C’est le message que le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily a livré aux participants au Forum national sur la corruption et la délinquance financière qui a clos, le vendredi dernier au CICB, les deux jours de travaux consacrés à cette problématique.
Il n’est point besoin d’être un spécialiste de la question pour savoir que le mal de ce pays est intimement lié au phénomène de la corruption et de la délinquance financière qui a fini par étendre ses tentacules sur l’ensemble des secteurs de la vie. Tous les gouvernements successifs s’en sont plaints et ont mis en place diverses structures en vue de lutter contre ce fléau qui constitue une véritable gangrène freinant le développement de notre pays.
Estimés par an à plus de 100 milliards FCFA (certaines estimations donnent le double de ce montant) de perte pour l’Etat, les détournements de deniers publics sont devenus le sport favori d’une classe de dirigeants ragaillardis et réconfortés dans leur attitude par l’impunité dont ils bénéficient de la part des premiers responsables de l’Etat.
C’est vrai que le nouveau président de la République, qui doit connaître les conséquences du phénomène plus que tout autre, a décidé de prendre à bras-le corps cette problématique de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. IBK ne rate, en effet, aucune occasion pour fustiger ce fléau et promettre que “nul n’est et ne saurait être au-dessus de la loi “. En tout cas, le Forum national sur la corruption et la délinquance financière, qui vient de se tenir, les jeudi et vendredi derniers, a été une véritable tribune où les participants, venus des secteurs public, privé et de la société civile, ont échangé autour de l’ensemble des questions liées à la prévention et à la lutte contre ce fléau.
C’est ainsi qu’ils ont passé au peigne fin celles relatives à l’actualisation du Plan national d’action (2009- 2013) en vue de rendre opérationnel et renforcer les capacités du Comité de suivi et d’évaluation ; au partage avec les différents acteurs d’une vision commune sur la transparence, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, l’enrichissement illicite et l’impunité ; au recentrage et la réorientation du Plan national d’action pour une meilleure appropriation par les différents acteurs ; à la mise des activités en adéquation avec les recommandations issues des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière au Mali.
Au cours de la rencontre, il a été procédé à la budgétisation des activités du Plan national d’action et à la relecture des textes portant création du Comité de suivi et d’évaluation des recommandations issues des états généraux.
Sur la base de ces communications et des échanges, le forum a relevé la mise en place tardive du Comité de suivi, sa faible opérationnalité et ses faiblesses institutionnelles; la non disponibilité de moyens financiers, humains et matériels pour la mise en œuvre du Plan national adopté ; la faiblesse de l’appui et de l’engagement du gouvernement en faveur de la mise en œuvre du Plan d’action ; la faible vulgarisation du Plan d’action et sa méconnaissance par la plupart des départements qui sont supposés participer à sa mise en œuvre; la non clarté même du Plan d’action ; le faible taux de réalisation du Plan d’action estimé à 20%, etc.
Il a aussi souligner “la nécessité de prendre en compte la protection des droits et de la dignité des citoyens ” et de “veiller à ce que l’immunité ne puisse pas constituer un obstacle “.
Dans son discours de clôture, le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, représentant le Premier ministre, a donné ” l’assurance que SEM. le président de la République et le gouvernement avec à sa tête Monsieur le Premier ministre sont résolument déterminés à mettre fin à la gabegie et à l’impunité. Les récentes procédures ouvertes par le ministère de la justice pour donner suite aux différents rapports du Bureau du Vérificateur général en témoignent suffisamment et continueront d’en témoigner encore. Tous les dossiers dans lesquels il apparaît des détournements de deniers publics ou des atteintes aux biens seront ouverts et des procédures seront engagées contre les suspects dans le respect de toutes les garanties de droit, dont la présomption d’innocence et le droit à la défense “.
Avant de promettre que ” les recommandations du présent séminaire feront l’objet d’une attention particulière du gouvernement et aucun effort ne sera ménagé pour combattre la corruption et la délinquance financière et pour mettre un terme à l’impunité “.
Au-delà des discours, ce sont les actes concrets posés par le gouvernement qui seront appréciés.
Mamadou FOFANA
Les nominations familiales et amicales au gouvernement, l’élection de son fils Karim Keïta et de son beau père à l’assemblée nationale sont des faits plus parlants que les discours creux et les vaines promesses. Actions speak louder than words.
Il faut de la cohérence, Monsieur le président.
Mali folon.
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