La corruption serait-elle comme l’hydre à sept têtes : le temps d’en couper une qu’une autre tête pousse ? A moins que comme toutes les autres formes de délinquance financière, elle ne soit combattue à chaque instant et à tout bout de champ que dans le discours politique. Notre pays ne fait pas exception à la lettre. Les observateurs croient même être fondés à dire qu’elle n’a jamais eu autant le vent en poupe qu’actuellement.
Comment faire alors pour que le combat puisse véritablement gagné dans un pays comme le Mali qui est loin d’atteindre encore les objectifs du Millénaire pour le développement, la réduction de 50 % de la pauvreté de sa population ?
Selon Mandé Sidibé, la solution passe par trois points :
– Primo : il s’agit, dit-il, de mettre en place un véritable système de contrôle ;
– Secundo, les responsables devraient faire preuve de conduite exemplaire à tous les égards, en commençant par respecter scrupuleusement le bien public. Et l’ancien premier ministre de déclarer que la politique, comme on a malheureusement coutume de voir sous les tropiques maliens, ne devrait pas être un instrument de promotion d’un homme ;
-Tertio : en plus de ces deux conditions, Mandé Sidibé suggère enfin que les autorités soient même d’infliger des sanctions exemplaires et que celles-ci soient effectivement appliquées.
Ces propos, il les a tenus lors d’un entretien anthologique d’une heure d’horloge. Il était l’invité de la talentueuse Tina Abdou Salèye, vendredi 22 septembre. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’immense privilège d’entendre un Mandé Sidibé, l’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré. Parce que Mandé fait partie de ces rares cadres africains qui, lorsqu’ils parlent, c’est en soi un événement. C’est que l’actuel Président du Conseil d’Administration du Groupe Ecobank en a plein dans la tête et dans les tripes.
Nous reviendrons sur d’autres aspects de cet important entretien qui a suivi, avons-nous appris plus tard, par de très nombreux téléspectateurs de la chaîne continentale.
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