Débat sur la corruption :Le Vérificateur général va-t-il survivre ?

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Ce n’est pas seulement  la personne de Sidi Sosso Diarra, Vérificateur général, et ses rapports qui sont au centre du débat en cours sur la corruption au Mali. La contestation tardive du travail du monsieur anti-corruption fait planer le doute sur l’importance de son travail et pourrait  affaiblir l’institution dont l’un des mérites inattendus est d’avoir instauré un débat populaire sur la corruption.
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rnAu moment où les bailleurs de fonds veulent voir clair dans la gestion de l’aide au développement accordée au Mali, l’institution du Vérificateur général vient d’être mise dans une mauvaise posture. Contre les rapports de Sidi Sosso Diarra, les reproches se sont soudainement multipliés ces derniers jours. Dans un premier temps, les responsables incriminés crient au scandale, annonçant parfois qu’on ne leur donne pas assez d’opportunités pour se défendre.
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rnFait surprenant, des membres du gouvernement, le ministre de la justice et celui en charge du budget, ont fait savoir la semaine dernière que tout ce Sido Sosso Diarra a fait jusqu’ici n’est pas exploitable. En clair, si aucune poursuite judiciaire n’a été intentée contre les présumés coupables, c’est que le travail du Vérificateur général n’était pas suffisamment solide pour le permettre.
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rnAlors que Sido Sosso Diarra s’apprête à quitter ses fonctions, son travail fait l’objet d’un intérêt particulier.  En attendant de voir clair, les supputations vont désormais bon train. La sortie des deux ministres est très vite devenue le thème principal des conversations des « Grins » et autres regroupements à Bamako.  d’aucun voient derrière les propos des ministres une opération visant à calmer les ardeurs des bailleurs de fonds devenus de plus en plus regardants sur la gestion des ressources financières qu’ils donnent aux Mali.
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rnEn tout cas, la main qui donne vaut mieux que celle qui reçoit. Ce serait de bonne guerre si ceux qui font de l’aide au développement demandent qu’on leur rende compte. Cette exigence est en tout cas dans l’air du temps, à partir du moment où les pays occidentaux adoptent des mesures d’austérité économiques.
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rnDans cette affaire, Sidi Sosso Diarra doit se sentir offenser, mais il peut être fier de son institution. En dépit de tout ce qui a pu lui être reproché, les citoyens le voient comme la victime expiatoire d’un bras de fer qui est loin d’être fini aussi longtemps que l’institution du Vérificateur existera.
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rnPar ailleurs, en ces temps de vache maigre, les Occidentaux voudront bien réduire leur aide aux pays comme le Mali. Mais ils sont pris entre leurs intérêts et la nécessité de ne pas laisser tomber ceux qui ont besoins d’être soutenus. Par conséquence, ils continueront de vouloir exporter les méthodes de gestion qu’ils estiment efficaces.
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rnSoumaïla T Diarra
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