Discours du Chef de l''Etat à la Nation : La traque aux délinquants financiers est ouverte

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22 septembre1960-22 septembre 2007; le Mali indépendant a 47 ans. Occasion pour le Chef de l’Etat, garant de la souveraineté nationale, de s’adresser au peuple malien. Un exercice à la fois exaltant et pénible auquel ATT n’a pas dérogé, dans un pays pauvre comme le nôtre, où, dans toutes les couches de la société, l’espérance d’un lendemain meilleur le dispute aux problèmes au quotidien.

Cependant, une partie de son discours n’est pas passée inarperçu dans le milieu des prédateurs économiques, parce qu’ayant trait à la lutte contre la délinquance financière.

C’est aussi pour couper court à toutes les supputations autour des dossiers transmis par la CASCA à la justice aux fins d’élucidation que le Président de la République , Amadou Toumani Touré, dira que cette dernière instruira ces dossiers“sans complaisance” aucune.

Mais par ailleurs, ATT a mis en avant “la présomption d’innocence” qui reste un droit sacré pour toute personne incriminée, en tout cas, jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie.

Le Chef suprême de la magistrature, à juste titre, a insisté sur cette “présomption d’innocence”, face à d’éventuelles tentatives de certains prédateurs incriminés de “noyer le poission dans l’eau”, quitte à crier à un complot oudi au sommet de l’Etat contre eux.

Autrement dit, ATT semble répondre implicitement à ceux-là qui se croyaient peut-être au dessus de la loi, ou qui le croyaient si magnanime qu’il fermerait les yeux sur les crimes économiques les plus crapuleux, par simple conformisme social. Aussi, que celui qui ne se reproche rien laisse la justice faire son travail.

Parmi ceux qui doivent s’expliquer dans l’arène de la justice, on trouve des hommes politiques, des ministres de la République , des commerçants véreux, des agents de l’Etat…

Si ce message présidentiel signifie la fin d’une course pour certains ministres qui se croyaient en mesure, ou à même, de tromper le Chef de l’Etat par des opérations de charme -comme il nous est donné de le constater en ce moment- il constitue aussi un signal fort à l ‘endroit de Tiébilé Dramé, président du Parena, qui, on 2005, était chargé de gérer le Comité National d’Organisation du Sommet Afrique-France (CNOSAF).

Dans cette gestion, la Cellule d’Appui au Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) avait constatait des irrégularités dans certaines transactions financières, la non traçabilité de certains matériels manquants, l’absence de toute trace dans certains dépassements budgétaires…

Pour y voir clair, la CASCA a décidé d’envoyer les dossiers de cette gestion à la justice, pour clarification. Il n’en fallait pas plus pour susciter le courroux des “Béliers blancs”, qui ont tout de suite vu, dans cette décision -somme toute normale-, une cabale dirigée contre leur parti en vue de “décapiter” le Bélier en Chef.

Pour contraindre ATT à mettre un frein à la machine judiciaire et disculper à tout prix Tiébilé Dramé, tout y a passé: des manipulations aux fuites en avant, en passant par l’intox. Comme si, blanchi par la justice, un homme restait toujours souillé.

Dans tous les cas, la panique au sommet de l’Etat, espérée par les contestataires, ne s’est jamais produite, et tout porte à croire qu’elle n’aura plus lieu, après cette intransigeance du Chef de l’Etat par rapport aux dossiers transmis à la justice.
Bien sûr, le cas de Tiébilé n’est pas le seul qui reste pendant devant la justice. Les seules questions que bien des Maliens se posent aujourd’hui sur ces dossiers douteux et compromettants tiennent en deux mots: ces dossiers passeront-ils ou non devant la justice? Les personnes citées dans ces dossiers sont-ils ou non coupables?

On comprend alors que dans ces affaires, la manifestation de la vérité reste tributaire de la collaboration entre les éventuels incriminés et la justice. Aussi, les faux fuyants et les rétractations futiles n’auront plus de place dans ces épineuses affaires qui n’ont que trop duré.

Au delà du cas Tiébilé, il ne fait plus l’objet d’aucun doute que le président de la République , Amadou Toumani Touré, vient de déclarer, à travers son message à la Nation des festivités du 22 septembre, la traque aux délinquants financiers. Et le peuple malien suit avec patience ce que tout cela va donner comme résultat.

Adama S. DIALLO

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