Le Mali, depuis le coup d’Etat du 18 Août 2020, semble amorcer une nouvelle dynamique celle du Mali Koura où les deniers publics doivent être sacrés. En tout cas, c’est l’engagement que les plus hautes autorités de la transition avaient pris lors de leur prestation de serment le 25 septembre 2020. Ce faisant, toutes les structures de l’Etat doivent être passées à la loupe pour vérifier leurs gestions. L’IOTA, hier fierté du Mali et même de l’Afrique, est aujourd’hui une structure qui ne répond plus aux attentes des patients à cause de la mauvaise gestion d’un homme et de son clan. Les autorités de la transition vont-elles sévir contre cet indélicat Directeur qui gère les ressources d’une structure publique comme son patrimoine personnel ?
Le pire des crimes pour un responsable c’est de ne pas dire la vérité. Le Directeur Général de l’IOTA, au cours d’un entretien qu’il nous a accordé dans son bureau avait affirmé qu’il n’avait mis aucune commission depuis qu’il est à la tête de la structure et qu’il les a trouvé toutes en place. Cette affirmation est loin de la réalité quand on se réfère à la décision Numéro 034 MSAS-CHU-IOTA datant du 24 /6 2020 portant création de la commission suivi de prestations AMO, signée par Seydou Bakayoko, directeur général de l’IOTA.
Cette commission étant l’œuvre du Directeur Général, sa composition a été faite selon son bon vouloir et elle est composée comme suit : le Président, six personnes comme membres et 4 personnes ressources. La Commission AMO est une structure pérennante qui veille sur les recettes et dont les dividendes sont partagés entre cette petite minorité.
Il y a la commission des recettes des activités du CHU-IOTA : elle est également une commission permanente. Rien qu’en prenant les recettes pour le premier trimestre 2020 on frôle les CINQ MILLIONS QUATRE CENT VINGT-CINQ MILLES 5 425 000 par mois. Ce montant est reparti entre seulement quatorze personnes sur un personnel qui fait environ 200. Donc en faisant le calcul du montant irrégulièrement défalqué des recettes de la structure depuis l’arrivée d Directeur Général à la tête, il y a 16 mois, cela fera un montant colossal pour une structure où tout manque. Imaginez pour la seule commission recette avec plus 86 millions on pourrait payer au moins deux appareils scanners, « OCT » pour le dépistage de glaucome. Pour rappel, il n’y a qu’un seul scanner pour un besoin énorme au sein de l’IOTA. Comment peut-on améliorer les conditions des travailleurs de l’IOTA et créer un environnement propice si quatorze personnes se partagent un montant de plus de 5 000 000, soit plus de 320 000 par personne. La preuve de ce que nous avançons est l’état de paiement datant du 6 Avril 2020 signé par le Directeur général Seydou Bakayoko.
Que dire de la commission Pharmacie où une petite minorité autour du directeur se partage un montant de neuf cent mille Francs 900 000 ? Ce montant est une prime de motivation octroyée à six personnes dont le Directeur lui-même se taille la part du lion alors même qu’il y a des avantages liés à sa fonction. Ces 900 000 F CFA ont été repartis suivant l’état de paiement datant du 1er Avril 2020, sans aucun fondement juridique.
Une autre Commission budgétivore, appelée commission Conseil d’Administration, CA. Cette commission est aussi une autre voie par laquelle le Directeur passe pour dilapider les fonds de l’IOTA. Dans la prochaine sortie, on étalera avec preuves à l’appui, tous les manquements à l’orthodoxie financière à ce niveau également.
Il y a une autre commission, celle des marchés. Constituée des membres de la direction et du syndicat UNTM, cette commission a pour mission d’octroyer des marchés à des non prestataires ou à des prestataires fictifs avec des montants colossaux et non justifiés. Cette commission est une vache laitière pour le Directeur et ses laudateurs, qui se partagent régulièrement les butins. Un seul exemple suffit : le marché de laverie pressing de l’IOTA est surfacturé à des millions à un prestataire fictif.
Pourquoi tant de dilapidation de la part du Directeur général, qui en plus indemnités complémentaires de responsabilités de 167 250, a d’autres indemnités et primes, mais malgré cela la gestion de l’IOTA laisse à désirer.
A supposer même qu’il ait trouvé ces différentes commissions en place, pourquoi ne pas les supprimer car budgétivores et non rentables pour la structure. Il aurait dû mettre fin à ces commissions qui ne concernent qu’une petite minorité au détriment de la grande majorité. Les recettes de l’IOTA sont suffisantes pour réunir toutes les conditions de travail et pour créer un environnement propice au bon traitement des patients, avec des machines modernes et un personnel bien motivé.
En somme, Mme la Ministre de la santé est fortement interpellée afin qu’elle diligente une enquête pour vérifier la gestion du Directeur Général et mettre fin à la dilapidation.
Youssouf Sissoko