C’est au moment où son département se trouve sur la sellette, que le Ministre Abdoulaye Koïta commet encore d’autres impairs. Il fait muter, au grand désarroi de la Direction nationale des transports, son jeune frère à Bamako, plus précisément à la direction régionale des transports du district, poste convoité par tous les agents de son ministère. Cet acte de favoritisme n’est pas une première mais explique parfaitement l’état de déliquescence du département dont il a la charge.
Le jeune Koïta, frère du ministre des transports fut recruté en catimini comme contrôleur routier et affecté au poste stratégique de Zégoua. Son salaire relève des Entrepôts maliens de Côte d’Ivoire. En un mot, le ministre octroie un salaire 3 à 4 fois supérieurs à celui des anciens contrôleurs. Le jeune Koïta n’a pu tenir à Zégoua, car il a ses habitudes. Ses protégés ont trouvé que la frontière malienne est loin de Bamako, que leur chérubin ne mérite pas cette condition de vie. C’est pourtant dans le but de l’éloigner de ses mauvaises fréquentations, que le grand frère ministre l’a tiré de son sommeil un beau matin et l’a nommé contrôleur routier à Zégoua. Mais c’était mal connaître le frangin. Les mauvaises habitudes ont la vie dure. Il n’aime pas Zégoua, c’est la brousse et lui, aime la vie bouillonnante de la cité! L’on décide de le ramener au bercail. Telle est volonté du Ministre Koïta, telle est la volonté de Dieu. Ainsi soit-il !
Loin de nous l’intention de jeter une fleur à quelqu’un. Mais lisez plutôt l’histoire qui suit. Elle contraste totalement avec celle de ce département.
Au centre des Impôts de la Commune II du District, travaille un homme : le beau frère national, le frère de lai de la première dame, Madame Touré Lobo Traoré. Sa compétence professionnelle est avérée puisqu’il est de classe exceptionnelle ce, bien avant l’année 2000. Ces collaborateurs le plaignent. Et pour cause : Bien que méritant un traitement digne de son rang, il demeure encore et toujours au même niveau de responsabilité depuis l’accession de son beau frère à la magistrature suprême du pays. Ce dernier, de bonnes sources, ne veut entendre parler de son avancement sous son règne par peur tout simplement d’être taxé de favoritisme.
Le Ministre Koïta lui, ne s’accommode pas de ces considérations. Il faut aider le frangin, qu’importe ce qu’on en dira ou pensera ! Et comme le dit la sagesse Bambara, la pintade suit la nuque de celle qu’elle suit. Alors, au sein des autres services relevant de son département, personne ne se gène plus au point que la direction nationale des transports est devenu un fourre-tout.
C’est encore un des rares services de pointe où des anciens vendeurs de brochettes sont devenus agents; des travailleurs, aux références douteuses, sont promus experts ou inspecteur de permis… Ce sont ces agents entrés par la petite porte qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps. Ils se rendent coupables des fautes graves telles la rétention volontaire et la perte des dossiers par milliers; la mise en place d’un système bien huilé pour arnaquer les clients ; le refus de travailler; l’absentéisme chronique de certains appelés à signer des dossiers… Evidemment, ces agents n’ont cure de la réputation et d’éventuelles sanctions. Ils ont des protecteurs haut placés. Le Ministère et la Direction doivent avoir la force de se surpasser et de suivre la bonne direction autrement, ils n’échapperont pas au naufrage qui s’annonce.
Une action continuelle de suivi doit être enclenchée avec des sanctions contre ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas changer de comportement et des récompenses aux plus méritants. Il existe fort heureusement ici des cadres et agents honnêtes et intègres, qui ne connaissent pas le chemin qui mène au champ du Directeur. Ils sont malheureusement laissés pour compte.
En somme, le Ministre et le Directeur national des transports n’ont aucun égard pour les usagers de leurs département et services. Pour se rendre à « l’Enfer » de Sogoniko dans le cadre d’une simple prorogation de permis (ne parlons pas des autres demandes), il faudra auparavant se libérer de toutes obligation pour toute la journée. Ici, la cour ressemble à un champ inculte et mal entretenu qui n’a rien à voir avec celui du Directeur. Dans les bureaux, certains agents sont d’une arrogance inqualifiable. Pour eux, la bienséance est une faiblesse. Ils vous diront à la face qu’ils sont protégés en haut lieu. Croyez-les sur parole ! Pendant cette longue journée, si malheur vous prend d’avoir un besoin naturel, vous le regretterez amèrement. Les toilettes sont toujours pleines et très mal entretenues. Si ce département avait un tant soit peu de respect pour les usagers, on l’aurait perçut dans la qualité de l’accueil et du travail.
Naturellement, tout ce qui se passe ici et ailleurs est le reflet de ce qui se trame en haut lieu. Malheureusement, personne ne semble avoir la poigne nécessaire pour apporter le changement. Nous avions espéré que le Ministre des transports et le Directeur national aient un sursaut afin de corriger les tares. Mais si le second semble avoir quelque peu compris le message en instruisant à ses divisions de faire le point des dossiers en souffrance (plus de 6 mois), son Ministre lui s’en moque éperdument. En tout état de cause, le peuple Malien saura tout. A suivre…
B.S. Diarra
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