Depuis plusieurs années, le ministère de l’agriculture est le centre des malversations au Mali à travers sa Direction administrative et financière (DAF) actuellement appelée dans tous les ministères au Mali la Direction des finances et du matériel (DFM). Cette structure du ministère de l’agriculture ne cesse de défrayer la chronique à cause des intérêts personnels jamais assouvis. La voix du grisbi a été entendue puisque ces marchés ont été finalement attribués à l’entreprise Abdoulaye Diawara dit Blo. Lire notre investigation.
Depuis plusieurs mois, on parvient pas à attribuer les marchés relatifs à l’aménagement du périmètre de Sarantomo et à la construction de l’ouvrage de vidange de Pondori qui doivent coûter plus de trois milliards de nos francs. Ces deux volets font partie du Projet de développement du cercle de Djenné. À préciser au passage que l’exécution de ces marchés s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du fameux Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Financé par une dizaine de bailleurs de fonds du Mali dont la tête de file est la Banque africaine de développement (BAD), ce programme connait, aujourd’hui, toutes sortes de souffrances à cause de son coût qui s’élève à 120 milliards de Cfa. Du coup, comme une véritable «vache laitière intarissable» chacun veut y avoir sa part. Et toutes les cabales sont permises au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation malienne qui continue à souffrir.
Les rapaces s’arrachent la proie
Ces marchés de Sarantomo et de Pondori aussi ont suscité partout et comme toujours la déception et l’indignation. Cet état de fait très déplorable intervient après celui relatif au marché de construction des voies d’accès aux digues du seuil de Djenné qui fut attribué à l’entreprise générale Koumaré (EGK) après de nombreux croque-en-jambes. Faut-il signaler que cette EGK aussi n’a jusque là rien fait à Djenné. Nous aborderons cet aspect dans notre prochaine parution avec à l’appui des photos illustratives.
Ainsi, pour ce marché d’aménagement du périmètre de Sarantomo et la construction de l’ouvrage de vidange de Pondori trois entreprises s’entredéchirent. À savoir : la SMDTP (Alhassane Djittèye), le groupement composé de OTER (Ibrim Coulibaly) et de BECM CG (Samba Diakité dit Gaffa) ainsi que l’entreprise Abdoulaye Diawara dit Blo qui serait basée à Sikasso. De ces trois sociétés, celle qui aura le couteau le plus tranchant aura ce marché. Sauf que les joutes paraissent difficiles et suffocantes qu’elles ne ressemblent au départ.
Quel conte de fées?
Selon des sources proches de ce dossier, dans un premier temps, les combines avaient été faites afin que ces marchés soient attribués au groupement OTER et BECM CG. Pour ce faire, seulement 20 millions de nos francs auraient été transportés à la Direction générale des marchés publics (DGMP). Refus catégorique ! Est-ce par souci d’intégrité morale ou d’affinité à l’un des soumissionnaires, en l’occurrence, la SMDTP d’Alhassane Djittèye ? Difficile de répondre à cette question. En tout cas, contactées par nos soins au début de ce mois, les entreprises OTER et BECM CG n’ont pu fournir aucune information plausible.
En effet, la SMDTP d’Alhassane Djittèye aurait des attaches au plus haut niveau du nouvel appareillage d’Etat malien et même à la Banque islamique de développement (BID). Un lien de mariage le connecterait à un militaire proche de Amadou Haya Sanogo. En outre, Mr Djittèye, semble-t-il, aurait une entrée dans la famille royale saoudienne pour avoir longtemps séjourné dans ce pays qui détiendrait la plus grosse part du capital de la BID. Ayant perdu le précédent marché qui fut attribué à EGK Alhassane Djittèye est prêt à tout pour avoir celui-ci. Sinon…sinon…
Les mêmes sources indiquent qu’après le refus de la Direction générale des marchés publics (DGMP) de prendre la modique somme de 20 millions, les responsables du groupement OTER-BECM CG armés de courage se seraient dirigés au ministère de l’agriculture. Là, le ministre Moussa Léo Sidibé (ancien PDG de l’office du Niger) en complicité avec son secrétaire général Mr Diaby et un responsable de la Direction nationale du génie rural (DNGR) auraient pris les pognons à titre de bakchich. Ils auraient donc vendu la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. Car quelques semaines après, deux événements malheureux ont perturbé l’évolution de ce dossier jadis sulfureux.
Le premier est la correspondance fracassante (voir copie scannée) de Sidi Almoctar Oumar Directeur général des marchés publics (DGMP) adressée à la Directrice des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’agriculture. À préciser que celle-ci fait suite à la lettre n°68/731 de la Banque islamique de développement (BID). Le second coup de massue fut la composition du gouvernement d’union nationale qui a provoqué le départ du ministre de l’agriculture Moussa Léo Sidibé. Et plus tard, Alhassane Djittèye aurait usé de ses relations (avec le pouvoir de Kati) pour relever le secrétaire général Diaby qui se croyait indéracinable.
