On aura tout vu à la fin du mandat du général président, le président ATT a déclenché une vaste opération de nettoyage de l’administration malienne et qui procure à l’Etat l’essentiel de ses ressources.
Faut-il applaudir ou douter de la sincérité du Chef de l’Etat de mettre de l’ordre dans la maison? En tout cas, l’intention est bonne. Et il faut la saluer. Mais, il est fort à craindre que les arrestations ou interpellations de ceux qu’on appelle «les en hauts de haut» ne soit de la pure poudre aux yeux de la communauté internationale et des Maliens eux-mêmes. Pour la simple et unique raison que l’interpellation de zoumana Mory, Hamadoun Kola Cissé… aurait dû intervenir depuis longtemps.
Cependant, le hic ici, c’est que nombreux sont les maliens qui sont plutôt sceptiques quant à la volonté réelle, et la bonne foi surtout, du chef de l’Etat d’encourager cette action jusqu’à son terme. En effet, les suspicions qui pèsent sur la responsabilité du régime malien quant à la mauvaise gestion des deniers publiques ne peuvent aucunement être occultées, quand on sait que l’argent détourné a servi d’autres choses ou gardé au frais pour le Boss. Le Mali qui compte beaucoup sur l’aide extérieur, est dans le viseur des bailleurs de fonds car les milliards sous nos cieux se volatilisent comme de la fumée. Des détournements de biens sociaux ont bien profité au palais présidentiel.
S’il est donc question aujourd’hui, de retrouver les traces de la manne financière détournée dans au bureau pétrole ou du fond mondial, le chemin de la Présidence de la République doit être aussi emprunté par les enquêteurs. A moins que le locataire des lieux ne veuille pas pousser le couteau jusqu’à lui-même…
ATT peut-il pousser le couteau jusqu’à lui-même?
Depuis quelques mois, ATT s’est mis à combattre ses propres amis qui ont jusque là, géré les institutions juteuses du pays. Une vaste opération de la lutte contre la corruption est en marche. Dernière action en date? L’interpellation de Zoumana Mory, le bras financier de Modibo Sidibé. Son sort être en ce moment entre les mains de la justice D’autres responsables attendent également leur tour. A la vérité, cette vague d’interpellation n’est pas fortuite. Elle est, non seulement à but de charmer le peuple et les partenaires financiers, mais elle est la résultante du dernier virage des reformes en cours. Pour ATT, c’en est trop, il faut réagir pour espérer redorer le blason ainsi terni de son mandat. Seulement voilà! Dans cette entreprise de moralisation de la vie publique, ATT et ses stratèges donnent le net sentiment de confondre vitesse et précipitation. Pour la simple raison que la majorité des maliens pensent qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une comédie mal ficelée. Une opération destinée, une fois de plus, à berner le peuple.
Une vaste comédie?
Faut-il applaudir ou douter de la sincérité du Chef de l’Etat de mettre de l’ordre avant son départ ? En tout cas, l’intention est bonne. Et il faut la saluer. Mais, il est fort à craindre que les interpellations de certaines personnes ne soit de la pure poudre aux yeux de la communauté internationale et des maliens eux-mêmes. Pour la simple et unique raison que cette interpellation de zoumana et consorts aurait dû intervenir depuis belle lurette. Car ses gros débiteurs qui se croyaient intouchables ont commencé bien longtemps à s’engraisser. Au grand dam du citoyen lambda. Sans compter les nombreux scandales quasi quotidiens dont les coupables sont connus, mais jamais inquiétés. ATT aurait du lancer, dès le départ, des poursuites contre ceux qu’il commence à faire interpelé depuis hier, que beaucoup de maliens auraient compris sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias et applaudit des deux mains son action. Il ne l’a pas fait. Se contentant de répondre à tous ceux qui s’interrogeaient sur son indifférence que lui ATT n’est ni juge, ni magistrat. Il a fallu attendre que l’on soit à quelques petits mois de la fin de son mandat pour que ‘’subitement’’, la valse d’interpellation commence.
Ceux qui savent qu’au Mali, ‘’rien ne va jamais nulle part’’ se posent la question de savoir si ces interpellations peut aller plus loin et aboutir par exemple à leur inculpation. C’est-à-dire leur comparution devant le tribunal et leur condamnation à des peines d’emprisonnement fermes si leur culpabilité est établie. Les Maliens ont le regard tourné vers la justice malienne et le Chef de l’Etat. Et attend la suite de cette «révolution». Dans le cas contraire, tout ce boucan n’aura été qu’une vaste comédie.
Paul N’guessan