L’enquête sur les subventions accordées au Mali continue de susciter la polémique. Selon des indiscrétions, les bailleurs de fonds veulent s’en mêler et demander des comptes au président ATT, lui qui les a rassuré et qui leur a demandé de ne pas prêter attention à la campagne d’intoxication que mènent ces détracteurs dans le cadre de la gouvernance au Mali ; mais aussi, face à la lutte contre la corruption et la délinquance financière. C’est ce qui selon nos sopurces aurait précipité le débarquement du sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines, Jhonnie Carson dans notre pays. C’était, la semaine dernière.
Le Chef de l’Etat, le Président ATT est dans la ligne de mire des bailleurs de fonds. Selon des sources bien concordantes, ces derniers sont fâchés contre lui à cause de la manière dont les subventions accordées à notre pays sont gérées. S’y ajoute, l’impunité de fait dont bénéficient les fraudeurs et les délinquants financiers. Lors de son dernier voyage aux Etats-Unis le Président ATT a rassuré les bailleurs de fonds et les investisseurs privés sur le fait que la bonne gouvernance reste et demeure un principe de base dans son pays.
C’est malheureusement la même période que des cadres de l’Administration malienne et des bonzes du régime ont choisi pour écrire autrement l’histoire de notre pays. Mais ce qui a irrité plus d’un donateur, c’est le fait que sur 6 milliards de francs CFA, destinés à la lutte contre le paludisme et la tuberculose, 2,5 milliards se sont évaporés, sans laisser la moindre trace. Dans l’opinion publique, la gestion de ces détourneurs en rond reste contestable à plusieurs niveaux. La célérité avec laquelle les sous ont été décaissés et l’attribution des marchés, le plus souvent sans appel d’offres, continue de susciter des interrogations au niveau des bailleurs de fonds. Pour une gestion efficiente des subventions de ce genre, il faut une spécificité et une technicité. Mais les fonds ont été gérés comme un patrimoine par les responsables. Et coup de théâtre : la plupart des bénéficiaires des marchés n’ont pas la qualification requise. Bien plus, le coût des prestations a été surfacturé à la pelle. Dans la procédure de ces marchés qui ont été sans appel d’offres, on soupçonne des pressions venues d’en haut.
Et selon des indiscrétions, ce n’était pas pour des raisons techniques, mais simplement parce que ce n’est pas celui qu’on voulait qui arrivait souvent en tête. Mais comme le Mali est un pays qui vit des mamelles nourricières des institutions de Breton Wood, les petites pointures dans cette gestion des fonds du paludisme et de la tuberculose broient toujours du noir. Sans que les têtes de proues et les vrais acteurs de cette gabegie ne soient inquiétés une seule fois. Et pour faire diversion, à la veille du voyage du président ATT aux Etats-Unis, l’ex-ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré a été arrêté par le Pôle économique, puis relaxé plus tard. Bien plus, pour saper les apparences et rassurer les partenaires financiers, surtout en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption au Mali, un avis émanant du procureur a été publié par voie de presse. Une première en république du Mali. Du moins, à notre connaissance. Une stratégie qui selon nos sources généralement bien informées ne dit pas le nom du Fonds. Surtout qu’ils estiment que la procédure a été accélérée pour parvenir à ce résultat qui est aujourd’hui contesté par les donateurs. L’enquête du BIG (Bureau de l’Inspecteur Général) du Fonds Mondial de février 2010 à avril 2011 en dit long sur cette hémorragie financière des subventions du palu et de la tuberculose. La suite est connue : la colère des bailleurs fusent à tous les niveaux.
« C’est la méthode du hold-up qui a été utilisée », commentent ironiquement certains donateurs privés qui ne comprennent pas pourquoi les règles élémentaires en matière de gestion des fonds publics n’aient pas été respectées. En règle normale en effet, après chaque volet du programme, les résultats doivent être communiqués aux bailleurs avant de passer à autre chose. Pareil, pour les dépenses qui doivent être justifiées.
Ce qui n’aurait malheureusement pas été le cas et irrite les bailleurs de fonds.
Est-ce que dans un pays sérieux, on peut procéder à l’arrestation des auteurs d’un détournement de fonds sans que les cerveaux ne soient interpellés ? Pourquoi l’ex ministre de la santé Oumar Ibrahim et bien d’autres responsables de près ou de loin sont jusque-là à l’air libre dans cette affaire ? C’est la preuve qu’il y a un flou. Et déjà, certains membres influents de la sphère de l’Etat et qui ne sont pas en harmonie avec le Chef de l’Etat par rapport au laxisme du régime face à la lutte contre la corruption et la délinquance financière, certifient le fait que des instructions seraient venues d’en haut par rapport à la suite à donner à l’affaire du Fonds Mondial.
C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres que les bailleurs de fonds veulent entendre le Chef de l’Etat. Mais la colère des donateurs du Fonds Mondial ne fini pas de finir. D’où l’arrivée dans notre pays du Sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines, Jhonnie Carson.
Selon des indiscrétions, bien que la visite a porté sur bien d’autres choses, l’entretien entre ce dernier et le Chef de l’Etat a duré des heures et les débats auraient été houleux. Et même très houleux. Mieux, l’hôte du président ATT n’aurait pas mâché ses mots.
Jean pierre James