Tous les hommes naissent libres et égaux en droit et en devoir. Phrase agréable à entendre. Elle sanctionne parfaitement les actes inégalitaires ayant conduit aux guerres mondiales et sa portée nous semble être ignorée par l”humanité ainsi que l”atteste, le constat des réalités au quotidien sur notre minuscule "navire" pour citer SY Solomane SY éminent et talentueux animateur de radio, qui a pour nom "Planète terre." son application, irréelle hier, virtuelle aujourd”hui ne peut être qu”imaginaire demain.
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Car elle semble impossible à être traduite, en réalité, concrète dans la vie associée des hommes à cause des ambitions démesurées "qui vont au-delà des capacités intellectuelles, physiques et morales individuelles. Elle saurait seulement être applicable dans une société des dieux».
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Cependant, et pourtant nul ne naît corrompu. Et pourtant, par ailleurs, nul ne peut, toute une vie durant, se préserver de la corruption dans ses multiples dimensions dont la plus visible est l”expropriation des droits et libertés de l”autre ou des autres à son seul profit.
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Les élites, bien entendu, sont exempte de ce cachet. Quand sont apparus le mal et l”inégalité, qui conditionnent la corruption dans la race humaine ? Qu”elles sont leurs manifestations? Quels efforts ont été déployés pour leur éradication ? Font -ils partis du patrimoine héréditaire de l”humanité? Peut-on véritablement les éradiquer ?
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Les réponses à ces questions sont fonction de l”évolution de la race humaine. A chaque période son oeil de Caën. A chaque Homme son lot de pêchés qui sont fonction de sa raison et de sa passion. A chaque Homme ses intérêts, ses besoins. L”homme est par essence un être de besoins. La satisfaction d”un besoin normal ou suscité par la publicité, fait appel à d”autres besoins qui vont souvent au delà des moyens.
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Tous ces facteurs interactent et changent continuellement, faisant ainsi de l”homme un être extrêmement complexe dans ses prises de décisions. Il en va de même de la société et des nations dans lesquelles il vit. A chaque moment de l”histoire et de la préhistoire il y a eu et il aura "…des hommes qui ont besoin de primer, de s”élever au dessus des autres, à quelque prix que ce puisse être. Tout leur est égal, pourvu qu”ils soient en évidence sur des tréteaux de charlatan, sur un théâtre, un trône, un échafaud, ils seront toujours bien, s”ils attirent les yeux". Chamfort.
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L”homme” étant ce qu”iI est et l”histoire humaine n”ayant connu qu”un seul "job" qui peut donner des réponses universellement acceptées, et ce de touts, temps, aux questions posées ci-dessus ? Ce n”est guère la Déclaration universelle des droits de l”homme ou la gestion des nations qu”elle est supposée éclairer qui nous sera d”un appui utile, dans ce sens
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1.1 La corruption aux temps primordiaux:
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La corruption, une des principales causes de l”inégalité sociale, n”est ni plus ni moins que l’implication mal intentionnée des hommes dans la gestion de la vie associée, faussant le principe quasi naturel de liberté, d”égalité en droit et en devoir dans le cadre de l”évolution sociale. Parlant d”évolution, retenons qu”après le big-bang, le refroidissement de la terre fut suivi par les trois règnes: minéral, végétal, animal et par l”homme. De cet instant à la découverte ou à la possibilité de découverte de l” anti matière, il s”est écoulé plus de cent milles ans. Cent mille ans séparant les familles actuelles des familles ancestrales les plus élaborées.
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Autrement dit-il y a cent milles ans qui séparent l”homme que nous appelons aujourd”hui sauvage de l”homme actuel qui fait son premier pas sur les marches infinies qui mènent à la zone de la civilisation véritable qui ne connaît ni la corruption ni la volonté aveugle de dominer d”autres hommes ou d”autres nations par la politique, le chantage ou la guerre. A chaque étape de l”évolution sa petite, médiocre et polluante civilisation.
