Selon le rapport annuel 2012 du vérificateur général, plusieurs directions de finances et du matériel dont celles du ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce ; du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques, chargé des Relations avec les Institutions ; du ministère des Mines et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sont au cœur des dysfonctionnements et des irrégularités financières estimés à 6, 07 milliards de francs CFA.
Selon ledit rapport, de nombreux dysfonctionnements et irrégularités financières ont été constatés dans les DFM des départements ministériels ayant fait l’objet de vérification. Les départements concernés sont le ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, le ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques, chargé des Relations avec les Institutions, le ministère des Mines et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ces DFM, révèle le rapport, à elles seules, totalisent des irrégularités financières se chiffrant à 6,07 milliards de francs CFA, soit plus de 12% du montant total des irrégularités financières constatées. Elles sont consécutives à la violation de certaines dispositions régissant les finances et la comptabilité publiques, occasionnant ainsi des cas de fraude et de détournement des deniers publics, ajoute le même rapport qui précise que les dispositions relatives aux processus d’expressions des besoins, d’engagement et de mandatement ainsi que celles relatives au fonctionnement des régies et l’exécution des marchés publics sont violées.
Les constats que font apparaitre les vérifications des DFM confirment que ces dernières ne jouent pas correctement leurs rôles entrainant de ce fait la dilapidation des ressources publiques explique-t-il en ajoutant que pour illustration, la DFM du Ministère des Mines a réceptionné un véhicule usagé dont le compteur indique plus de 300 000 km déjà parcourus, pour un montant de 189,75 millions de francs CFA en lieu et place d’un camion neuf, indiqué dans les termes du contrat de marché. A la DFM du Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur, nombreux sont les manquements constatés et documentés constate le rapport. Plus significatifs et pernicieux sont les fraudes, détournements et gaspillages que révèlent les travaux et qui représentent la somme de 2,10 milliards de francs CFA, soit environ 10% de la dotation budgétaire de la DFM pendant la période sous revue indique le même rapport. En effet, expose le rapport, les contrôles d’effectivité effectués auprès de 24 établissements d’enseignement ont révélé que des fournitures et matériels scolaires, objet de marchés entièrement payés, n’ont pas été livrés à hauteur de 131,77 millions de francs CFA. Aussi, dans la même DFM, les documents de gestion évoquent des situations matériellement impossibles : les fiches d’entretien de groupes électrogènes se réfèrent à des modèles qui n’existent pas au niveau de la DFM, ni au niveau des services dépendant d’elle souligne le vérificateur général dans son rapport 2012.
En ce qui concerne les véhicules, il se trouve des fiches d’entretien qui indiquent, par exemple, que pour une seule et même réparation plus de 150 pièces ont été installées sur un véhicule ; que 3 pare-brise avant, 3 filtres à huile, 3 filtres à air, 3 filtres à gasoil, 4 amortisseurs avant et 4 amortisseurs arrière ont été installés sur un véhicule ; que 2 pare-brise, 4 amortisseurs avant, 4 amortisseurs arrière, 2 radiateurs, 4 jeux de pattes moteur, 4 pattes-moteur, 4 pompes d’alimentation et 6 phares ont été installés sur un autre véhicule. De telles énonciations étaient devenues courantes et habituelles, explique le vérificateur dans rapport avant de dire que l’ensemble des marchés fictifs ainsi conclus et payés représente la somme de 909,23 millions de francs CFA.
En somme précise le rapport, les irrégularités décelées, qui du reste sont communes à toutes les DFM et DAF vérifiées de la création du Bureau à nos jours, sont révélatrices d’une gestion profondément laxiste des biens publics. Les différents acteurs font peu cas de l’intérêt général. Leurs agissements, outre qu’ils érodent la confiance publique, affectent négativement la performance publique. Ces irrégularités sont récurrentes et ne sauraient prospérer sans la «bénédiction» des ordonnateurs, les ministres de la République.
Zakariyaou Fomba
Une bonne occasion pour IBK de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.
Comments are closed.