Corruption : Un mal à bannir pour la refondation de l’Etat Malien

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Pays en voie de développement, le Mali est confronté à l’épineuse question de la corruption qui freine son développement. Ce phénomène qui sévit dans notre pays est pratiqué un peu partout sur le territoire national. Gouvernant et gouverné, chacun, à sa manière, pratique ce mal qui s’est établi dans notre société au point d’être normalisé. En cette période de transition, les autorités du moment entendent donner un élan historique pour venir à bout du phénomène. Mais, d’ores et déjà, il convient de rappeler que de 2018 à décembre 2021, le nombre total de dossiers ouverts en matière de corruption est de 1462. Ces chiffres ont été avancés par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué.

« De la base au sommet, notre pays est corrompu jusqu’à l’os. Si on n’en parle pas sérieusement, on regardera toujours le sommet alors qu’à la base, nous sommes en train de faire la même chose. Tant que la base est corrompue, personne n’arrivera à combattre la corruption au sommet. Tant que nous n’arrivons pas à corriger cela, la lutte contre la corruption sera de la rigolade», disait Moussa Mara, ancien premier ministre du Mali. Il s’exprimait ainsi sur la corruption devant les étudiants de la Faculté des Sciences administratives et politiques de Bamako (FSAP), lors de la présentation de son livre « Pour un Mali meilleur », le jeudi 25 août 2022.

Parlant du lien entre la politique et la corruption, le leader du parti YELEMA a été on ne peut plus clair. « On dit que les politiciens, quand ils sont élus, volent l’argent du pays. Ils ne nous considèrent pas. Mais est-ce que vous savez la raison principale ? Les politiciens, pour qu’ils soient élus, les populations leurs prennent de l’argent. Quand vous commencez une campagne, vous allez dans les villages, les quartiers. Les gens vous demandent de réparer leurs forages en panne. Le politicien va s’endetter pour réparer et s’il est élu, il va tout faire pour récupérer ce qu’il vous a donné. Il ne va pas s’arrêter là, il va se préparer encore. Tout ça c’est de la corruption », a expliqué Moussa Mara.

De l’avis de l’ancien maire et député de la commune IV du district de Bamako, tout argent pris à quelqu’un qui est en campagne pour être élu est la corruption. Pour cet expert comptable, il est primordial d’enlever la corruption de la politique sans quoi le pays ne sera pas sans corruption. L’ancien premier ministre n’a pas manqué aussi de dénoncer la responsabilité de la société face à la montée fulgurante de la corruption. « Quand les gens deviennent responsables, ils cherchent à s’enrichir parce que la société les oblige. Quand tu deviens maire quelque part, les gens viennent pour que tu leur donnes des parcelles de terrain au lieu des idées de développement. C’est la réalité de notre pays. Il faut que nous nous disions ces vérités », explique-t-il.

En vue de remettre de coté ces pratiques néfastes, Moussa Mara a invité les preneurs des billets de banques de 10.000F et 2000 FCFA d’arrêter pour le bien du pays. Aux dires de l’ancien premier ministre,  le politicien est élu pour régler les problèmes d’emploi, de santé et de développement. « Pour que vous puissiez le sanctionner, il faut arrêter de lui prendre de l’argent. Il faut que la population comprenne que si l’on veut lutter contre la corruption, il faut que la base change. On ne sortira le pays des problèmes que si nous acceptions de transpirer et de souffrir. Dès fois, on doit faire des efforts dont on ne verra même pas les fruits, mais dont nos enfants et petits enfants verront. Aucun pays au monde n’est sauvé par un autre pays. C’est nous qui allons nous sauver ou pas », a indiqué Moussa Mara.

Dans l’une de ses sorties sur la chaîne nationale, précisément dans l’émission « invité de la semaine », le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Garde des Sceaux, Mamoudou KASSOGUE, a averti qu’il n’ y a pas de la place pour la corruption en cette période de transition. Dans ses explications, le chef du département de la justice a salué la volonté politique des plus hautes autorités de la transition de lutter contre la corruption sous toutes ces formes. Toutefois, il a reconnu  les lenteurs dans les procédures en matière d’enquête de corruption. « Les procédures sont très longues. L’enquête de corruption n’est pas facile. Ce qui fait qu’il y a beaucoup de dossiers qui traînent. L’Etat tient à respecter tous les droits pour éviter les dérives », a précisé le ministre Kassogué.

