En plus d’être dépouillés de compétences aptes à le tirer du gouffre des mouvements fantaisistes de cadres, ‘’Aéroports du Mali’’ est aussi la grande victime d’une tétée financière en règle, de la part de ses décideurs. Ces derniers se sont découvert un créneau très approprié pour satisfaire leur vénalité insatiable : le tripatouillage des marchés publics sur fond d’expression de besoins douteux, à tous points de vue.
Plongé depuis un certains temps dans les abysses des nominations à caractère clanique, sur fond de flagrante violation des textes en vigueur, cette structure n’en est pas encore au bout de sa pénible traversée. Elle développe le syndrome d’une gestion trop permissive due à certains intérêts cupides. Si l’on n’y prend garde, ils risquent de déboucher sur la plus grave des conséquences imaginables pour une entreprise de sa trempe.
Menace de cessation de paiement des salaires et péril sur les dépenses de fonctionnement, tension de trésorerie et conflits en gestation avec les fournisseurs, etc., constituent entre autres les sonnettes d’alarme qui coupent le sommeil aux travailleurs. Ces derniers, médusés devant le triste sort d’une boite qu’ils ont contribué à maintenir sur les rails, sont naturellement inquiets et s’interrogent constamment sur la possibilité d’un sauvetage avec une course effrénée au profit personnel.
La faute sans doute aux bouleversements artificiellement opérés dans la gestion des ressources humaines, mais il en découle l’imminence d’un flop plutôt imputable aux motivations profondes de la démarche, à savoir : le penchant pour l’accaparement.
Il s’agit d’un principe aux Aéroport du Mali, qui a coûté leur carrière à tous ceux qui ont osé émettre des réserves sur le régime de déprédation instaurée dans cette boîte, depuis que le général Abdoulaye Koumaré en assure la tutelle.
Si cette chasse aux objecteurs de conscience a porté quelques fruits, c’est d’avoir ouvert la voie aux grands investissements improductifs sur fond de fraudes, tripatouillages, irrégularités et magouilles autour des besoins et passations des marchés y afférents.
Irrégularités à la pelle
Dans un contexte de crise et de baisse subséquente du volume des trafics aéroportuaires, il est manifestement inconcevable et déraisonnable de s’offrir le luxe d’une consécration des ressources d’Adm aux dépenses de commodités. C’est pourtant l‘option choisie par la direction avec la caution du ministère. Lequel est soupçonné par nombre de travailleurs d’utiliser leurs ressources pour se lécher les babines.
Cette impression leur est inspirée par nombre de marchés pour le moins frauduleux, à en juger par les tripatouillages qui entourent les circonstances de leur attribution. On y dénombre, par exemple, le marché de ‘’fourniture et poses d’armoires frigorifiques, de climatiseurs split, de commodités de toilette et de spots lumineux’’. Il a été signé le 30 Août 2013. La règle voudrait qu’il obéisse au moins à une attribution par consultation, il est revenu au fournisseur Fatiah Holding par gré à gré pour un montant d’une centaine de millions environ.
Ce n’est pas l’unique aspect sur lequel les dresponsables sont blâmables d’avoir foulé aux pieds l’orthodoxie procédurière. Celle-ci dispose, en effet, que le montant d’une avance de démarrage ne saurait excéder les 30 % pour le marché du genre, mais le prestataire Fatiah Holding a pu se tailler la rondelette de 60 millions de nos francs dès la signature du marché.
Le faux examen de rattrapage
Le marché en question, dont le délai d’exécution était d’une semaine seulement, a été l’objet, selon nos sources, d’une note technique en date du 5 Septembre. C’est-à-dire, deux jours avant l’échéance contractuelle, en vue de justifier le chemin tortueux emprunté pour arriver aux objectifs malsains.
Sentant sans doute le caractère grotesque du pot-aux-roses, Il fallait s’en référer à la Direction générale des marchés publics avec une deuxième note technique, dite complémentaire, élaborée un jour plus tard, alors même qu’il n’y avait plus lieu.
La fuite en avant se résume en une supercherie ayant consisté à faire semblant d’observer les règles avec un autre contrat où le montant de l’avance est de 30 %.
Ce faisant, on se retrouve bizarrement avec deux contrats pour le même marché : l’un réel signé le 30 août avec une avance de démarrage consommée dans la même semaine pour 60 millions FCFA, l’autre virtuel signé le 20 Septembre et qui se présente comme un faux examen de rattrapage, parce qu’il concerne un marché déjà exécuté.
A suivre
A. K.
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