« Malgré les énormes revenus conférés aux collectivités territoriales par des dispositions légales, la plupart de celles-ci demeurent encore très pauvres et ne parviennent pas à amorcer leur développement. L’affectation de ces revenus à un développement durable au niveau local suscite encore de nombreuses interrogations suite à un certain déficit d’information ». La déclaration a été faite par Tiémoko Souleymane Sangaré, Président du Groupe de suivi budgétaire (GSB), lors du débat public organisé à l’hôtel Massaley sur la part du secteur minier dans les budgets d’Etat de 2010, 2011 et 2012 et l’impact du secteur sur les collectivités locales.
Dans le cadre de sa contribution à la politique de lutte contre la pauvreté et du devoir d’informer le citoyen sur un secteur vital de l’économie malienne, le Groupe de Suivi budgétaire, conformément à son objectif de renforcer la redevabilité dans la gestion des finances publiques, a organisé un débat public sur la part du secteur minier dans les budgets d’Etat de 2010, 2011 et 2012 et l’impact du secteur sur les collectivités locales. Tiémoko Souleymane Sangaré, Président du GSB, a indiqué qu’avec le démarrage de la production industrielle de l’or depuis la fin des années 1980, le Mali est aujourd’hui le 3ème producteur d’or après l’Afrique du Sud et le Ghana, avec une production moyenne annuelle d’environ 50 tonnes. Selon lui, depuis quelques décennies le secteur minier est devenu la clé de voûte de l’économie malienne, avec un apport de 275,626 milliards de FCFA en 2012, soit 8% du PIB et 70% des exportations totales du Mali. « L’exploitation minières est aussi génératrice de retombées financières énormes sur l’économie locale à travers les patentes et autres taxes et redevances payées aux collectivité territoriales », a-t-il ajouté. Avant de rappeler que la loi N° 00-44 du 17 juillet 2000, portant détermination des recettes fiscales des collectivités territoriales, a prévu que celles-ci, en outres des patentes, perçoivent, les frais de vignettes des engins auxquels s’ajoutent d’autres revenus. « Cumulées, ces ressources s’élèvent souvent pour certaines de ces collectivités à quelques centaines de millions de FCFA par an », a-t-il indiqué. Avant de regretter le fait que malgré ces énormes revenus, la plupart de ces collectivités demeurent encore très pauvres et ne parviennent pas à amorcer leur développement. Pire, il dira que l’affectation de ces revenus à un développement durable au niveau local suscite encore de nombreuses interrogations suite à un certain déficit d’information. Après avoir rappelé la volonté du gouvernement malien de faire du secteur minier un véritable moteur de développement social et humain et un moyen de lutte contre la pauvreté, qui a motivé la mise en place du Programme de développement du secteur minier, le Président du GSb est revenu sur l’adhésion du Mali à l’ITIE en 2006 et à la campagne « Publiez ce Que vous payez ». Cependant, il pense que ces deux instruments n’ont pas permis au commun des maliens d’appréhender l’impact de l’exploitation minière sur l’amélioration des conditions de vie des communautés. « A travers notre débat public, il s’agira d’instaurer un dialogue entre les acteurs afin d’édifier les citoyens sur la part du secteur minier dans les budgets d’Etats 2010, 2011 et 2012 et l’impact du secteur sur les collectivités locales », a-t-il indiqué. Avant de faire la place à Mohamed Ouédraogo, Directeur adjoint de la CPS mines énergie, de présenter sa communication sur la part du secteur minier dans le budget de l’Etat de 2010 à 2012.
Assane Koné