Virage à 180 degrés et les espoirs s’effondrent comme un château de cartes
Mais bien avant leur départ, Moussa Léo et son segal Diaby ainsi que le responsable de la DNGR encore à son poste auraient changé d’avis. Ils auraient voulu attribuer ce marché d’aménagement du périmètre de Sarantomo et la construction de l’ouvrage de vidange de Pondori à l’entreprise Abdoulaye Diawara dit Blo. Selon nos sources, cette fois, 250 millions de Cfa leur auraient été proposés comme pot de vin. Quelle aubaine!
L’enjeu étant de taille, ajoutent les mêmes sources, la DFM du ministère de l’agriculture et Adama Traoré sous directeur des méthodes et procédures à la Direction générale des marchés publics (DGMP) auraient joué un rôle déterminant pour la réussite de ce coup. C’est pourquoi, cinquante (50) millions auraient été donnés à titre d’avance par l’entrepreneur Blo. Cette somme aurait été partagée très loin des yeux. La Direction nationale du génie rural (DNGR) en a profité pour restituer au groupement OTER-BECM CG les 20 millions que celui-ci lui aurait avancés afin d’avoir ce marché.
L’actuel ministre s’est-il lui aussi endoctriné?
Selon une autre source digne de foi, avant leur passation de service, l’ancien Segal Diaby et son ministre Moussa Léo auraient eu des entretiens discrets avec les nouveaux locataires de leur département. Ils auraient convaincu ces derniers d’adhérer à leur collusion. Mais au lieu de 250 millions de Cfa acceptés par Abdoulaye Diawara dit Blo comme pourboire, Moussa Léo et son compère Diaby auraient proposé aux nouveaux responsables du ministère de l’agriculture 200 millions. Moussa Léo, Diaby et le responsable de la DNGR en auraient soustrait 50 millions.
Il s’agit pour ces spécialistes des malversations du denier public de faire «une pierre trois coups». Primo, réussir à passer ce marché à Abdoulaye Diawara en échange de 250 millions de nos francs. Secundo, n’avoir pas à rembourser les 50 millions reçus en guise d’avance à l’insu de l’actuel ministre de l’agriculture. Tertio, avoir droit à une autre part dans les 200 millions qui restent à empocher au cas où les combines marcheraient à merveille.
Des questions assombrissent l’avenir
Il y a quelques semaines, les dossiers recommandés de Abdoulaye Diawara dit Blo alors en déplacement au Burkina Faso auraient été envoyés à Sidi Almoctar Oumar Directeur général des marchés publics. Cependant, la DGMP et la Directrice des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’agriculture tenaient à rencontrer Blo le Lundi 08 octobre 2012 avant de l’attribuer ces marchés.
L’ont-ils fait ? Si oui, est-ce pour avoir leur part? Le grisbi ayant parlé, le mardi 09 octobre 2012 tôt le matin, on a appris que ces marchés ont été attribués à l’entreprise Abdoulaye Diawara dit Blo. L’influence des relations de Mr Djittèye de la SMDTP n’a-t-elle pas produit les effets escomptés? Les observations formulées par la Banque islamique de développement (BID) dans sa lettre n°68/731 du 31 Juillet 2012 ont-elles été prises en compte? Après Moussa Léo et son segal Diaby à qui le tour d’être relevé? D’autre part, à quand le coup de balai au Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS)? Enfin, Altanata Ebalagh qui était le responsable administratif et financier du programme proche (de Alhassane Ag Aghatam ancien ministre de l’agriculture vivant au Burkina) a-t-il lui aussi rejoint le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)?
Ce PDI-BS végète de sa phase de conception à la cérémonie de pose de sa première pierre à Djenné, le Samedi 10 Septembre 2011, par le président ATT. Le brillant ingénieur Abdoulaye Dembélé qui l’a enfanté fut plus tard exclu au profit des médiocres et des opportunistes. Le hic c’est que les experts de la Banque africaine de développement (BAD) qui viennent au Mali pour des inspections eux aussi sont de mèche avec nos plus hautes autorités. On se trouve alors dans un cul de sac.
Le vent du changement est loin de souffler au Mali
Du feu président Modibo Kéita à l’actuel pouvoir dirigé par trois hommes : Dioncounda Traoré, Amadou Haya Sanogo et Cheick Modibo Diarra, faut-il reconnaitre, que notre pays n’a vu que défiler des responsables corrompus et corrupteurs. Les régimes qui se succèdent à la tête du Mali de 1960 à nos jours se ressemblent et s’assemblent. On est loin et même très loin du changement tant aspiré par le peuple. On attend l’avènement du messie. Qui sera ce messie sauveur du Mali?
