Mohamed Berthé, l’adjoint de Dr Diallo Halima Naco, la Coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose, s’est constitué prisonnier le mardi dernier, de retour d’une mission qu’il aurait effectuée en Ethiopie.
Un ancien responsable de la Santé de Kidal, le comptable de Gao, l’adjoint au comptable-régisseur de la Direction nationale de la Santé ont été déférés dans le cadre de l’affaire de détournement au Fonds mondial du ministère de la Santé.
Le retour volontaire de Mohamed Berthé permettra sans aucun doute de mieux éclairer la lanterne des juges. C’est également un soulagement (si le mot n’est pas fort) pour sa patronne qui, pratiquement, avait laissé toute la gestion dudit Programme a ce diplômé d’une école de gestion de Dakar. Si l’intéressé est revenu librement se constituer prisonnier, c’est certainement pour parler. Dans ce cas, beaucoup d’autres personnes risquent de le rejoindre sans vraiment le vouloir.
Au rythme donc où vont les choses, c’est l’image du pays tout entier qui est en train de voler en éclats. Et cela par la faute de quelques uns. Si le cabinet privé d’expertise comptable Diarra, sis à l’ACI 2000, a été choisi en lieu et place du ministère de la Santé pour gérer les ressources du Fonds mondial, il est à craindre que le Fonds ne prépare ainsi son retrait pur et simple de notre pays. Cela au moment où des négociations pour des financements dans le cadre du 10ème Round seraient sérieusement avancées. En tout cas, le gouvernement est fortement interpellé. Ce ballet de cadres et agents de la santé devant la prison centrale de Bamako, quoique indispensable pour le rétablissement de la vérité, ternit encore plus l’image du pays sur la scène internationale. Surtout qu’aucun officiel n’a, jusqu’ici, daigné éclairer l’opinion nationale et internationale. Pourquoi ce silence de cimetière?
Mamadou FOFANA