Le Républicain a eu copie d’une lettre du comité syndical de la Direction Nationale de la Planification du Développement (DNPD), adressée au Directeur national, au mois de septembre 2012. Les sujets abordés dans cette correspondance sont assez préoccupants et accusent le patron de maux entrainant un dysfonctionnement, une paralysie des services. Nos sources nous indiquent que le mal demeure à ce jour, mettant Modibo Dolo dans le collimateur des agents.
La Direction Nationale de la Planification du Développement, qui est une structure phare de l’Economie serait aujourd’hui à la dérive à cause de l’opacité dans la gestion des ressources allouées au service. La direction est mise sur le banc des accusés par les agents : déficit de communication, mal gouvernance, mauvaises conditions de travail. De vives voix des agents qui ont requis l’anonymat en disent d’avantages. Les travailleurs portent de graves accusations contre le Directeur national, notamment «la mobilisation et l’utilisation des ressources de la DNPD à des fins autres que celles pour lesquelles elles sont prévues. Le Directeur national est épinglé sur des cas précis de malversations qui auraient libre court depuis longtemps. En 2010, pour le renforcement de capacités de modélisation et de prévision macroéco- nomique, 200 millions acquis, mobilisés et liquidés au titre de BSI, alors que les activités ont été financées par la GTZ. La pratique aurait continué en 2011, au même chapitre, de renforcement de capacités de modélisation et de prévision macroéconomique, 125 millions(BSI) étaient acquis sur lesquels 69 millions, mobilisés et liquidés, alors que les activités ont été financées par la GTZ. Encore en 2012, jusqu’au 31 juillet, pour les même besoins, 200 millions (BSI) sont acquis, et 9 millions mobilisés et liquidés, alors que qu’aucune activité n’a été réalisés, précisent nos sources. Les travailleurs accablent le Directeurs national sur bien d’autres domaines comme les mauvaises conditions de travail de ses agents, la mauvaise répartition des ressources entre les divisions et les agents. Jusqu’au 31 juillet 2012, le Programme promotion de la planification et de la gestion du développement engrange 150 millions (BSI) acquis sur lesquels 5 millions ont été mobilisés et liquidés. Concernant la répartition des ressources, quatre divisions avaient été dotées de véhicules au départ. Suite à la promotion de l’ancien Chef de la Division prévision et analyse économique (DPAE) comme Conseiller Technique, ce dernier a emporté le véhicule mis à la disposition de ladite division. Ce faisant, ce sont finalement, trois divisions sur cinq non compris le Centre de documentation qui sont dotées de véhicules. Selon certaines indiscrétions, la comptable semble être l’enfant gâtée de la DNPDA qui dispose des véhicules que le Directeur refuse aux chefs de division. Elle a des dotations de carburant plus élevée que celles des responsables de division qui rencontrent des difficultés à rallier le service après les réunions, étant obligés de marcher ou se faire déposer par des agents d’autres structures, selon les confidences qui nous sont faites. Selon nos sources, des rencontres qui ont eu lieu le 17 octobre 2012 entre le Directeur et ses travailleurs, avec la participation de deux conseillers du Ministre des Finances et du Budget, de la section syndicale de la DRH (direction des ressources humaines), de la direction de l’administration des biens d’Etat (DGABE), de la direction du contentieux de l’Etat, de la section syndicale et du comité syndical de la DNPD, n’ont pas permis d’arrondir leurs angles de divergences. « Cette réunion avait recommandé le retrait dans les plus brefs délais par le directeur Modibo Dolo du véhicule qu’il a gracieusement donné à sa comptable au détriment des divisions nécessiteuses. De cette date à ce jour, le véhicule n’a pas été récupéré ».La même réunion a également recommandé au conseiller technique de restituer très rapidement le véhicule de la DNPD. Il n’en est rien jusque là.
Activités non réalisées dans le cadre des missions des divisions
Le Directeur opposerait le manque de ressources à certaines divisions qui en demandent sans succès, depuis 2005 pour réaliser les activités liées à leurs missions. Ce que personne ne croit, parce que les ressources des projets sont visibles : appui à la programmation et suivi des investissements, en 2010, BSI : 250 millions acquis, 208 millions liquidés ; 2011: Appui à la programmation et suivi des investissements, BSI 131 millions 8 acquis sur lesquels 75 millions ont été liquidés ; BSI 2012: jusqu’au 31 juillet 2012 : appui à la program- mation et suivi des investissements : 300 millions acquis, 9 millions liquidés. Selon nos interlocuteurs « ces ressources pouvaient permettre la réalisation de toutes ces activités. Aussi, le Programme de Promotion de la Planification qui a bénéficié de cent cinquante (150) millions FCFA lors des arbitrages du BSI au titre de l’exercice 2012 pouvait permettre de financer beaucoup d’activités. L’environnement résultant du malaise qui prévaut à la DNPD aurait créé un manque de motivation et le départ de certains agents vers d’autres structures comme : Impôts, Budget, Contrôle Financier, Trésor. En plus de la discrimination faite dans l’attribution des véhicules, les inégalités apparaissent, même dans la mise à disposition de matériels informatiques. La DNPD, service phare de l’Economie, est méconnue de beaucoup d’utilisateurs de ses prestations y compris les acteurs des collectivités territoriales pour lesquels elle doit jouer le rôle d’appui-conseil. Cette direction mérite d’être connue davantage. C’est ainsi que les agents de la DNPD, ont depuis 2008 élaboré et budgétisé, les axes d’une stratégie de communication qui n’ont jamais été mis en œuvre, la Direction ayant toujours soutenu qu’il n’ ya pas de ressources, selon nos sources. A quand la fin du calvaire des agents de la DNPD ? C’est la question que se posent les travailleurs de cette boîte et bien des Maliens. Nos efforts ne nous ont pas permis de joindre le Directeur national qui est resté injoignable au téléphone.
B. Daou