Femmes et lutte contre la corruption : Témoignages et actions concrètes au Mali

0

Dans de nombreux pays à travers le monde, les femmes jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption. Leur engagement, leur intégrité et leur détermination contribuent à promouvoir la transparence et l’éthique dans la gestion des affaires publiques. Au Mali, les femmes se mobilisent également pour combattre ce fléau qui entrave le développement socio-économique du pays.

 De nombreuses femmes au Mali sont engagées dans le Réseau de lutte contre la corruption, une plateforme qui dénonce des cas de concussions. A travers ce Réseau, elles ont lancé des initiatives pour promouvoir la transparence et lutter contre la corruption. Parmi celles-ci, on peut citer des campagnes de sensibilisation, des dépôts de plaintes, des dénonciations, ainsi que des mécanismes de surveillance citoyenne.

Plusieurs femmes maliennes ont partagé leur expérience et leur vision de la lutte contre la corruption. Elles soulignent l’importance de l’éducation, de la participation citoyenne et de la responsabilisation des acteurs publics pour instaurer une culture de l’intégrité et de la reddition de comptes.

Pour Seynabou Top, directrice au Canada du projet Luceg, exécuté par l’Ecole nationale d’administration publique de Québec et financé par Affaires mondiales Canada, ” elles sont les plus touchées par le phénomène de la corruption parce qu’elles sont les plus vulnérables. Les études ont montré que la corruption touche plus les acteurs les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes. Donc, a priori, on peut dire que les femmes constituent un des maillons dans lequel on peut constituer les actrices les plus vulnérables face à la corruption”.

Sa collègue, Tembely Maïmouna Traoré, spécialiste égalité femmes et hommes (EFH) du Projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres (Luceg), indique pour sa part, “nous avons remarqué que nous avons tendance, dans la vie de tous les jours, à un peu oublier que l’impact de la corruption peut être différentiel lorsqu’il s’agit d’une femme ou d’un homme. Par exemple lorsqu’il y a un problème par rapport à la construction des routes ou un problème par rapport à la mise à disposition de fonds dans un centre de santé, nous pensons, mais sur la base d’études qui ont été menées et qui ont prouvé que les femmes sont les plus affectées, ne serait-ce que par les difficultés d’accès aux soins de santé pour les enfants, les difficultés d’accès aux soins de santé pour la maman et bien d’autres exemples”.

Pour Oumou Bouaré, enseignante, assure que “pour renforcer l’implication des femmes dans la lutte contre la corruption, des actions concertées sont nécessaires. Il est crucial de promouvoir l’égalité des genres, de soutenir le leadership féminin et de créer un environnement propice à la participation active des femmes à tous les niveaux de décision”.

De son côté, Bouaré Bintou Founè Samaké, présidente de Wildaf-Mali, note que “le phénomène est endémique au Mali. Donc, il était temps qu’on en parle et qu’on puisse voir comment les femmes peuvent s’impliquer dans la lutte et pouvoir vraiment développer des stratégies innovantes”.

Bouaré Bintou Founè Samaké propose que les femmes contribuent à cette lutte en mettant un accent particulier sur l’éducation. “Parce que ce sont elles qui éduquent les enfants. Ce sont elles qui peuvent vraiment être des vecteurs pour vulgariser l’information, mais aussi mobiliser autour de ce phénomène-là. Donc, leur rôle devient primordial dans la lutte contre la corruption. Aujourd’hui, en termes de corruption, les femmes n’occupent pas les devants parce qu’elles n’ont pas encore saisi tout l’enjeu qui est lié à la corruption”.

Pour le Réseau malien de lutte contre la corruption et la délinquance financière, “pour mieux lutter contre la corruption au Mali, il faut que les femmes arrivent à connaître leurs droits. Il faut que les femmes commencent à s’intéresser aux prises de décisions, que ce soit au niveau local, au niveau national ou international, à la politique du pays”.

“Les femme doivent s’engager dans la lutte contre la corruption par la sensibilisation et la dénonciation. Pour moi, ce sont des leviers sur lesquels elles peuvent s’appuyer pour lutter contre la corruption, mais également essayer d’acquérir des connaissances, de savoir c’est quoi leurs droits et leurs devoirs face à ces pratiques corruptives-là”, ajoute Seynabou Top, directrice au Canada du projet Luceg,

Aminata Agaly Yattara

Cet article est publié avec le soutien de Journaliste pour les droits humains, JDH et NED

 

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!