bénéficiaire n’a été fourni. » Ainsi, de 2010 à 2012, indique-t-il, seuls le cachet et la signature du Chef de personnel et en 2013 ceux du DGA, ont autorisé la gratuité des prestations.

B.D.

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4 COMMENTAIRES

  1. Le ministre sait tout car il était dans le conseil d’administration de bcp de structure de la Sante. Son beau père PCA de la PPM dort en conseil d’administration a 72 ans!

  2. le ministre Sida n’a pas encore fini avec son EBOLA donc attendons encore avant de voir des propositions de loi à voter. Entre temps les marchés de gré à gré et paiement illicite de prime continuent; pourvu que le BOSSait sa part. PAUVRE DE MALI.

  3. Si le gouvernant ne prend pas les textes idoines doit on arrêté de payer des ristournes avec le risque de pousser le personnel dans des grèves illimitées? Je crois que c’est ce même bureau qui avait souhaité des contrats simplifiés enregistrés au niveau des impôts pour faciliter l’acquisition de certains intrants dont les ruptures sont préjudiciables au bon fonctionnement des services de santé. le VEGAL doit s’intéresser à tous les textes qui régissent les services au Mali et demander au ministre d’en faire une relecture.

  4. le rapport montre la médiocrité du système de santé au Mali et malheureusement certains profiterons toujours de la non application des lois. à qui la faute : l’état! mais l’état c’est qui ? nous la famille avec des problèmes (incivisme, inconscience, analphabétisme, égoïsme etc: je ne pense qu’à moi! c’est le Mali). Éduquer bien vos enfants, tout commence en famille puis le quartier ect, fédérer les associations avec participation massive! marchons pacifiquement pour nous faire entendre. Gouvernement du peuple, par le peuple ET POUR LE PEUPLE. si non le changement sera difficile au Mali !

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