Le président de la République ATT a accepté, hier dimanche 5 décembre 2010, la démission du ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré. Aussitôt, il l’a remplacé par le Dr Badra Alou Macalou qui aura une fonction cumulative avec le département des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.
De sources sûres, ce presque limogeage du ministre de la santé est considéré comme une trahison d’ATT qui mettra certainement Oumar Ibrahim Touré aux mains des auditeurs internationaux qui viendront, dans un proche délai, inspecter la dilapidation du fonds mondial alloué à la lutte contre le sida, le palu et la tuberculose au Mali.
Selon, le communiqué lu hier soir au journal télévisé sur l’ORTM, cette démission intervient à la demande du ministre lui-même. Mais la réalité est toute autre chose. D’après des indiscrétions, le président de la République n’avait pas de choix. Il est contraint de lâcher le ministre Touré. La principale raison de ce presque-limogeage s’explique par le bruit fait autour du détournement supposé ou réel du fonds mondial alloué au ministère de la santé.
On se rappelle, il y a quelques mois, ATT désigné par ses pairs s’est rendu à New York pour demander la reconstitution des fonds. Une source nous a confié que les bailleurs avaient exigé le limogeage du ministre Touré et l’ouverture d’une enquête internationale pour situer les responsabilités. En tout cas, pour le moment, la culpabilité d’Oumar Ibrahim Touré n’est pas prouvée. Mais certains de ses propres amis indiquent qu’une forte pression des bailleurs de fonds est désormais exercée sur le Mali afin de clouer les corrupteurs et les corrompus.
Mais avant l’arrivée des enquêteurs internationaux, comme c’est le cas depuis un certain temps, le désormais ex ministre de la santé continue à perdre du poids. Alors ira-t-il en prison après le rapport des auditeurs? Seul le temps nous édifiera.
A suivre dans notre prochain numéro, les directeurs des structures relevant du ministère susceptibles d’être remplacés eu égard au contexte lié à l’affaire dite «fonds mondial». Car, le nouveau titulaire du portefeuille de la santé le Dr Badra Alou Macalou veut d’abord se débarrasser des sales mains. Son inquiétude est à moitié résolue avec la présence, depuis bientôt deux mois, des inspecteurs et contrôleurs dans certaines structures du ministère de la santé. Ces derniers auraient reçu des instructions pour passer au peigne fin les comptes.
A rappeler que cette démission est la deuxième d’un ministre pendant le second mandat d’ATT après celle d’Ahmed Sow ancien ministre des mines, de l’énergie et de l’eau suite à une affaire liée à la gestion d’un centre spécialisé de l’Union européenne.
Bassidiki Touré
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