Plusieurs conseillers municipaux de Bougouni dont l’ex-1ère adjointe au Maire, Maïmouna Mariko, sont dans le collimateur du Comité de pilotage de la Plateforme contre la Corruption et le Chômage (Pcc) pour détournement, faux et usage de faux, enrichissement illicite. L’affaire se trouve aujourd’hui devant le Procureur de la République près le Tribunal d’instance de Bougouni. D’ores et déjà, plusieurs personnes ont été entendues.
Le Comité de pilotage de la Plateforme contre la Corruption et le Chômage au Mali (Pcc) de Bougouni vient de porter plainte contre l’ex-1ère adjointe au maire de Bougouni, Maïmouna Mariko et l’ex-maire pendant la période de suspension du Maire Moussa Doumbia, pour “détournements de fonds, corruption, faux et usage de faux, enrichissement illicite et complicité” avec l’ex-maire Yaya Togola.
Dans une correspondance en date du 23 janvier 2020 adressée au Procureur de la République près le tribunal d’instance de Bougouni, le président du Comité de pilotage de la Pcc, Daouda Amara Traoré, a expliqué les faits de dénonciations. “En effet, la nommée Maïmouna Mariko a fait des morcellements illicites pendant les trois mois de suspension du Maire Yaya Togola dans les quartiers de Farabatoumou, Blatoumou, Torakabougou extension et Niébala extension. Elle était soutenue par certains conseillers municipaux tels que Karim Sangaré, Issa Sanogo et autres ainsi que certains conseillers des chefs de quartiers tels que Bourama Diakité et Noumoudjo Diakité. Tous ces morcellements n’ont pas eu d’impact sur le budget communal”, dira Daouda Amara Traoré.
Le dénonciateur de préciser : “Maïmouna Mariko a assisté en tant que 1ère adjointe au maire au morcellement de 20 hectares de Titres Fonciers avec le maire Yaya Togola sans impact sur le budget communal. Ce qui lui a permis de construire un demi-château à Nièbala extension. Elle est responsable de détournement des fonds dans les différentes missions à l’extérieur du pays”.
Le président du Comité de pilotage de la Plateforme (Pcc) dénonce aussi la gestion domaniale chaotique de la Mairie de Bougouni. Il s’agit de l’affaire de lotissement de 2009 à 2016 y compris la situation des 5 hectares affectés à l’équipe de football de Bougouni.
S’agissant de détournement de fonds et d’escroquerie, Daouda Amara Traoré évoque la situation du Centre multifonctionnel des femmes, notamment son coût de réalisation et le branchement d’eau et d’électricité. “Ce qui a permis à Maïmouna Mariko de s’enrichir illégalement, de construire un demi château à Nièbala extension, une villa à Sikasso et à Bamako et ses complices tous propriétaires de trois villas à Bougouni.
Au vu de tous ces délits commis, le Comité de pilotage de la plateforme PCC de Bougouni tient à ce que toute la lumière soit faite sur ces affaires et a porté plainte contre Maïmouna Togola (actuel maire) et ses complices pour détournement de fonds, morcellement illicite, corruption, escroquerie et faux et usage de faux qui ont engendré un manque à gagner pour la Commune de Bougouni”, précise Daouda Amara Traoré.
Suite à cette plainte, le Procureur de la République près le Tribunal d’instance de Bougouni a ordonné l’ouverture d’une enquête par la Brigade Territoriale de la localité. C’est pourquoi, depuis quelques jours, plusieurs personnes concernées par ce dossier sont en train de défiler devant les enquêteurs pour répondre des faits qui leur sont reprochés.
Selon de sources proches du dossier, les auditions ont déjà débuté en début de la semaine.
El Hadj A.B. HAIDARA