Après le scandale du fonds mondial… Polémique autour d’un marché de plus de 9 milliards FCFA au ministère de la Santé

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Mais surtout, après le feuilleton à rebondissement du Fonds mondial, l’on pensait que les autorités du Mali et plus précisément les dirigeants du ministère de la Santé se mettraient à l’abri d’un éventuel scandale pour ne pas s’exposer au courroux des bailleurs de fonds qui aident généreusement les populations à se soigner. Il semble bien que ce scandale ne soit rien à côté de celui qui se dessine au ministère de la Santé, où un marché d’au moins neuf milliards FCFA est en train d’être attribué dans des conditions qui feront encore jaser et susceptibles d’exposer le Mali à la risée du monde entier.

Il semble qu’en cette fin d’ultime mandat du président ATT, les gens ne reculent devant rien pour vider les caisses de l’Etat, tant les scandales de marchés de gré à gré se succèdent,  mais ne se ressemblent pas. En effet, après celui du fameux marché de gré à gré des matériels électoraux attribué à une entreprise libanaise, au grand dam de nos opérateurs économiques qui ont pourtant les capacités de réaliser ce travail, voilà que l’on parle encore d’un autre marché au parfum de magouilles concernant le marché des gilets pour les observateurs des élections générales de 2012.
Mais surtout, après le feuilleton à rebondissement du Fonds mondial, l’on ne comprendrait pas qu’au ministère de la Santé, un marché d’au moins neuf milliards FCFA soit en passe d’être attribué dans des conditions qui annoncent déjà un énorme scandale et attirera, une fois de plus, l’attention des partenaires techniques et financiers déjà très prudents.
Il s’agit d’un marché de matériels médicaux de plusieurs lots, objets d’un appel d’offres pour chacun. Les matériels visent des équipements en IRM, scanners et autres appareillages d’imagerie médicale.
Quoi de plus normal pour équiper nos structures sanitaires, est-on tenté de se demander ?  Mais dans ce marché qui ressemble à une course folle contre la montre pour se remplir les poches avant les échéances électorales, des faits inédits sont en train de se passer et il urge pour le président de la république, d’y mettre le holà, pour ne pas donner l’impression de cautionner ces pratiques ressemblant à un véritable pillage des fonds publics.
Il y a quelques années, dans le secteur de l’imprimerie, les opérateurs économiques se plaignaient du fait que les marchés étaient taillés sur mesure, notamment les critères techniques, pour octroyer les marchés les plus juteux à uns seule entreprise laquelle se tapait ainsi un monopole de fait. Les habitudes semblent avoir la vie dure car le même procédé est en train d’être reconduit au niveau du ministère de la Santé pour un marché de plusieurs milliards de nos francs. En effet, dans les milieux d’affaires, on se plaint que l’élaboration du cahier des charges a été dirigée pour adjuger, sans aucune difficulté, l’ensemble des fournitures d’une seule entreprise.
C’est d’autant plus vérifiable, selon des techniciens approchés, que les parties techniques des dossiers d’appel d’offres ont été exclusivement montés à partir des marques que représente la société à laquelle on cherche à attribuer ledit marché. Une autre astuce est que, si jamais cela passait, tous les autres soumissionnaires étant éliminés, la société en question serait en mesure de livrer les équipements à des coûts exorbitants. Chercherait-on alors à racler les fonds de caisse et anéantir  le budget annuel du ministère de la Santé dans ce marché avant les élections ?
L’année dernière, en relevant les DAF des ministères, le président de la république s’était indigné de constater qu’en presque deux mois de formation, certains de ces DAF avaient déjà entièrement dilapidé les sommes inscrites à des chapitres budgétaires.
La mémoire collective si raccourcie soit-elle à cause des problèmes qui taraudent l’esprit des populations, ne saurait oublier ce scandale qui pourrait se répéter et en rajouter aux problèmes déjà nombreux du président de la république qui ne dira pas ne pas être avisé pour cette fois.
Si l’on n’y prend garde, le coût risque de passer et ce sera dur pour le Mali car au moment où nous mettons sous presse, aucune société évoluant dans le domaine et reconnue comme telle, n’a payé le dossier. Ce qui équivaut à dire que la porte est ouverte à la société dont le marché est taillé à  mesure. Il lui suffit tout simplement de chercher deux à trois sociétés bidons qui l’accompagnent pour soumissionner afin de se donner un semblant de couverture légale pour rafler la mise, surtout que la Direction générale des marchés publics a déjà avalé la couleuvre, consciemment ou inconsciemment – c’est selon- pour jouer le jeu de la mafia qui entend faire main basse sur ces milliards FCFA avant le départ du président ATT.
Devrait-on laisser prospérer pareilles pratiques qui jurent d’avec les règles idoines de déontologie en matière de passation de marchés publics ?
B. Diarrassouba

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2 COMMENTAIRES

  1. humm on aura tout vu dans ce pays.
    Au mali on n’apprend pas de ses erreurs que dieu protege les plus faibles de la population malienne qu’il maudisse ceux qui volent l’argent du peuple que le diable les emporte que leurs recompense soit l’enfer par allah.

  2. Il faut que le peuple se porte partie civil dans ce genre d’affaires et qu’il traine les responsable politique devant les tribunaux.
    Il faut qu’il comprenne que leurs actions ne peuvent rester impuni.
    Sa sert à rien d’attendre que Att fasse quoi que ce soit il est le premier à connaitre les magouilles qui se font au sein de son gouvernement.

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