Dans le cadre de la gestion des affaires publiques, c’est la corruption et la délinquance financière qui défrayent la chronique au Mali.
Phénomènes qui ont la vie dure. La corruption et la délinquance financière gangrènent aujourd’hui l’économie malienne. Ce constat rendu publique par le rapport du Vérificateur Général dont copie a été remis au président de la République, au président de l’Assemblée Nationale et au Premier Ministre semble avoir scandalisé l’opinion publique nationale.
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Selon ce rapport, on a volé plus de 100 milliards à l’Etat. On se demande comment cela a pu se passer après que le président Amadou Toumani Touré eût renforcé les structures de contrôle des services publiques à travers la création du bureau du Vérificateur général. Le président de la République a, en tout cas entre les mains le rapport du vérificateur a fait son travail conformément à ses prérogatives. Si bien qu’on ne peut rien lui reprocher, pas même le fait que des ressources financières importantes lui ont été affectées.
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A présent tout le monde a le regard tourné vers le président Amadou Toumani Touré. Que va-t-il faire avec ce rapport ? S’interroge-t-on. Va-t-il la classer sans suite ? Le contribuable a besoin de son argent détourné pour un développement.
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Au stade actuel de l’évolution de la démocratie au Mali et des exigences des Maliens, toutes sensibilités confondues, on se demande finalement si le président de la République a le choix.
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Le plus grand parti, celui de la demande sociale est très actif ces temps-ci. Les revendications ne cessent de pleuvoir. En témoigne la montée au créneau de l’UNTM récemment à travers une grève de 48 heures.
Les revendications de la centrale syndicale sont nombreuses ; parmi elles l’augmentation générale des salaires, la réduction des prix des denrées alimentaires, le contrôle du marché. Ce sont là des préoccupations majeures de l’ensemble de la population.
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En plus de cet aspect, les opposants ne démordent pas ; ils ont toujours des astuces pour tenter de perturber la quiétude des populations, et des pouvoirs publics, directement ou indirectement. Tous, réclament une gestion plus saine des affaires publiques qui passe inéluctablement par la lutte sans merci contre la corruption et la délinquance financière. Dès lors, on peut affirmer que la balle se trouver dans le camp du président Amadou Toumani Touré.
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ATT et les ministres
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L’élection d’ATT en 2002 était considérée comme une alternance à la gestion du pouvoir par les partis politiques notamment par l’ADEMA qui venait au terme de son second quinquennat de la gestion des affaires publiques. Ainsi, l’élection d’ATT a suscité beaucoup d’espoir en 2002. Tous espéraient qu’il allait traduire dans les faits les changements attendus.
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Au nombre de ces attentes, il y a principalement la lutte contre la corruption et la délinquance financière. ATT a été visionnaire en pensent et mettent en route le bureau du Vérificateur général. Celui-ci a honoré ses engagements d’élaborer et de mettre à la disposition des plus hautes autorités des rapports annuels. Avec deux rapports disponibles, il n’y a plus de raison que les délinquances financières soient toujours tapis à l’ombre.
Les dossiers doivent être remis à la justice afin qu’elle fasse son travail.
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Toute chose qui permettre à l’Etat de recouvrir une partie substantielle de son argent détourné, volé. Le président ATT a déjà promis de mettre en relation les délinquants financiers avec la justice.
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Or, il y a des ministres qui se sont enrichis de façon effroyable pendant le premier mandat d’ATT. C’est ainsi que certains ministres se sont fait construire plusieurs villas, d’autres des maisons à étages entre 2002 et 2006. Ces ministres ne donnent pas une bonne impression du pouvoir ATT. A travers leur avidité et leur cupidité, ils ternissent l’image du président de la République, de la démocratie malienne et du Mali entier. Pour cette raison, ATT ne doit pas les couvrir, encore que leur acte contribue à hypothéquer dangereusement la mise en œuvre efficiente des projets d’ATT, compromettant ainsi son bilan et sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale.
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Le président de la République a beau être généreux et compréhensif, il doit laisser la justice faire son travail dans l’intérêt exclusif de l’ensemble du peuple malien, et pour l’approfondissement du processus démocratique qui passe par les efforts s’inscrivant dans le cadre de la réduction maximale de l’impunité. C’est seulement de cette manière que les électeurs d’ATT seront fiers de lui avoir renouvelé leur confiance. Puisqu’ils ne peuvent pas comprendre et admettre que ceux qui doivent donner le bon exemple soient les véritables fossoyeurs de la démocratie et de la République.
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La rédaction
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