Aujourd’hui au Mali, n’importe quel quidam détenant une once de pouvoir est en mesure de décider et de faire adopter ses propres désirs comme des ordres. Ce, par la seule force de la parole, que dis-je, d’une expression désormais passée à la mode : çà vient d’en haut » ! Entendez, un ordre émanant des plus hautes sphères. Suivez mon regard ! Cherchez tout simplement à faire correctement votre boulot ou entreprenez une initiative quelconque pourvu qu’elle dérange, alors l’on vous dira d’y mettre le holà, à cause d’un « ordre venu d’en haut».
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Si vous tentez de résister, alors, vous passez pour un rebelle, un empêcheur de tourner rond, l’ennemi de ATT, de Lobo et qui encore ? La vie publique malienne est aujourd’hui tellement affectée par ce mal que les initiatives salvatrices se meurent, le courage des braves s’estompe. Tout le monde a peur, peur de son fauteuil, peur de perdre quelques misérables avantages.
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Même le plus hardi des agents de police chargés de réguler la circulation routière réfléchi à deux fois avant de verbaliser ou même de faire arrêter le conducteur d’un véhicule de luxe ayant fouler au pied le code de la route. On ne sait jamais, peut-être qu’à bord se trouve un « bras long» en mesure de lui en faire voir de toutes les couleurs. Monsieur l’agent ne prend donc pas de risque.
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Sur cet océan de mensonge, surfent allègrement les trafiquants d’influence et autres opportunistes. Les cadres de l’Etat ont perdu ce qu’ils ont acquis de plus cher : la liberté d’expression et d’initiative. L’on comprend dès lors pourquoi le livre ATT-Cratie a eu autant de succès dans certains milieux.
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Bien sûr que ATT n’y est pour rien puisqu’il l’a dit lui même. Mais pourquoi diable rien n’est fait pour y mettre fin ? Pourquoi, pourquoi… POURQUOI ? Alors, si ce n’est lui, c’est donc l’un des siens.
rnB.S. Diarra“