Lors des travaux du Conseil supérieur de la Magistrature, mardi 14 septembre, le chef de l’Etat et président de la Transition, colonel Assimi Goïta, a réaffirmé sa détermination à mettre la justice dans de bonnes conditions de travail. Il dit espérer en retour que «la justice donne espoir au peuple malien». Puisqu’elle en a aujourd’hui l’opportunité. Voici son discours.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la prise de contact. Il était de mon devoir de faire votre connaissance aussi de saluer votre engagement et féliciter tous les efforts consentis depuis le début de la rectification de la transition. Vous dire aussi qu’à travers vos actions, vous commencez à donner de l’espoir au peuple malien. Aujourd’hui, nous, moi en tant que Président de la transition, il y a 02 grandes préoccupations dont nous devons coûte que coûte et très rapidement trouver des solutions. Il s’agit notamment de la question de la sécurité et surtout la justice. Je ne cesse chaque jour que j’ai l’occasion de parler avec le ministre de la justice de lui dire que la stabilité du pays repose sur la justice.
C’est vrai que l’armée doit aujourd’hui jouer son rôle par rapport à la stabilité du pays mais c’est surtout la justice. Et malheureusement ces 02 facteurs sont liés. On a beau maintenir la sécurité tant qu’il y aura l’injustice, tant qu’il y aura l’impunité, nous vivrons toujours les mêmes problèmes d’insécurité voire du banditisme et du terrorisme.
Il ne peut jamais y avoir un Etat fort sans une justice forte. Une justice forte repose toujours sur la qualité des hommes et des femmes qui la composent. Malheureusement aujourd’hui et c’est dans tous les secteurs, nous avons des éléments infiltrés. Des secteurs infectés, affectés par certains éléments corrompus qui sont prêts à vendre leur nation au profit de leur intérêt personnel. Raison pour laquelle nous avons besoin des magistrats déterminés, engagés qui sont prêts à prendre des risques pour sauvegarder l’intérêt supérieur de la Nation.
En revenant sur la question de la lutte contre la corruption et l’impunité, c’est aujourd’hui la volonté du peuple malien, c’est aussi l’engagement que nous avons pris face à l’Etat. Face à la volonté du peuple, on n’a pas d’autre choix que de l’exécuter. Regardez l’Etat de nos routes, beaucoup de contrats sont signés au nom de l’Etat, regardez qu’à un kilomètre d’ici les gens n’ont même pas à boire. Qu’avons-nous fait de tout cet argent qui a été mis à la disposition de l’Etat ?
Ces populations ne nous demandent pas de travail, ne nous demande pas de l’argent ; nous demandent uniquement le minimum et aujourd’hui on est incapable d’apporter ce minimum à ces populations. Cette lutte contre la corruption, contre l’impunité, qui a été déclenchée, sera une lutte sans état d’âme et sans esprit de retour. On n’a pas d’autre choix. Donc c’est pour vous rassurer de notre soutien total, le soutien du gouvernement et aussi le soutien du peuple malien.
Aujourd’hui, nul ne peut prospérer dans le désordre et c’est le moment aussi de mettre de l’ordre dans notre pays. Concernant toutes les difficultés évoquées, je suis en contact permanent avec le ministre de la justice, et à chaque occasion, il ne cesse d’évoquer vos problèmes. Et nous allons étudier les différentes difficultés afin d’apporter des solutions idoines. Parce que c’est le minimum qu’on peut vous apporter parce que votre mission demande qu’on vous sécurise que vous soyez protégés. Donc nous allons mettre tout ce qui est possible afin de vous mettre dans des conditions vous permettant d’accomplir votre mission. Soyez toujours rassurés de notre accompagnement et en retour nous vous demandons d’accompagner cette transition. Car comme on le dit, l’individu laissé à lui seul ne vaut rien mais c’est tout un chacun qui doit apporter son appui.
Et aujourd’hui tout le monde parle de la refondation, je vais aller plus loin parce qu’il s’agit en réalité de refonder l’individu, l’homme malien. Parce que quand vous regardez la corruption, c’est passé par l’homme, c’est planifié par l’homme et c’est mis en œuvre par l’homme. Il faut des femmes et des hommes engagés capables d’arrêter cet animal féroce qui ravage tout sur son chemin.
Une fois de plus, vous avez tous nos encouragements, toutes mes félicitations, je vous encourage à prospérer, à être déterminants. Cela ne peut surtout pas aller sans la prise de risque. Si c’était facile on n’allait pas se retrouver ici. Félicitations à vous et continuez à apporter de l’espoir. Parce que vous avez aujourd’hui cette opportunité. La chance de donner espoir au peuple malien. Merci d’être venus et à la prochaine. Que Dieu protège et bénisse le Mali.
Gonga, surtout quand les membres de cette société privée seront chargés d’assurer la sécurité des dirigeants. Une défiance envers les Forces armées et de sécurité maliennes
” nul ne peut prospérer dans le désordre ”
Une affirmation exacte.
Mais quand on veut faire venir au pays une troupe de mercenaires sans foi ni loi, ce n’est pas dans un souci d’ordre.
Et quand on veut lutter contre la corruption et apporter l’eau potable à nos paisibles concitoyens, on n’envisage pas de payer des mercenaires six milliards par mois pour faire le travail que notre armée est sensée faire et payer pour cela depuis 60 ans.
Six milliards par mois pendant 2 ans est assez pour apporter de l’eau potable dans nos village les plus reculés et doter ces mêmes villages d’etablissement de santé pour les premiers soins urgents et les accouchements difficiles qui mettent en danger de mort la mère et l’enfant.
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