Le président ATT vient de tenir en partie les promesses faites aux donateurs du Fonds Mondial. «Nul ne sera épargné » avait-il dit en l’occurrence. Une promesse qui se traduit aujourd’hui par l’inculpation et l’incarcération de l’ex ministre de la Santé Oumar Ibrahim Touré. D’autres interpellations sont attendues.
C’est aux environs de 15 heures que l’ex ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré a été conduit à la Maison Centrale d’arrêt. Démis de ses fonctions le dimanche 05 décembre dernier, il vient, six mois après d’être écroué pour détournement de fonds. Ce qui dénote de la nouvelle tournure que vient désormais prendre la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. C’est en effet, la première fois qu’un ancien ministre sous le régime ATT est écroué pour malversation financière.
Ce que l’on lui reproche
L’affaire porte sur le détournement de 2 milliards FCFA du montant alloué au Mali par le Fonds Mondial due lutte contre le Sida, la tuberculose et le Paludisme. Plusieurs cadres du même département ministériel sont inculpés pour les mêmes raisons.
Le rapport compromettant fait état surfacturations, de falsifications de documents financiers et d’attribution de marchés gré à gré à des opérateurs et fournisseurs. Toute chose à l’origine de l’ire des donateurs lesquels ont vivement protesté auprès des autorités maliennes.
Suite à l’enquête diligentée par le procureur Sombé Théra, au moins 24 personnes ont été interpellées et une quinzaine environ mises sous mandat de dépôt depuis Août 2010.
Rien de cela n’a cependant contenté les bailleurs de fonds lesquels ont réclamé des sanctions judiciaires contre les présumés coupables. Ils ont menacé de sevrer le pays desdits Fonds.
Il a fallu un trésor de diplomatie et des promesses fermes du Président malien à la tribune onusienne pour obtenir la reconstitution du fond soit 10 millions de dollars pour la période 2011-2013. Ces promesses portaient en l’occurrence sur le remboursement intégral des montants détournés et une poursuite judiciaires contre les auteurs de malversations.
Une affaire peut en cacher une autre
L’affaire dite du Fonds Mondial ne constitue pas la seule exigence des donateurs. Un autre dossier relatif à L’Alliance Mondiale pour les Vaccins et l’Immunisation (GAVI) se trouve également sur le bureau du procureur.
Ce Fonds Mondial pour les Vaccins a octroyé 150 millions de dollars sur cinq ans à 13 pays en développement dont le Mali. Il ressort du communiqué rendu public par le donateur « qu’un montant de 563 000 US$ (plus de 281 F CFA) avait été utilisé de façon non conforme dans deux de ses programmes de soutien en espèces au Mali » (lire communiqué).
Même si le Mali s’est engagé à rembourser le montant, le Secrétariat de GAVI a tenu «à informer son conseil d’administration et ses donateurs du début d’une investigation», toujours selon les termes du communiqué.
A la période indiquée par les bailleurs, se trouvait à la tête dudit fonds, l’ex-ministre de la santé Zeïnab Maïga Mint Youba. Le dossier serait soumis au procureur pour examen.
B. Diarrassouba