Impunité :rnATT doit agir

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Les exemples nous viennent d’ailleurs. D’abord de la France où le président Sarkozy renonce officiellement à son droit de grâce. Il s’agit de cette mesure de clémence que prend le pouvoir exécutif au profit d’un coupable condamné. Le président Sarkozy rame ainsi à contre courant de pratiques bien ancrées même en France, et aussi dans nos pays sous les tropiques d’inspiration juridique française.

Cet homme du « renouveau » en France inaugure une nouvelle ère. Celle des coupables qui payent intégralement et qui ne peuvent nullement espérer sur la clémence qu’ils ont d’ailleurs refusée aux autres au moment leur forfait. Tout dépend de quel coté on se trouve sinon, difficile de dénier à cette prise de position du président Sarkozy son inestimable valeur pédagogique. Une prise de position trop en avance par rapport à ce quoi on assiste chez nous où des coupables courent la rue et narguent leurs victimes.

Le second exemple nous vient de Chine. L’ancien directeur de l’administration d’Etat de l’alimentation et des médicaments, condamné à mort en mai dernier vient d’être exécuté. M. Zheng Xiaoyu, c’est son nom, a touché des pots de vins d’une valeur de 620 mille Euros auprès d’entreprises pharmaceutiques. Son jugement, sa condamnation et son exécution participent d’une volonté des autorités de moraliser la vie publique chinoise. M. He Yong, le plus responsable de l’organisme chargé de traquer les cadres véreux en Chine disait à propos qu’il était question «de vie ou de mort pour le parti et l’Etat» chinois que de mettre ces cadres hors d’état de nuire.

Deux exemples récents de fermeté, pour indiquer à nos autorités le long chemin que leur reste à faire dans la lutte contre l’impunité au Mali. Nul doute que la corruption et la délinquance financière se nourrissent de l’impunité devenue la gangrène de notre système économique et démocratique. Est-il besoin de le dire, un Etat se renforce à l’application stricte de ses propres lois et de celles qu’il a ratifiées. Pas seulement en terme d’autorité qui, chaque jour, fou le camp au Mali. Mais aussi et surtout, en terme de gain économique pour le pays.

C’est tout le sens à donner à la découverte, par le Vérificateur générale, de 102 milliards CFA de pertes sèches pour l’économie nationale. Il s’agit de cas avérés de fraude et de mauvaise gestion. Fraude par ceux sont commis pour prélever au nom du peuple et protéger les richesses nationales et mauvaise gestion par ceux qui ont juré de se la couler belle sur des ressources à l’acquisition desquelles ils n’ont pas participé. Tous et chacun ne seront nullement inquiétés. L’impunité est devenue la règle, le crime aussi. La culpabilité est l’exception. De tous les maux dont souffre notre pays, celui-là est le plus grave. Avant d’être scellés au plan juridique et judiciaire, les non lieu et autres passes droits l’ont d’abord été au plan politique.

Le président ATT ne pourrait donc indéfiniment se voiler la face. Sauf à nous prier d’accepter que tous ces délinquants continuent à agir parce qu’ils le font à son compte personnel.

Belco TAMBOURA

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