Par décret signé du président de la République daté d’hier 5 Décembre, Oumar Ibrahima Touré ne fait plus partie du gouvernement de la République. Il est remplacé au poste de ministre de la Santé qu’il occupait par Dr Badra Alou Macalou, qui cumule désormais cette fonction avec celle de ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Le décret présidentiel précise que c’est à la demande de Oumar Ibrahima Touré qu’il a été relevé. Mais nul n’est dupe. L’intéressé a été éjecté de son fauteuil à cause de sa compromission dans le scandale du Fonds mondial.
On se rappelle qu’en septembre dernier, en plein mois sacré du Ramadan, il avait été entendu à deux reprises par le procureur du Pôle économique et financier, Sombé Théra, qui avait fini par écrire au président de la République pour lui demander de mettre son ministre de la Santé à la disposition de la justice malienne. ATT avait, semble t-il, répondu positivement à cette requête mais voulait la mettre en oeuvre à la faveur d’un remaniement ministériel pour ne pas avoir à humilier un collaborateur apprécié avant l’éclatement de l’affaire du Fonds mondial. Des sources bien informées indiquent que ce remaniement tant attendu et toujours renvoyé aux calendes grecques devrait avoir lieu finalement dans les trois semaines à venir. Cette échéance ne sera pas tenue car, manifestement, sous la pression du Fonds mondial qui s’impatientait de l’absence de toute réaction présidentielle, ATT a été contraint de libérer plus tôt son encombrant ministre de la Santé. Si la procédure enclenchée par le procureur du Pôle économique et financier devait suivre son cours normal, il y a fort à parier que Oumar Ibrahima Touré sera mis aux arrêts et extrait devant un juge qui appréciera la gravité des faits qui lui sont reprochés et prononcera la sentense appropriée. Affaire à suivre donc.
Mamadou Fofana
