Abus de pouvoir, escroquerie, détournement de fonds, faux et usage de faux… Autant de griefs relevés dans la gestion de l’ex président du Syndicat de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni, M. Moussa Doumbia dit ‘’Sido Bala’’, ancien Maire de la Commune Rurale de Sido et ses complices. D’où le lieu pour ses paires de le destituer pour mauvaise gestion. C’était, le jeudi 13 février 2014, à l’issue d’une session extraordinaire.
Selon, une lettre de protestation du personnel de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni, à cause de la gestion scabreuse, de 2007 à 2014 du président Moussa Doumbia dit ‘’Sido Bala’’, maire de Sido au moment des faits, le syndicat de l’Inter-Collectivité est, aujourd’hui, débiteur de 35 mois d’arriérés de frais de location des locaux du siège et 9 mois d’impayés de salaire du personnel technique ( environ 9,2 millions pour 5 agents). S’y ajoutent, le détournement des fonds et dons des partenaires. ,
Le Syndicat de l’Inter-collectivité ‘’Bulonba’’ est une structure associative créée par les 26 communes et le Conseil de Cercle de Bougouni. Elle a pour mission de gérer les projets transversaux bénéfiques à différentes collectivités ou à l’ensemble des collectivités dans les domaines de l’environnement, l’hydraulique, l’éducation et la santé. Aussi, les services de ‘’Bulonba’’ au profit des collectivités sont aussi la formation professionnelle et le montage des dossiers de candidatures pour les financements. Toutes ces missions de ‘’Bulonba’’ sont aujourd’hui compromises à cause de la mauvaise gestion érigée en mode par l’ancien président de l’Inter-collectivité, M. Moussa Doumbia dit ‘’Sido Bala’’.
D’embrouilles en magouilles
Le 3 octobre 2013, ‘’Bulonba’’ a bénéficié à travers la convention BUCO, un montant de 23 millions FCFA (23 025 00F) financés par la Coopération Suisse. Mais contre toute attente, ce financement a été pris en recette en à la perception, le 31 octobre 2013. Et c’est à partir de cet instant que l’exécution de cette convention s’est arrêtée pour faute de financement. Et pourquoi ? Seul, l’ex Maire ‘’Sido Bala ‘’ et ancien président de ‘’Bulonba’’ et ses hommes pourraient y répondre. Du moins, à l’heure actuelle.
En fait, les 23 millions FCFA étaient destinés à la formation de 27 Conseillers techniques (CT) et du personnel de ‘’Bulonba’’. S’y ajoute, l’appui à l’animation dans les communes sur la mobilisation des ressources et la gestion des ouvrages hydrauliques ainsi que l’aménagement du nouveau siège. Mais aucun décaissement sur ce fonds, n’a été justifié dans les comptes de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ par le président Moussa Doumbia et ses sbires.
Su le plan de la réhabilitation des forages en 2010,’’Bulonba’’ doit 4,8 millions de nos francs (4 800 685 FCFA) à l’entreprise ENERCOM BTP SARL. Dans une dernière lettre en date du 30/09/2013, le Directeur de Helvetas Suisse reconnaît avoir versé l’intégralité du montant de la convention (23 millions) à ‘’Bulonba’’ ; mais la société ENERCOM dit n’être pas rentrée en possession de ses sous. Autrement dit, l’argent a été détourné.
Pour ce qui est de la Mutuelle d’Eau, ACQUA OING a mis à la disposition de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni, la somme de 100 000 euro pour la réhabilitation/réparation de 40 Pompes motrices humaines (PMH) dans les villages de 5 communes de Bougouni. Notamment, Kouroulamini ; Kokélé ; Faragouaran, Dogo et Sido. Ce projet visait à contribuer à l’avènement d’une Mutuelle de l’Eau et ‘’Bulonba’’ devrait ouvrir un compte pour le versement de la quote-part des mutualistes. Ce qui n’a pas été fait. Et pour le volet animation qui était réservé au Syndicat de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’, il était prévu, une enveloppe de 5 millions FCFA. Mieux, une moto Djakarta ; une imprimante ; et une photocopieuse étaient disponibles pour le programme. Tous ces appuis ont disparu, miraculeusement, dans la nature sans laisser la moindre trace. Par la suite, il y a eu une deuxième animation avec un versement de 110 000F de quote-part pour chaque village retenu.
Pour ce rendre compte de l’effectivité du programme, AQUA OING a envoyé une équipe d’évaluation sur le terrain, qui contre toute attente, a constaté que des politiques se sont appropriés des réalisations de AQUA OING. Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.
Même dans le cadre de l’exécution du Programme Aval de la Coopération, l’inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni sous la présidence de ‘’Sido Bala’’ a reçu du Conseil de Cercle, un montant de 4 millions FCFA pour la formation de ses membres en Officier de police judicaire (OPJ). Malgré que le décaissement soit effectif, cette activité n’a jamais été réalisée et les sous ont disparus. Envolés !
Plus grave, la Secrétaire comptable de ‘’Bulonba’’ a vu des mandats de 3 millions FCFA (3 190 000F) enlevés en son nom alors qu’elle n’a pas été associée à l’élaboration. Pourtant, elle n’avait pas fait de demande de congés du 25/10 au 11/11/2013, période d’élaboration desdits mandats. En bloc, ces sorties d’argents sont de vrais faux mandats. Également, il y a eu deux versements de la TDRL du Conseil de Cercle d’un montant de 223 186F en 2012 et 500 000F en 2013, soit un total de 723186 FCFA que la bonne dame ignore. Au même moment, la somme de 1,4 million de nos francs (1 400 000 FCFA) a été versé dans un compte par le président de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’, M. Moussa Doumbia. Une pratique qui justifie qu’il existe des comptes bancaires parallèle au nom de ‘’Bulonba’’ pour lesquels la Secrétaire Comptable n’a pas connaissance.