Selon le ministre Mamoudou Kassogué, de 2018 à décembre 2021, le nombre total de dossiers ouverts en matière de corruption est de 1462. « Sur ces 1462, il y a 690 dossiers qui sont clôturés et transmis ; 275 dossiers ont déjà été totalement jugés. Les montants en cause sont de l’ordre de 126 119 983 938 FCFA. Nous avons pu, au titre des remboursements versés au niveau du trésor public la somme de 4 241 661 863 Francs sur la période des trois ans. Les cautions qui ont été versées pour les remises en liberté et autres sont de l’ordre de 15 372 827 410 Francs. Les remboursements qui sont effectués rien que pour la session spéciale d’assise de décembre 2021 sont de 1 577 145 907FCFA. Des amendes ont été prononcées aussi au cours de cette session pour 639 040 000. Des dommages intérêts  pour 260 150 000. Les condamnations qui ont été prononcées et dont les montants n’ont pas été encore recouvrés sont de l’ordre de 86 873 496 505F CFA », a révélé le patron du département de la justice.

Une lutte implacable contre la corruption sans recouvrement des avoirs n’est pas une lutte efficace. Soutenant cette affirmation, le ministre de la justice a, dans un ton convaincant, réaffirmé la pleine implication de la direction générale du contentieux de l’Etat afin de prendre des dispositions pour que ces différents montants puissent être recouvrés.

Dans son adresse à la nation à l’occasion du 62ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a rappelé que la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière figure au centre des actions du Gouvernement de la transition, ce, conformément à ses orientations et instructions. « Cette nouvelle dynamique, fondée sur une justice redynamisée, va se poursuivre afin de tracer le cadre d’une nouvelle gouvernance fondée sur le respect du bien public, la récompense du mérite et la sanction de la faute », a déclaré le président de la transition. Le Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, soulignera que la justice doit lutter contre les infractions économiques et financières. Cela, dit-il, pour garder son rôle de régulateur pour la société. « Dès à présent, et en attendant l’opérationnalisation du Pôle national économique et financier, des actions sont en cours pour donner des suites judiciaires aux différentes dénonciations faites par les structures de vérifications et de contrôles », a annoncé le président de la Transition.

Sidiki Dembélé

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13 COMMENTAIRES

  1. NOUS SOMMES PLUS DU MILLIARD DE FAAROHFINW! ARRETONS LE CONTROLE DES NAISSANCES! PEUPLONS L AFRIQUE DE NOIRS!

    👤LA CORRUPTION PRIMAIRE EST LA CONVERSION À LA RELIGION DES NAA MAAHW ET DES NAA MAA DENW! APRÈS CETTE CORRUPTION PRIMAIRE, LES AUTRES ET TOUTES LES FORMES DE CORRUPTIONS SONT OBLIGATOIRES !👤
    😎LA CORRUPTION NE PEUT ÊTRE COMBATTUE QU AVEC L EVEIL DE DIGNITÉ ET DE YEREDON DU QAFFRIYAH! RETOUR À NOUS MÊMES NOS VALEURS TRADITIONELLES!😎

  2. La lutte contre la corruption au Mali est une farce de mauvais qui tôt ou tard va finir par rendre le pays défaillant . Un voleur de bœuf court des dizaines de mois en prison ou tout simplement sa vie s’il se fait attraper par la population et subit la justice populaire connue de tous sous le nom article 320. Détourner des millions ou des milliards du contribuable , vous ne risquez pas grand-chose sauf quelques semaines de détention provisoire et on se retrouve avec des dossiers vides ou remboursement a l’amiable si vous êtes pris pour commencer déjà ! Comme on le dit très souvent on va gérer ça ! Lutter contre la corruption au Mali se fait pas avec des slogans et des discours sans une réelle volonté politique des maîtres du jours et des fois une ou deux actions médiatisées par ici et par là sans réelle consequence pour les fautifs et la caravane passe.

  3. Encore une fois Moussa Joseph a tout faux car il doit se souvenir que les Bamanan disent que ‘le poisson pourrit par sa tete’, sinon que ‘les pintades suivent la nuque de celle qui est devant’ et si nous avions eu la chance d’avoir un dirigeant intègre comme Modibo Keita ou Nkrumah ou Sekou ou Sankara ou Rawlins le Mali sortira tres vite de la corruption, mais cette façon de generaliser n’est qu’une pure fuite en avant par Moussa Joseph qui ne pourra jamais résoudre le problème de la corruption au Mali. Les politiciens Maliens comme Moussa Joseph, Tieman Hubert, Boua le ventru IBK et son RPM, SMB, Tieblen et son PARENA, et Alpha Omar Konare et son ADEMA, ont transformé la democratie en cleptocratie et ils ne peuvent pas résoudre le problème de la corruption car ils sont les meilleurs voleurs sur terre.

