Bonne gouvernance et lutte contre la corruption : IBK peu disposé à réceptionner le Rapport 2013 du Bureau du Vérificateur Général

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Le rapport annuel exercice 2013 du Bureau du Vérificateur général (BVG) n’est pas, à ce jour, remis au président de la République, comme l’exige la loi. Raison officielle : un agenda trop chargé du chef de l’Etat ! Ce qui fait qu’une correspondance du BVG adressée en octobre 2014 à la présidence pour solliciter l’organisation de la cérémonie de remise officielle du document au président IBK est restée jusqu’au jour d’aujourd’hui sans suite. Ce qui est assez inédit quand on sait que le locataire du palais de Koulouba avait décrété l’année écoulée celle de la lutte contre la corruption.

Le président  Ibrahim Boubacar Keïta

La loi n° 2012-009 du 8 février 2012, abrogeant et remplaçant la loi n° 03-30 du 25 aout 2003 instituant le Bureau du Vérificateur Général impose à cette structure phare de lutte contre la corruption au Mali l’obligation de remettre son rapport annuel de vérification, d’abord au président de la République, ensuite au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale, avant de le rendre public. En clair, si la remise au chef de l’Etat n’a pas eu lieu, non seulement le Chef du gouvernement et le président de l’Hémicycle ne l’auront pas, mais aussi et surtout l’opinion publique en sera privée. C’est pourquoi les services du BVG mettent le paquet pour que le document, qui épingle chaque année plusieurs structures étatiques vérifiées,  soit fin prêt au plus tard en avril de l’année suivante. C’est ainsi que le rapport annuel 2014 sera prêt, à en croire certaines sources, en avril prochain.

Mais le hic est que le rapport annuel 2013 n’est pas encore remis au président de la République. Et pour cause : IBK aurait un agenda trop chargé pour recevoir le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré et son équipe afin de réceptionner le document qu’ils ont dépensé beaucoup d’énergie à produire.  Ce qui est difficile à croire. Or, l’année 2014 avait été justement décrétée par le président de la République année de lutte contre la corruption. Et c’est en cette année que l’impasse est faite sur le document officiel faisant office de bilan des investigations menées pour détecter le niveau de la mauvaise gouvernance et de la corruption dans le pays.

Rappelons que malgré la crise politico-sécuritaire aggravée de 2012, le rapport de 2011 avait été remis au président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, avec un léger retard, en novembre de l’année 2012, en pleine transition. Dans cette dynamique, le document de 2012 a aussi été remis, vers la fin de l’année 2013 au nouveau président élu, Ibrahim Boubacar Kéita. Dès lors, on se perd en conjectures sur les motivations réelles qui font que le président IBK n’arrive pas (ou ne veut pas)  consacrer un laps de temps de son agenda chargé pour se faire remettre le rapport 2013.

Certaines sources estiment que ce document, qui accablerait certains responsables de la transition – dont le Premier ministre d’alors, Dr Cheick Modibo Diarra et des personnalités proches du capitaine-général Amadou Haya Sanogo, le chef de la junte la plus abjecte de l’histoire du monde – embarrasse IBK. Au point qu’il ne se presse point pour le réceptionner, car lorsqu’il sera rendu public et faire l’objet d’une saisine de la justice, cela obligerait le pouvoir à devoir remuer le couteau dans la plaie puante du coup d’Etat de mars 2012.

Déjà le fait que l’affaire de l’avion présidentiel et celle des équipements militaires soient pendantes devant le pôle économique n’est pas pour faciliter les choses.

Or, de toute évidence, bientôt, le rapport 2014 sera disponible et le Mali aura deux rapports annuels de vérification sous le bras ou dans les tiroirs. A moins que le pouvoir soit dans la logique d’ignorer le travail de fourmi du BVG.

Précisons que le rapport 2012 avait décelé un total d’irrégularités portant sur 49,39 milliards F CFA, avec plus de 7 milliards F CFA au titre des fraudes. Tandis que le rapport spécial d’audit portant sur l’achat de l’aéronef présidentiel et les contrats d’équipements militaires faisait état de 28 milliards de nos francs d’irrégularités, dont 12,4 milliards de fraudes. Soit un total de près de 80 milliards F CFA. Une importante hémorragie financière qu’IBK doit freiner rapidement en y posant son… garrot ! Avant qu’il ne soit trop tard.

Bruno D SEGBEDJI

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5 COMMENTAIRES

  1. C est les pauvre qui vont prendre les pots casser.Dieu vas leur payer meme leur arriere vont vont vouir les concequance

  2. Bon travail, nous espérons qu’IBK prendra avec beaucoup de considération votre rapport.

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    emploi au Mali

  3. A quoi sert de creer des postes avec des agents payes, des locaux amenages pour perdre le temps a collecter des informations pour faire des volumes de paperasseries presenter au president lors d'une ceremonie officielle pour dormir dans les tirroirs.

  4. Sur le plan de la lutte contre la corruption et de la fermetté au travail, j'ai du mal a connaitre le meme IBK que j'ai voté. A lors que c'est là ou il peut nous convaingre. Pas trop tard mais le temps file.

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