À suivre…
Oumar BAH
Encadré
-Mr Cissé en vérificateur au ministère de l’agriculture
Est-ce pour effacer les malversations de son clan?
Il y a quelques années, Abdrahamane Cissé qui était conseiller juridique de Alhassane Ag Aghatam ancien ministre de l’agriculture en complicité avec le DAF relevé a réussi à mettre illégalement à la réforme une dizaine de véhicules du département. Ensuite, comme pour se trouver un refuge, Mr Cissé s’est fait une place au Bureau du vérificateur général (BVG) en devenant (Allah Akbar) le chef de l’antenne régionale de cette structure à Sikasso.
Le drame c’est que ce même Abdrahamane Cissé qui fut l’exécutant de pas mal de manigances au ministère de l’agriculture (puisque les concepteurs sont ailleurs) est, aujourd’hui, à la tête d’une mission de vérification dans ledit département. Selon nos sources, lorsque le vérificateur général actuel a voulu faire ce travail Mr Cissé aurait supplié celui-ci afin qu’il le prenne comme chef d’équipe. Objectif : parvenir à dissiper les traces des malversations commises au ministère de l’agriculture par lui et son clan.
Naturellement, les gens sont à la fois offusqués et stupéfaits face à cet état de fait. À suivre dans notre prochain numéro la liste complète de ces véhicules tout terrain prématurément mis à la reforme, leur immatriculation et les noms des personnes auxquelles ils ont été cédés par l’huissier de justice maître Zoumana N’Tji Doumbia sis à l’Hippodrome.
On n’est pas sorti de l’auberge
À signaler que ce gouvernement de Cheick Modibo Diarra aussi est en train de faire pire que les précédents. Il s’adonne à des actions tape-à-l’œil qui consistent à s’enrichir ou à régler de vieux contentieux personnels. Loin d’affronter les responsables et les sociétés qui font saigner notre économie on s’en prend, à longueur de journée, à des minables gens. De véritables scandales se déroulent en ce moment dans les ministères. Mais, on n’en parle pas! On détourne l’attention de l’opinion publique en clouant au pilori les fonctionnaires irréguliers.
Ce faisant, il se détourne de ses deux missions prioritaires initialement fixées. À savoir : la reconquête des régions nord occupées depuis mars 2012 et l’organisation d’élections transparentes, justes et crédibles. Au Mali, les responsables changent mais le système viciateur et mercantile persiste et prend de nouvelles formes. On ne sait plus quoi faire. Basta !
À suivre…
O.B
Ce projet est voué à l’échec. Chacun a pris sa part du gâteau en commençant par la BAD. C’est les pauvres populations maliennes qui vont encore payer cette dette sans pour autant avoir bénéficier d’infrastructures de qualité. Ag attam a bénéficié de la construction d’une villa dans la zone ACI 2000 sur le marché du seuil, attribué aux Chinois. La BID n’aurait pas du laisser le poste de chef de file de ce programme à la BAD qui on sait demande vertement “sa part” sur les marchés aux coordinateurs. Ces derniers aussi se sucrent en passant. Tout cela se passe à la douleur du pauvre citoyen malien (toi et moi) qui doit ensuite payer la dette. Puisse Allah faire venir aux commandes du Mali un Président qui se soucie vraiment du peuple, Amen.
C’est vrai. C’est le brillant ingénieur Abdoulaye Dembélé qui a piloté le projet avec l’AGETIER qui a assuré la maitrise d’ouvrage et dont le nom figure bien dans l’accord de financement comme agence d’exécution, ont tous été balayés au profit des médiocres et des opportunistes avec la complicité passive de la BAD qui s’illustre encore une fois comme une institution corrompue. Pour preuve, aucun expert de la Banque africaine de développement (BAD) qui vient au Mali pour la supervision n’a décelé cette irrégularité du point de vue institutionnelle dans la mise en oeuvre de l’accord de financement du projet. Ce qui veut dire que les experts aussi sont de mèche avec nos plus hautes autorités. On se trouve alors dans un cul de sac.
Dans toute competition, il doit y avoir un gagnant . Mais je ne pense pas que ça vaille le coup d’injurier les perdants en les traitant de mediocres.Rien ne sert d’attiser une haine contre eux.On a besoin qu’on s’aime et qu’on se respecte. Tenez vous bien, que ces autres entreprises ont des gens de valeur et ne meritent pas tel jugement de votre part. Bonne reussite à EAD.
😳 😳 😳 😳 pauvre mali dans tout ça,ce toujour ce pauvre qui continue a souffrir
Comments are closed.