  4. La Bible nous décrit les raisons de la destruction de la première humanité dans le livre de Genèse : Toute la Terre était corrompue….”
    Aucun remède ni aucune astuce ne peuvent mettre fin à la Corruption, à moins que cette notion ne soit limitée à des paramètres ciblés.
    Ainsi va et ira le Monde jusqu’à la fin des Temps. Point de solution humaine à la Corruption.

  5. Dans toutes les sociétés du monde ici bas il existe la corruption, mais il faut toujours maintenir un système de contrôle sans complaisance comme le faisait le régime d’ATT qui disait qu’il ne peut pas faire honte à un chef de famille et cela donnait la voie aux bandits et aux délinquants financiers sans dignité et sans conscience, c’est dommage de la part d’un Président de la République qui donne la caution aux malhonnêtes pour piller les caisses de l’état.
    Tant que nous ne mettons pas en place ce système de contrôle rigoureux, les caisses de l’état serons toujours à la merci des bandits qui se croient toujours plus malins que les autres. Même aujourd’hui à l’ère de la refondation, il y a sans équivoque des bandits qui sont entrain d’agir en sourdine pour piller les caisses de l’état, ils sont là autour des grandes personnalités militaires de ce pays, cela est sans nul doute.

  6. sangare, sois honnête et ne ment pas car je ne defends personne ici et je dis la verite toute la verite et seulement la verite et je dis aux sales politiciens Maliens qui depuis Alpha Omar Konare et ADEMA ont réellement transforme la democratie Malienne en cleptocratie de se ressaisir car en agissant ainsi ils n’ont aucun avenir et de comprendre qu’ils sont pas pour le développement du Mali mais dans l’esprit du partage du Gateau-Mali.

  7. Pour une fois encore Moussa Joseph a tout faux car il doit se souvenir que les Bamanan disent que ‘le poisson pourrit par sa tete’, sinon que ‘les pintades suivent la nuque de celle qui est devant’ et si nous avions eu la chance d’avoir un dirigeant intègre comme Modibo Keita ou Nkrumah ou Sekou ou Sankara ou Rawlins le Mali sortir tres vite de la corruption, mais cette façon de generaliser n’est qu’une pure fuite en avant par Moussa Joseph qui ne pourra jamais résoudre le problème de la corruption au Mali. Les politiciens Maliens comme Moussa Joseph, Tieman Hubert, Boua le ventru IBK et son RPM, SMB, Tieblen et son PARENA, et Alpha Omar Konare et son ADEMA, ont transformé la democratie en cleptocratie et ils ne peuvent pas résoudre le problème de la corruption car ils sont les meilleurs voleurs sur terre.

    • Et les COLONELS que tu défends,ils ne sont pas corrompus???
      Tes COLONELS peuvent ils monter sur l’arbre de la transparence quand on sait qu’ils sont aujourd’hui officiers supérieurs du fait du népotisme qui caractérise l’administration publique depuis la dictature militaire?
      ASSIMI GOITA INCARNE LE NÉPOTISME TOUT COMME SES CAMARADES.
      C’est pourquoi les fonctions stratégiques du gouvernement sont composées de leurs proches parents,si ça ne l’est pas par eux même ou leurs camarades d’armes.
      DES TRÈS PROCHES OCCUPENT DES FONCTIONS DE L’ÉTAT QUI BRASSENT DES MILLIARDS.
      Il faut ajouter à tous ceux-ci des fainéants de leurs familles respectives qui démarchent les opérateurs économiques pour partager les bénéfices des marchés fictifs de l’Etat attribués par les COLONELS installés au sommet de l’État.
      LES COLONELS ET LEURS PROCHES SONT DEVENUS DES PERSONNES RICHES EN SI PEU DE TEMPS.
      Ce n’est un secret pour personne au Mali.
      Et puis la société malienne trouve leur comportement tout à fait normal.
      S’ils ne le font pas,ils seront traités de gens maudits.
      C’EST LA SOCIÉTÉ MALIENNE QUI EST CORROMPUE.
      Ce qui fait que les personnes honnêtes sont écartées.
      Dans ce pays,on ne parle de lutte contre la corruption que si on a été écarté de la gestion du pouvoir.
      L’exemple palpable,c’est ton CHOGUEL MAIGA.
      Il n’a jamais lutté contre la corruption quand il était aux côtés D’ATT et d’Ibk.
      Il a fallu qu’on l’écarte pour qu’il en fasse une lutte politique.
      Kinguiranke et ses semblables très nombreux au Mali en font de même c’est à dire pensent qu’on n’est pas corrompu tant qu’on fait partie du même camp.

