L’opposition entre les deux hommes n’est plus feinte. Le dernier rapport de la CASCA et les instructions personnelles du chef de l’Etat y afférentes viennent de mettre en évidence leurs profondes divergences. A la guerre comme à la guerre !
En faisant attaquer le rapport du Vérificateur Général par des membres de son Gouvernement pour cause d’existence de «manque à gagner», le Premier Ministre sortant entendait certainement se blanchir. Mais le rapport de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) qui vient d’être rendu public un mois après le limogeage du gouvernement Sidibé, amenuisent les chances de parvenir à cette fin.
Ce n’est pas la publication du rapport en tant que telle qui atteste de la détérioration des rapports entre le président de la République et son ex-premier Ministre.
Dans son allocution lors de la remise du document au chef de l’Etat le jeudi 12 mai dernier au Palais de Koulouba, la présidente de la CASCA, Mme Konaté Djénéba dite Haby a bien précisé que c’est sur instruction du Chef de l’Etat que 32 rapports dont celui concernant l’Initiative riz et le DAF sortant de la primature, ont été transmis aux autorités judiciaires. Sont également concernés les services EDM SA, les DAF des ministères de la promotion de la femme, du travail, de la santé, du développement social.
La transmission immédiate et sans délai des rapports des services épinglés s’avère une première dans la croisade contre la corruption sous ATT. Le régime a toujours privilégié le principe du recouvrement des deniers publics détournés en évitant soigneusement les procédures judiciaires. ATT s’est d’ailleurs félicité de l’efficacité de ce principe qui évite humiliation aux auteurs et permet à l’Etat d’accéder à ses dus sans tambour ni trompette.
Cette ligne de conduite était bien entendue contraire à la règle laquelle voudrait, qu’à la suite de l’analyse des différents rapports, que la CASCA formule au besoin et en toute souveraineté, la transmission de rapports aux autorités judiciaires compétentes chaque fois qu’il ressort des irrégularités dans la gestion des ressources financières et matérielles.
ATT a visiblement changé de stratégie. Il préconise à partir de cet instant, la transmission directe du dossier aux autorités judiciaires compétentes. Le dossier initiative riz n’est évidemment pas étranger à ce nouveau concept. Son opposition avec son ex-premier ministre aussi.
Cet ultime exercice survient après le limogeage de hauts cadres proches de Modibo Sidibé. Et la liste n’est pas prête d’être bouclée.
B. Diarrassouba