Oumar Ibrahim, l’ex-ministre de la santé était-il le problème ? Une partie seulement ? Ou alors un paravent?
on le saura un jour… peut-être. Peut-être pas du tout, car tout le monde n’a pas forcement très envie que la transparence se fasse là-dessus. Oumar Ibrahim Touré, le désormais ex-patron du ministère de la santé, est d’ores et déjà libéré de ses réserves sa part de vérité aux juges. Dans la condition expresse, cela est à souligner, que ces derniers soient eux aussi dégagés de toutes les entraves pour illuminer le dossier. Au fait, a-t-il démissionné, a-t-il été limogé ou l’a-t-on fait démissionner ? Les avis sont divergents sur la question. Pourtant cela fait une différence.
En effet, partir sur initiative personnelle et souveraine, partir sur demande obligeante ou être débarqué comme un malpropre sont des cas de figures qui ont des implications différentes.
Dire que le sieur Oumar Ibrahim Touré a démissionné est anoblissant, tandis qu’avancer qu’il a été congédié est avilissant. Soutenir qu’on l’a fait démissionner, veut dire qu’on a voulu lui éviter l’humiliation.
Toujours est-il que le 1er vice-président de l’Urd (et challenger supposé de Soumaïla Cissé, s’il vous plait) a quitté le gouvernement sur soupçon de malversation. Est-il responsable en la matière ? C’est certain en tant que numéro un du département. Mais est-il pour autant coupable ? Là il est judicieux de faire attention et d’attendre les résultats des investigations ; si investigation aura lieu et irait jusqu’au bout.
Un rideau de fer devant
la forêt de détournements
Sous cette condition et sous cette condition seulement, nous saurons la vérité et elle permet d’être éclaboussant. Les bailleurs de fonds, pour une fois semble-t-il, tiennent à ce que la lumière se fasse et totalement. Ceux qui ont cherché la peau de Oumar Ibrahim Touré l’ont eue, mais iront-ils pour autant jusqu’au bout ? De l’autre côté, ceux qui voulaient éviter que le pot aux roses soit totalement découvert peuvent-ils toujours maintenir le pied sur le " bienkala " ?
D’abord, si nos informations sont exactes, il y’aurait eu au début une tentative de combler le trou découvert par certains agents personnels pour arrêter la roue terrible des investigations. Mais ce trou s’est petit à petit montré pire que le tonneau de Danaïde : impossible de le remplir. Les malversations, la gabegie et les détournements se sont montrés tellement démentiels que les décideurs du Fonds mondial ont dépêché sur les lieux une terreur aux côtés de laquelle Sombé Thera est un ange tendre. Son nom ? Guy Bouressa.
Une fois sur place, cet inspecteur Colombo a ravagé le décor des détournements comme une bourrasque tsunamique. L’homme teigneux, qui aurait refusé des arrangements, a creusé, pioché et bêché jusqu’à semer la terreur là où on ne pense pas. Il finira, le pauvre, par s’attirer la foudre des autorités, essuyer certaines foudres coléreuses et se faire ouïr des mots tout sauf doux.Bien de responsables sont tombés dans son filet et Oumar Ibrahim était devenu, semble-t-il gênant.
Il fallait s’en débarrasser et le balancer dans les décors en espérant que… En attendant qu’il soit blanchi ou accablé, l’opinion, elle, s’est faite une religion : que l’homme était une cible pour que d’autres, les vrais coupables, soient mieux à l’abri. En le disqualifiant, on n’aurait donc fait qu’arracher l’arbre qui cachait la forêt (des détournements).
Elle, la forêt, est désormais à découvrir, mais il n’est pas impossible qu’on abatte un rideau de fer devant elle. Pour décourager BOURESSA ou son remplaçant, si remplaçant il y’a. Affaire à suivre donc.
Amadou Tall