  8. La corruption fait partie du patrimoine génétique malien
    Elle est présente dans le secteur public et privé de manière systémique et à tous les échelons de la société.
    Même le narrateur de cet article le sait
    Et il est si facile de critiquer sans arrêt les autres quand balayer devant sa porte devrait être un devoir

    • La corruption ne fait pas partie du patrimoine génétique d’aucune personne sur terre.
      ELLE FAIT PLUTÔT PARTIE DES ACTIVITÉS DE LA SOCIÉTÉ C’EST À DIRE QU’ON EST OBLIGÉ D’Y PARTICIPER AU RISQUE D’ÊTRE UN MARGINAL.
      Faire partie du patrimoine génétique signifie que le problème est insoluble.
      Qu’elle soit une activité de la société révèle qu’on peut la neutraliser.
      Dans quel endroit au monde on a signalé un peuple aussi pauvre que celui du Mali refusé l’argent des hommes politiques pendant les élections?
      Dans quel endroit au monde,dans le cadre d’une démocratie libérale,les candidats n’utilisent pas l’argent pour se faire élire?
      ON NE PEUT EMPÊCHER UN PEUPLE DESARGENTÉ DE TOUCHER L’ARGENT.
      Il est aussi difficile pour un candidat à une élection de se retenir d’utiliser ses moyens financiers pour se faire élire.
      C’est un faux débat qu’on nous sert.
      Aussi un ministre de la justice qui déclare décidé à lutter contre la corruption est un hypocrite.
      LA CORRUPTION EST LIÉE À LA CONCENTRATION DES POUVOIRS ENTRE LES MAINS D’UN HOMME OU D’UN CLAN.
      Si l’homme politique a l’intention de récupérer les sommes dépensées pendant les élections sait qu’il ne peut pas le faire,même s’il gagne, du fait de la CONSÉCRATION DE LA SÉPARATION DES POUVOIRS,il ne le fera pas.
      Peut être qu’il va arrêter de faire la politique,si ses activités politiques consistent à s’enrichir,non à servir la population.
      On ferme les yeux sur les moyens institutionnels pour aller accuser une population très pauvre de vouloir toucher l’argent afin de solutionner ses petits problèmes causés par l’incompétence des tenants du pouvoir.
      Moyen institutionnel,c’est de-politiser l’administration publique par la désignation des hautes fonctions de l’Etat sur mérite.
      Il exige un président de la République qui PRÉSIDE.
      Autrement,un élu à la présidence de la République doit être véritablement au dessus de la mêlée par son mode d’élection qui l’interdit de se faire élire par le soutien des partis politiques ou la contribution des hommes d’affaires.
      Ainsi,il veuille au respect des règles édictées pour choisir les hauts cadres de l’administration publique.
      UN HOMME POLITIQUE ÉLU SAIT QU’IL N’A AUCUNE AUTORITÉ SUR CES GRANDS MESSIEURS.
      La possibilité de se faire rembourser des dépenses effectuées pendant les élections est nulle.
      MOUSSA MARA et autres refusent de s’engager dans cette voie,d’en faire un combat politique,préfèrent hypocritement accuser la population.
      Ils veulent continuer à nommer les hauts fonctionnaires de l’Etat afin de placer les militants politiques comme sont entrain de faire les COLONELS depuis qu’ils sont au sommet de l’État.
      Ce ministre de la justice est un pur opportuniste qui manœuvre pour les COLONELS en donnant l’impression de lutter contre la corruption par des méthodes hypocrites.
      Nos cadres réfléchissent et agissent pour satisfaire leurs intérêts personnels.
      Des mesures qui tendent à les empêcher d’avoir de l’influence sur les hauts fonctionnaires de l’Etat sont rejetées.
      C’est mettre fin au népotisme,au clientelisme sources inépuisables de la corruption.

      • Très bonne analyse….sur la politique et l’administration mais elle touche aussi gravement le secteur privé, et de bas en haut et de haut en bas.
        L’ensemble des maliens en subissent les conséquences , corrupteurs comme corrompus . C’est en cela qu’elle est systémique

        • NOUS SOMMES PLUS DU MILLIARD DE FAAROHFINW! ARRETONS LE CONTROLE DES NAISSANCES! PEUPLONS L AFRIQUE DE NOIRS!

          AU PAKISTAN ET EN INDE C EST PAREIL!

          • Oui , mais comme je ne suis ni paki, ni indien ; je m’en branle
            Mais très instructif sur ta mentalité de mendiant car tu te compare au derniers du classement

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