Ces interrogations font, actuellement, le tour du Mali. Car on sait que l’opérationnalité du fonds mondial dont on parle remonte à 2006. Selon des sources dignes de foi, les ramifications de cette affaire s’étendent à certains proches du pouvoir, aux hauts responsables du ministre de la santé, aux responsables et agents du trésor, à certaines banques et même à des journalistes. Ce premier article d’une série que notre rédaction fera sur ce dossier consiste juste à planter le décor.
Rarement, une affaire de détournement d’argents a suscité autant de polémiques que celui du fonds mondial destiné à la lutte contre trois grandes maladies, à savoir le paludisme, la tuberculose et le sida. Il convient de signaler au passage que le palu constitue, aujourd’hui, au Mali, le premier motif des consultations dans les centres de santé. Ayant désormais sous sa responsabilité, le ministère de la santé qui s’ajoute à son portefeuille de celui des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Badra Alou Macalou doit procéder à un véritable balayage au département de la santé. Cette option comme dispositif sécuritaire s’impose à lui s’il ne veut pas, un jour, passer devant les juges.
En effet, le ministère de la santé du temps de Mme Maïga Zéinab Mint Youba, à nos jours, n’a été que le centre des malversations financières. Excepté l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), les autres structures relevant dudit département se sont toujours brillées par des pratiques scandaleuses. Il s’agit des inhospitaliers hôpitaux du Point G et de Gabriel Touré, des impitoyables différents centres de santé de référence, de l’indicible centre d’odontostomatologie, du famé Laboratoire national de la santé (LNS), de l’inqualifiable centre national d’appui à la lutte contre la maladie et de l’indescriptible école devenue plus tard institut national de formation en santé. Idem, pour les différents programmes de lutte contre le palu, le diabète et autres.
On aura le temps de rappeler, un à un, le scandale de chacune de ces structures du ministère de la santé qui à un moment donné a focalisé l’actualité nationale. On le fera juste pour mettre en exergue la nécessité pour le ministre Badra Alou Macalou de procéder à un balayage systématique, pour ne pas dire une désinfection totale de son nouveau département. Car semble-t-il, les vrais virus, bactéries et microbes du Mali (délinquants financiers) ne se sont pas seulement contentés de se donner rendez-vous au ministère de la santé, mais ils y ont élu domicile. La pharmaco résistance développée par ceux qui ont pris du plaisir à détourner nos sous, nécessite la mise au point de nouveaux antibiotiques. En attendant, il faut préconiser l’injection de «ATT-fire» (le feu d’ATT) plus un vomitif de «fouet mondial» pour que le Mali se débarrasse de ces vecteurs de maladies que sont les délinquants financiers.
Mme Maïga Zéinab Mint Youba sera-t-elle mise à la disposition de la justice?
Selon nos sources proches du dossier du fonds mondial, l’ancienne ministre de la santé sera bientôt mise à la disposition du pool économique pour les besoins de l’enquête. Mme Maïga Zéinab Mint Youba et son ancien secrétaire général Daba Diawara sont soupçonnés d’avoir laissé des gouffres concernant la gestion dudit fonds qui a commencé en 2006. Mais le problème est que Mme Maïga Zéinab se trouverait à la présidence de la République comme conseillère. Doit-elle conseiller? Qui? Et en matière de quoi? Quant à Daba, il s’est retrouvé à la tête d’un comité d’appui aux reformes institutionnelles (CARI) qui ne dit pas son nom. D’ailleurs, les conclusions de ce comité tardent à être matérialisées malgré la nécessité du besoin.
Quel sort pour l’ancien DAF Adama Yacouba Touré?
S’agissant d’Adama Ycouba Touré, après s’être copieusement servi des différents fonds alloués au ministère de la santé notamment le fonds de l’Union européenne, en sa qualité d’ancien directeur administratif et financier (DAF), il s’est retrouvé à la tête de l’autorité de régulation du marché public. Cette structure serait créée de toutes pièces pour les besoins de certaines causes inavouées, mais connues des personnes éveillées. Sinon, la direction générale des marchés publics ne suffit-elle pas à gérer le domaine?
Et comme le ridicule ne tue plus au Mali, puisque autrefois il tuait, ce même Adama Ycouba Touré fait partie de nombreux vices présidents du PDES du moulin à paroles d’Ahmed Diane Séméga ministre de l’équipement et des transports. A vrai dire, ce parti d’opportunistes et des chimériques ne sert que de refuge à beaucoup des gens ayant mal géré ou détourné des fonds publics.
Conclusion
Si Lanceni Konaté ancien secrétaire général du ministère de la santé a séjourné en prison à tort ou à raison suite à cette affaire, on doit restituer à la justice son indépendance afin qu’elle mène sereinement ses enquêtes. Il faut mettre à sa disposition tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir touché à un centime de ce fonds mondial. Notamment, Mme Maïga Zéinab Mint Youba, Daba Diawara et Adama Ycouba Touré respectivement ancienne ministre de la santé, ancien secrétaire général et ancien DAF du même département. Cette croisade contre les vers qui ont rongé le fonds mondial c’est-à-dire «les saigneurs du denier public» aura, au moins, l’avantage pour le président ATT en fin de son second et dernier mandat à la tête du Mali, de prouver qu’il a mené un combat sans répit contre les délinquants financiers de son pays.
Il pourra quitter le palais de Koulouba en harmonie avec une partie de son peuple qui se laisse toujours berner. Car, il faut reconnaitre que certains bailleurs de fonds de notre pays ont exigé à ce que la lumière soit faite sur cette affaire. C’est ainsi que nos autorités ont sauté sur l’occasion, en faisant croire que l’initiative vient d’elles. A titre de rappel, à l’approche de la fin de son second mandat, le président Alpha Oumar Konaré aussi a fait pareil simulacre de croisade contre «les saints saigneurs du denier public». Tout le monde connait la suite.
A suivre…
Sékou Coulibaly
PROCHE DE L’ANCIEN MINISTRE OUMAR IBRAHIM
L’actuel DAF adjoint Souleymane Traoré se cherche !
Il se cherche pour avoir travaillé avec Oumar Ibrahim Touré le ministre démissionnaire, selon un communiqué lu au JT. En effet, quelques semaines avant son départ, M. Touré appelait à longueur de journée Souleymane Traoré le demandant à le joindre au bureau. Ils traiteraient des affaires pas claires. Nos sources indiquent que certaines de leurs conversations téléphoniques auraient été interceptées.
Reste à savoir qui a envoyé au siège du fonds mondial certaines informations compromettantes. Tout comme la correspondance qui porterait la signature imitée du Premier ministre Modibo Sidibé, laquelle, s’opposait à la mise à disposition de la justice du ministre Oumar Ibrahim pour culpabilité non prouvée. L’actuel secrétaire général du ministère de la santé Ousmane Touré, l’actuel DAF adjoint Souleymane Traoré et le ministre Touré sont soupçonnés d’avoir rédigé cette lettre pour l’adresser à certains hauts responsables d’organismes onusiens.
A suivre…
S.C