L’Hôtel Olympe a abrité, le lundi 23 février 2021, la 5ème édition de la Semaine de la jeunesse contre la corruption de la communauté de pratique en matière de lutte contre la corruption. La rencontre a été une occasion pour les responsables des structures concernées de faire le point et proposer des pistes de solution.
En présence de M. Boubacar Badjaga, représentant du ministre de la Justice, Garde des sceaux, du président de l’Office central de lutte contre l’’nrichissement illicite (OCLEI), Moumouni Guindo ; le Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), Marimpa Samoura ; le chef de la Coopération de l’Ambassade de Canada au Mali, François Picard et bien d’autres invités, cette 5ème édition a réuni plusieurs autres acteurs du secteur privé.
Au cours de son discours introductif, la présidente de la Communauté de pratique de lutte contre la corruption, Mme Traoré Mariétou Sénou, a souligné que la problématique de la corruption prend de l’ampleur dans le débat public, du fait de l’accroissement d’une demande sociale de plus en plus exigeante et des besoins d’une croissance économique plus inclusive et durable.
Selon elle, la Semaine de la jeunesse contre la corruption se veut un espace d’échange d’idées, de partage de bonnes pratiques et de mutualisation des efforts pour un assainissement de la gestion des affaires publiques.
Pour François Picard, chef de mission à l’Ambassade de Canada au Mali et chef de file des PTF, cette activité a été créée dans le cadre du projet Justice, Prévention et Réconciliation, mis en œuvre par trois organisations canadiennes dont : Avocats sans frontières Canada, le Centre d’étude et de coopération internationale et l’École nationale de l’administration publique.
Il dit être fier de constater que même après la fin du financement canadien du Juprec, le Mali a su préserver cet acquis du projet et trouver des moyens de financement par lui-même.
Toutefois, il a souligné qu’au Mali, on constate un effet néfaste de la corruption sur le développement économique et social, notamment celui des femmes. « On voit aussi que la corruption porte tout aussi significativement atteinte à la stabilité des institutions démocratiques maliennes et aux efforts de paix. La corruption inclue également le transfert illicite d’argent et de biens, et nous profitons de la présence du président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite et de la Centif pour réitérer toute l’importance que le Canada accorde au mandat de ces organes ».
Au tour du Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières, M. Marimpa Samoura, de rappeler l’importance de la signature de convention de partenariat avec la Communauté de pratique de la lutte contre la corruption le 05 août 2020, à l’Hôtel Radisson. « Depuis cette signature, nous convergeons les efforts afin de réduire au mieux la corruption et la délinquance financière », a-t-il insisté.
« De 2008 au 31 décembre 2020, la Centif n’a reçu que 420 déclarations suspectes, alors que certains pays voisins de la sous-région en reçoivent plus, en une année ! Les montants suspectés portent sur des centaines de milliards de nos francs », a-t-il déploré.
Faut-il le rappeler, la Centif est créée par la loi n°2016-008/AN-RM du 17 mars 2016, relative au blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle est dotée de l’autonomie administrative et financière et d’un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence. A ce titre, elle dispose d’une autonomie fonctionnelle et d’une indépendance opérationnelle pour mener des enquêtes sur les faits de blanchiment du terrorisme dont elle est saisie et de formuler, en toute indépendance, un avis portant sur la caractérisation de ces faits transmis au Procureur de la République sous forme de rapport.
Adama TRAORÉ