Et comble de la ‘’mangecratrie’’ sous le président Moussa Doumbia et son bureau, l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni disposait d’une cantine (équipement marchand) utilisée sans contrat pendant 2 ans. Et comme par magie, les recettes de cette cantine ne sont dans aucune écriture comptable. Ensuite, vient des arriérés de 9 mois de salaires du personnel de ‘’Bulonba’’, soit 18 millions FCFA et le non reversement de 42 mois de cotisation INPS ; ainsi que des arriérés de loyer de 35 mois, soit 2 100 000 FCFA. En plus, il y a des impayées de 4 mois pour l’EDM et de la SOMAGEP pour des factures cumulatives de 167 593F et une créance de 5,4 millions FCFA (5 423 860F).
Pour toutes ces gabegies financière et bien d’autres irrégularités et non des moindres dans la gestion de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni, les partenaires se sont retirés. Face à cette situation, le sous-préfet de Bougouni a autorisé la création d’un Comité de crise. C’est ainsi que le président de ‘’Bulonba’’ M. Moussa Doumbia, maire de Sido, à l’époque des faits et son bureau ont été destitués, le 13 février 2014, à l’issue d’une session extraordinaire.
En bloc, le comité estime que l’ex président ‘’Sido Bala’’ de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ et ses complices se sont rendus coupables de détournement des fonds d’environ 450 millions FCFA de 2007 à 2014. Ce qui a engendré des conséquences assez graves qui vont de la cessation des activités de ‘’Bulonba’’ sur le terrain et au manque de fournitures de bureau et de consommables pour la structure. Les mêmes charges sont retenus par le comité de crise contre l’ex Maire de Bougouni, M. Yaya Togola alias ‘’Madou s’en fou’’ ; ainsi que son successeur, l’actuel maire Mamourou Coulibaly, qui furent tous deux, l’adjoint du président de ‘’Bulonba’’, M. Moussa Doumbia .
Un scandale fumant
Face à la situation de l’inter-Collectivité ‘’Bulonba’’, le Comité régional de la Plateforme de lutte contre la Corruption et le Chômage (PCC) de Bougouni a porté plainte au Tribunal de la localité en janvier 2020 contre l’ex-maire de Sido et ancien Président de l’Inter-Collectivité, M. Moussa Doumbia et ses complices pour « abus de pouvoir, escroquerie, détournement de fonds, faux et usage de faux ». Mais le dossier avait été arrangé dans les tiroirs à un certain moment, mais il sera bientôt déclassifié par le Pôle économique. Et ce n’est qu’une question de temps.
Relégué aux oubliettes, le dossier lié à la gestion de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni risque de sonner le glas pour M. Moussa Doumbia alias ‘’Sido Bala’’ dans l’arène politique. Avant d’envoyer ses complices en prison.
Pour la plateforme PCC de Bougouni, il est important de jeter une lumière sur les moyens par lesquels l’ex-président de ‘’Bulonba’’, M. Moussa Doumbia et sa bande ont détourné les fonds du Syndicat de l’Inter-Collectivité. C’est cette situation pour le moins accablante que la justice s’apprête à sortir du placard.
À en croire nos sources, généralement bien informées, il s’agira pour les autorités maliennes de la transition de faire toute la lumière sur la gestion de M. Moussa Doumbia et de ses complices, à la tête de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni. Une gestion en proie à l’opacité. Bien fondé, ce dossier de ‘’Bulonba’’ épingle plusieurs hommes politiques de Bougouni, dont Moussa Doumbia, ex maire de Sido ; Yaya Togola alias ‘’Madou s’en fou’’, ancien maire de Bougouni et Mamourou Coulibaly, actuel maire de la Commune Urbaine de Bougouni.
À en croire nos sources, monsieur ‘’ Sido Bala’’ et ses complices se seraient beurrés au passage du magot. Si ces accusations s’avèrent fondées, ils risquent la prison. Ou, à tout le moins, d’entacher leur crédibilité.
Interrogé à l’époque sur les faits à lui reprochés, M. Moussa Doumbia, a affirmé qu’il ne reconnaît pas la décision prise par ses pairs au motif que le premier vice-président n’a pas qualité pour convoquer une réunion du syndicat à sa place. Mieux, que la destitution du président ou d’un vice-président ne peut être faite sur la base des statuts et règlement de ‘’Bulonba’’, mais plutôt du nouveau code des collectivités territoriales du Mali.
En 2014, un confrère de la place titrait à la une : « Syndicat de l’Inter-Collectivité de Bougouni : partout, des trous de caisse ». Il ne croyait pas si bien dire. Il s’agissait, en réalité, de la mauvaise gestion à ciel ouvert au sein de la structure.
Plus grave, lors de cette gestion, les caisses de ‘’Bulonba’’ auraient coulé comme le Djoliba dans son lit. À des centaines de millions. Il s’agit, notamment de 450 millions FCFA de détournement.
Grosso modo, la PCC indiquent que la gestion de ‘’Sido Bala’’ et ses complice à la tête de ‘’Bulonba’’, n’a pas été transparente, encore moins libre. D’où son engagement à tirer les choses au clair.
En attendant, l’ex président de l’Inter-Collectivité de Bougouni, M. Moussa Doumbia, risque gros. Très gros. Ses complices aussi. Accablant.
Jean Pierre James