Corruption au Mali : rnLa pléthore de structures est-elle efficace ?

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La lutte contre la corruption n’en finit pas de révéler ses limites institutionnelles. Les observations du Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, au cours de l’ouverture de l’atelier sur l’auto-évaluation et le développement d’un plan de travail anti-corruption, le 27 janvier dernier, à l’Azalaï hôtel Salam attestent, sans conteste, des difficultés rencontrées sur le terrain de la lutte contre le fléau.

En effet, dans son discours, le vérificateur général n’a pas trouvé mieux que de  lancer un appel aux valeurs de dignité, d’honneur, de sincérité, de loyauté, de patriotisme et de sens élevé de la chose publique pour que la lutte contre la corruption puisse aboutir à des résultats concluants. Faire appel à ces valeurs éthiques n’est –il pas, en soi, un aveu de défaite, puisque tout un arsenal institutionnel a été mis en place ? En présentant son dernier rapport, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra avait indiqué : ‘’Au terme de six ans de pratique, je suis convaincu que le Bureau du Vérificateur Général du Mali a des spécificités qui constituent la trame de sa force, et que le Mali gagnerait à préserver. Ces particularités, en effet, le rendent complémentaire des autres structures de contrôle.

L’expérience accumulée milite en faveur de ce constat. En particulier, malgré sa jeunesse et en dépit des difficultés inhérentes à ses missions, le Bureau du Vérificateur Général figure aujourd’hui parmi les structures les mieux outillées et préparées pour conduire les vérifications de performance. En effet, dès son entrée en fonction, le Bureau du Vérificateur Général s’est lourdement investi dans l’acquisition des compétences et de l’expérience nécessaires à la réalisation de ce type de vérification.


En matière de vérification financière, qui tend à rechercher les fraudes et les indices de corruption, les travaux accomplis par le Bureau du Vérificateur Général sont plus amplement connus. ‘’ En fait, si le Bureau du Vérificateur général figure parmi les structures les mieux outillées, elle n’en demeure qu’une de plus, puisque Sidi Sosso Diarra a lui-même affirmé : ‘’ Nous constatons qu’en dépit des efforts déployés, la corruption perdure et a tendance à se renforcer. ‘’ La solution est donc encore loin d’être trouvée. Le ministre de la Justice , Garde des sceaux, Maharafa Traoré, avait, lui aussi, reconnu que la lutte contre la corruption est un combat de longue haleine que l’on doit mener avec engagement et détermination dans le cadre d’une alliance forte entre toutes les composantes de la société, l’Etat et l’accompagnement de la communauté internationale. C’est à ce titre qu’il a déclaré : ‘’le Mali, partie prenante aux principaux instruments existant en la matière, prend part aux différentes activités et travaux des instances dédiées à la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière.

Ainsi, il participe pleinement à toutes les activités organisées dans le cadre de la mise en œuvre du protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 décembre 2001. ‘’ Notre pays, a souligné le ministre, est membre du comité de pilotage du réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption de l’Afrique de l’Ouest (RINLCAO) qui vient de tenir à Bamako les 14 et 15 octobre 2010 sa première réunion de suivi au cours de laquelle ont été adoptés les Statuts du réseau et son plan d’action pour les trois années à venir. C’est dire que les structures de lutte contre la corruption auxquelles notre pays est affilié sont nombreuses. Sont-elles donc inefficaces ? En tout cas, le moins qu’on puisse dire est qu’aujourd’hui, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, est contraint de rejoindre les prêcheurs en faisant appel aux vertus morales de chaque citoyen. Ce qui veut tout simplement dire que la pléthore d’institutions et de structures de lutte contre le fléau ne suffit pas pour éradiquer la corruption. En d’autres termes, la racine du mal est culturellement intégrée dans la société.

Baba Dembélé

 

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