Corruption et mauvaise gestion à l’Institut National des Arts : Le directeur des études pointé du doigt

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De plus en plus, des voix se lèvent pour dénoncer la corruption et la mauvaise gestion qui minent l’Institut national des arts (Ina). Il s’agit, entre autres, de la magouille qui entoure le concours d’entrée à l’Institut et à la Fonction publique. En plus de l’opacité de la gestion des heures supplémentaires. Approchée par nos soins, la directrice de l’Institut fond en dénégations.
Depuis un certain temps, la corruption et la magouille sont devenues monnaie courante dans notre pays. Et l’Institut national des arts, vitrine de la culture malienne, n’a pas échappé à cette triste réalité. La gestion de cette structure est aujourd’hui très décriée. Selon nos sources, pour passer au concours d’entrée à l’Ina, nombreux sont les candidats qui paient 75.000 à 100.000Fcfa au directeur des études.  Les examens de fin d’année et le passage d’une classe à une autre se monnaient aussi à l’Ina. Souvent, les notes attribuées aux élèves par les professeurs sont falsifiées.
S’agissant du concours d’entrée à la Fonction publique, l’argent joue un rôle très important. Les candidats enclins à la facilité et qui veulent passer coûte que coûte, négocient avec la Direction des études. Le jeu est simple : il faut payer 200.000Fcfa pour être admis au cours. Ce n’est pas tout, pour bien ficeler la situation, le directeur des études demande aux candidats de noter la première et la dernière phrase de leur copie d’examen sur des feuilles pour les lui remettre.  A son tour, il remet ces notes aux correcteurs qu’il a lui-même choisis afin que ces derniers finalisent le business, indiquent certaines sources. C’est le système frauduleux appelé « code « qui a été pourtant longtemps dénoncé dans les facultés et instituts du pays.
L’autre magouille dénoncée, c’est l’augmentation des heures supplémentaires. Selon les témoignages, à l’Ina,  sans qu’il n’y ait un réel besoin de vacataires, le directeur des études, en complicité avec certains responsables de la Direction nationale de l’action culturelle (Dnac) recrute de façon anarchique les vacataires. Car, dans la plupart des cas, avant que le quota d’horaires du titulaire ne soit atteint, on fait appel à un vacataire. Ce qui fait qu’il y a plus de vacataires que de fonctionnaires à l’Ina. Les vacataires font plus de 60%  du corps professoral.  Le plus grave, c’est que non seulement la plupart de ces vacataires ne viennent pas à l’école, mais aussi le directeur Coulibaly mentionne  plusieurs noms fictifs sur les états financiers avec des matières fictives, bien entendu en complicité avec d’autres cadres chargés des finances de la structure, assurent nos sources. «Par exemple, quand vous regardez certains états financiers d’heures supplémentaires,  il est écrit devant le nom de certains enseignants fictifs, archivage ou travaux dirigés. Alors que l’archivage n’est même pas enseigné à l’Ina», affirme un témoin. D’autres de protester violemment : «le directeur ne confie plus la saisie de ses états aux secrétaires. Car, il estime qu’avec ces dernières, ses collaborateurs ont accès  à ses dossiers manigancés. Maintenant, il fait appel aux diables pour la saisie des états».
Approché par nos soins, après deux heures d’attente, le mardi 13 mars, le directeur des études de l’Ina, Oumar Coulibaly, nous a reçus dans son bureau, avant de nous renvoyer vers la directrice générale de l’Institut, Mme Fofana Aminata Diombana, tant bien que cette dernière n’était pas directement concernée par le dossier. Nous avons rencontré la directrice, le lendemain, mercredi 14 mars 2013.
Le démenti de la directrice :
S’agissant de la corruption au concours d’entrée à l’Ina, la directrice affirme ne pas être au courant  de pareils actes. «Depuis mon arrivée à la tête de l’Ina, tous les concours se sont déroulés dans la transparence. Les élèves et enseignants peuvent témoigner cela. Mon pêché, c’est qu’il y  a beaucoup de gens, même au sein de l’Ina, dont leur parent n’a pas passé. Sinon, il y en a qui sont venus de très loin, qui ne connaissent personne et qui ont réussi à leur examen» a-t-elle laissé entendre.
Au sujet de la falsification des notes, la directrice dira que ces allégations font rire : «Moi, en tant qu’enseignante, ma note qui est souveraine, je ne laisserai personne la falsifier. L’enseignant qui cautionne cela doit être poursuivi. Car, il est coupable au même titre que celui qui modifie ses notes» soulignera-t-elle. Et pourtant, Madame, les enseignants ont l’habitude d’adresser une correspondance à la Direction pour des explications à ce sujet, avons-nous rétorqué à la directrice.
«Là vous avez cité des noms, je sais qui est derrière tout ça.  Mais sachez que si l’intéressé avait le courage, il n’allait pas passer par la presse pour régler ses comptes. Ce qui est sûr, les notes n’ont jamais été falsifiées par l’administration», réplique-t-elle, avant d’ajouter : «Imaginez un enseignant qui donne 5/20 à un élève et met devant la note : à renvoyer. Est-il habilité à renvoyer ou maintenir un élève ? ».
Parlant du recrutement anarchique de vacataires, Mme Fofana Aminata Diombana nie catégoriquement : «Nous avons certaines sections où il n’y a pas de professeurs titulaires. Par exemple la section animation socioculturelle. Voulez-vous que nous fermions cette section ? Nous sommes obligés de faire appel aux vacataires. En Art dramatique, il n’y a qu’un seul metteur en scène en activité, plus moi-même. Les deux autres dont nous avons besoin des services  sont à la retraite. Là encore, on est obligé de les recruter comme vacataires», martèle la directrice.
En ce qui concerne les matières fictives comme archivage, la directrice répondra que cela relève de la mesquinerie. Selon elle : «Dire que les correcteurs des sujets du concours d’entrée à la Fonction publique sont de connivence avec qui ce soit, c’est vraiment irrationnel. Moi-même, ma fille a fait ce concours, mais elle n’a pas passé», conclut la directrice de l’Ina qui se veut rassurante.
Oumar KONATE 

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6 COMMENTAIRES

  1. jeune homme tais toi, le journalisme a bel et bien raison, le directeur des études, le nommé oumar coulibaly vit de ça. il n’est pas un homme honnête, eux tous font à part le surveillant, la directrice et le DE vivent de ça.on doit meme changer le nom de l’institut national des arts en institut national des affaires, oumar coulibaly tisse des affaires au moment du concours d’entrée et de l’examen de sortie, oh pauvre barou avec son dos cassé

  2. Vous tous, vous n’êtes au courant de rien qui se passe dans l’Institut, retournez de nouveau dans la dite Ecole et cherchez à savoir de plus.Je vous en prie!

  3. Mr le Journaliste la Direction de l’Ina vous a donné du Temps sinon votre place serait chez le procureur .Vous écrivez du n’importe quoi dans vos journaux avec des fausses accusations sur des paisibles professeurs et surtout en la personne du Directeur des études qui a plus de 20 ans d’expérience dans l’enseignement.La Direction de l’INA doit te poursuivre juridiquement .Dis celui qui t’a dit qu’on falsifie les notes et qu’on fait passer des élèves au concours del a fonction publique.

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