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La corruption, cette sorte de névrose sociale, qui consiste à s”approprier, directement ou indirectement, le droit et la liberté, d”un individu d”un groupe d”individus ou d”une nation ne nous vient elle pas de l”âge ou de la civilisation de la pierre taillée. Eh ! oui dans dix mille ans notre soit disant civilisation sera reléguée à la préhistoire. Sigmund Freud, dans Totem et Tabou avance certaines hypothèses pour, l”atteinte d”objectifs différents de ceux que nous visons, certes, mais qui, sont de nature à nous donner des orientations.
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Dans cette oeuvre d”une rare qualité dans les domaines de réflexion et d”analyse sur l”homo, Freud avance des idées, en s”appuyant sur des travaux d”évolutionnistes et d”ethnologues qui méritent une attention particulière. Dans Totem et Tabou, il est mentionné que les êtres humains vécurent à l”origine dans de petites hordes
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Chacune de ces hordes était soumise au pouvoir despotique d”un mâle d”un certain âge qui s”appropriait toutes les femmes. Ce mâle réduisait à sa merci ou écartait les jeunes hommes, y compris ses fils (théorie Darwinienne.) Cette pratique a pris fin avec la révolte des fils. En effet, avec le temps, les fils s”unirent contre leur géniteur, le dominèrent à leur tour. Ils tuaient le père déchu de son autorité basée sur l”expropriation de leurs droits et libertés. Ils dévoraient en commun le père (dictateur) (théorie d”Arkinson). Ainsi à la horde succéda le clan totémique des fils (théorie de Robertson Smith). Selon toujours Freud, un long laps de temps s”étend entre cette hypothétique époque primitive et les temps historiques. "”Quelque chose de passer, de disparu, de dépasser dans la vie des peuples, que nous nous risquons à comparer au refoulé dans la vie psychique de l”individu". S. FREUD.
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De même que nous devons au big bang nos modes de vie actuelles par l”utilisation des ressources minérales, végétales et animales, de même les hordes nous ne ont-elles pas légué leur désir de s”approprier de façon non normative, le droit, la liberté et la vie de l”autre en tant que la forme la meilleur d”expression du pouvoir de l”individu sur l”autre individu ou groupe d”individus et d”une nation sur une autre nation voire des nations ?
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Loin de nous l”idée que les efforts de la race humaine de l”apparition des hordes et clans totémiques à ce cyber monde d”aujourd”hui ont comme ressort le mal qui occupe une place importante au sein des facteurs de motivation pour l”atteinte des objets ou d”objectifs désirés.
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Le désir est le ressort primitif des motivations dans les hordes et, plus tard, les clans totémiques, nous insistons, la dessus, il a été un stimulant puissant des actions d”appropriation par la force et l”intelligence des droits et libertés des autres. Il s”agit du désir d”être l”autre en imitant son désir d”avoir des femmes, des droits, des attributs et des objets.
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Dans de telles conditions, le désir d”avoir se substitue au désir d”être. Ce qui fera dire à René Girard que la naissance de la société humaine, à comme ressort primitif le désir.
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La forme de manifestation du désir ,en ces temps, n”a pas manqué, bien évidemment, d”entraîner des crises mimétiques au cours desquelles la société a pu s”auto détruire puisque d”évidence chacun voyait en l”autre son ennemi.
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Les thèses de Siginund Freud et de René Girard se résument au fait que le désir de l”autre et de ce qu”il désire, le bannissement ou le meurtre, d”un élément du groupe, arrête les crises de violences mimétiques. Le bouc émissaire ressoude la communauté. Il est érigé en dieu. Le père, assassiné ,dévoré, et sacralisé, a le mérite d”avoir évité la disparition de nombreux groupes sociaux. Les thèses Freudiennes et Girardiennes, selon Jean Matouk, lient l”évolution de la société à la naissance et résolution de conflit au sein du groupe social. Les facteurs déclencheurs des conflits au sein des groupes sociaux dans les deux thèses présentent des similitudes. Dans celle de Freud le désir du père: Le pouvoir absolu sur la cohorte et la possession des femmes (mères filles et filles) a conduit les enfants au meurtre collectif. Les enfants se sont entretués, après le meurtre du père à cause des mêmes faits ayant conduit au meurtre collectif de ce dernier. Ainsi dans le scénario Freudien, la société naît à partir de la violence mimétique au sein du groupe qui a motivé le passage de l”endogamie à l”exogamie ainsi que le mentionne Freud dans l”homme Moïse et la religion monothéiste. De cette inégalité sont nés le ou les dominateurs et les dominés sur des bases abusives de pouvoirs totalitaires, mimétiques, criminels, contre natures, impies, inhumains et sans moral.
