Le box déjà si rempli d’accusés de la Transition est en passe d’en déborder davantage avec la myriade de personnalités annoncées à la Cour suprême, , dans le cadre de l’ouverture d’informations judiciaires sur la mise en œuvre de la Loi de programmation militaire. On y dénombre des acteurs avec des responsabilités apparentes dans la gestion de la LOPM dont deux ministres de la Défense que sont Tieman Hubert Coulibaly absent du pays et Tieman Coulibaly ou encore deux ministres des Finances dont Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra. Mais à cette impressionnante brochette de personnalités, qui font figure de justiciables de la Haute cour de justice, s’ajoutent curieusement des justiciables ordinaires parmi lesquels le chef d’Etat-major général des armées, Général Mahamane Touré, et l’ancien PDG de la BMS Babali Ba. De quoi scandaliser de nombreux observateurs, et pour cause : si l’interpellation d’un chef d’Etat-major peut s’expliquer par sa proximité avec la matière concernée, il en est sans doute différemment avec un banquier sans partition déterminante dans les procédures et mécanisme de passation des marchés du département de la Défense. Ils en veulent pour preuve l’épisode d’achat de l’avion présidentiel soutenu par une lettre de garantie de l’Etat à hauteur de 100 milliards auprès de la Banque atlantique sans que les responsables de cette institution bancaire soient visés par une quelconque interpellation de la justice. Et d’en déduire, par ailleurs, que par l’interpellation de certaines célébrités la justice veut tout simplement donner plus d’envergure et de substance à la croisade contre l’impunité au gré de la cadence que le politique voudrait lui imprimer et quoique l’entreprise ait visiblement du plomb dans l’aile, tel qu’en atteste le piétinement du dossier des équipements militaires avec un décès en détention préventive avant même le déclenchement des écoutes.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas fortuit si l’épisode intervient dans la foulée de la levée ratée des sanctions comme pour divertir l’opinion de l’essentiel. Surtout qu’il nous revient de sources concordantes que la plupart des personnalités annoncées n’ont reçu aucune convocation de la part de la Cour suprême comme pour en rajouter à la diversion.
A KEITA