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Cependant, avec le temps, pour remédier à ce faux système, nos ancêtres ont instauré l”exogamie et le sacré car le père dévoré était remplacé par un totem (souvent animal) respecté par les membres du clan. Personne n”était autorisée à faire du mal au totem animal, dévoré uniquement une fois l”an en la mémoire du disparu par les membres du clan concerné.
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Ainsi, l”institution du sacré, du totem et de”l”exogamie ont constitué les premiers remparts contre la corruption, de la nature humaine. La naissance d”une morgle socialement acceptée a mis fin au inégalités contre nature. Chaque famille vivait suivant ses capacités physiques et intellectuelles. Il n”y avait ni dominateurs ni dominés dans des clans totémiques qui vécurent pendant longtemps en paix et en harmonie.
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Ce niveau élevé de bien vivre communautaire de civilisations sera vite oublié de l”homme, et ne sera peut être plus jamais atteint même à "la fin de l”histoire" (FUKUYAMA) voire après les "chocs de civilisations" (Samuel P. HuttingQlnl.) Nombreux seront ceux qui riront ouvertement ou sous cape d”une telle assertion. Je suis d”avis avec eux que les premiers hommes étaient méchants et corrompus de nature.
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N”ont-ils pas pu trouver des solutions à leurs problèmes ? C”est bien plus tard que la corruption va s”installer dans le coeur des hommes avec le développement de la connaissance et l”apparition de, la propriété privée qui accompagnée la division du travail. Notre avis sur la question s”inscrit dans la logique de ce grand homme. Jean Jacques Rousseau qui disait, par rapport à la méchanceté naturelle de l”homme, dans le discours sur l”inégalité, que:
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"Avant que ses mots affreux de tien et le mien ne fussent inventés; avant qu”il eût de cette espèce d”hommes cruels et brutaux qu”on appelle maîtres et de cette espèce d”hommes fripon et menteurs qu”on appelle esclaves. Je voudrais qu”on m”explique en quoi pouvaient consister ces vices, ces crimes qu”on leur reproche avec tant d”emphase".Cette pensée de Rousseau nous semble objective et rationnelle. Elle met l”accent de façon on ne peut plus évidente sur l”origine de l’inégalité des hommes. Elle n”est point, concernant notre passé, un regret extatique ou un rêve d”évasion de l”auteur. De cette logique de rapprochement du passé et du présent de la nature humaine, Voltaire dira que : "On a jamais tant employé d”esprit à nous vouloir rendre bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage…"
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Cependant Rousseau de nature ne favorise pas le retour aux temps primordiaux. En raisonneur passionné, et fin logicien, il était concerné par principe à l”analyse de deux pôles liés et opposés: la nature et la société. Dans ses réflexions sur l”origine de l”inégalité parmi les hommes, à savoir si elle est autorisée par la loi naturelle, en 1753, il relève et stigmatise le fait que le mal est un produit des rapports entre les hommes.
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Il était plus important, de son point de vue, d”éclaircir les causes de l”inégalité plutôt que l”histoire des origines et les faits qui la composent. Ceci pour le simple, fait qu”au 17e siècle ces grands hommes, qui se sont intéressés aux origines lointaines des sociétés humaines n”étaient, point.
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De ce point de vue Rousseau devait se poser d”importantes et nombreuses questions, par rapport aux origines de l”inégalité des temps primordiaux, différentes de celles mentionnées par les auteurs religieux, et dont les réponses devaient venir beaucoup plus tard. Il n”a pas manqué de mentionner l”intensité de sa soif pour cette "science de l”homme", "la plus utile et la moins cultivée des connaissances humaines". A partir de cette science de l”homme, nous pouvons affirmer que la passion primitive était à la base de l”inégalité sociale donc de la corruption des temps primordiaux en ce qui concerne l”homme d”origine animale. Quant à l”homme d”origine humaine, qu”en est il?
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Ibrahima KANTE
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*Président de l’Association des Auditeurs du Secteur Public.
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