Ahmed Sow, ministre de Mines, de l''Energie et l’eaurnVa-t-il démissionner de son poste de ministre ?

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L’accusation est très grave. Même si elle est énoncée au conditionnel dans la lettre du premier responsable des enquêtes, M. Brûner qui écrit : «Les faits reprochés à monsieur Sow  sont qu’il aurait, dans le cadre de ses fonctions… favorisé l’attributions de subventions par le Centre à des entreprises dont il serait actionnaire». Ce n’est plus une question de mauvaise gestion ou de détournement fonds ni de simple délit d’initié mais d’escroquerie.

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 Coté malien, le fait de nommer M. Sow comme ministre de la République constitue sinon une dénégation des faits qui lui sont reprochés en tout cas, un soutien manifeste à un homme supposé être un proche au président ATT.

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Malgré le prestige de l’institution en charge de l’enquête, l’idée d’une cabale n’est nullement à exclure. Ainsi soit-il. Sous des cieux plus transparents que le nôtre, disons plus démocratiques, de simples soupçons du genre constituent un motif valable de démission. Pour, dit-on, permettre un bon déroulement des enquêtes.

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Le plus troublant pour l’opinion publique malienne est que, jamais ni l’intéressé lui-même, ni le premier ministre, ni le porte parole du gouvernement encore moins le président de le République n’aient cru devoir s’exprimer sur cette délicate question de soupçons «d’infractions financières» qui pèsent ainsi sur un ministre de la République.

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Ce qu’on a plutôt entendu ces derniers temps, c’est un discours très appuyé sur la solidarité gouvernementale. Discours tenu par le premier ministre Modibo Sidibé dès les premiers jours de prise de fonction de son gouvernement. N’est-ce pas dur pour un gouvernement de découvrir qu’un des siens fait l’objet d’enquête. Et pas n’importe laquelle ! Entre enquête et culpabilité établie il y a certes un fossé. Mais en pareille circonstance, même la présomption d’innocence ne saurait constituer une excuse, une raison de foncer droit au mur, la tête baissée. Et, apparemment, c’est exactement qu’aurait fait le premier ministre Modibo Sidibé en nommant Ahmed Sow à un département stratégique.
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On dira alors que c’est la presse

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rn‘’La presse ! Encore la presse, toujours elle qui va fouiner dans des affaires qui ne la concerne pas. Sinon tout est clair et limpide. Et, il n’y a nullement péril en la demeure du gouvernement’’. N’est-ce pas là une formule toute faite que pourrait utiliser le Premier ministre Modibo Sidibé dans ce qu’on devrait désormais appeler «l’affaire Ahmed Sow».

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 Trois quotidiens, que sont « Les Echos », « Info-Matin et le « Républicain », tous à la fois, n’ont pas lésiné sur l’argumentaire journalistique pour mettre sur la place ce que gouvernement de la République s’employait, désespérément, à cacher aux Maliens. Le tout nouveau des mines, de l’énergie et de l’eau, monsieur Ahmed Sow fait en effet l’objet d’enquêtes de la part de son dernier employeur, le Cde, une structure de financement de l’Union européenne.
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 Par correspondance en date du 29 septembre 2007, le directeur général de l’Alaf (office européen de lutte anti-fraude) a informé le premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, quelques trois jours avant démissionne, que «des soupçons de fraude, irrégularité au détriment des finances communautaires» pèsent sur notre compatriote, M. Ahmed Sow qui assumait les fonctions de directeur général du Cde (centre de développement de l’entreprise). Le Cde est une structure à travers laquelle la commission européenne finance la création d’entreprises, notamment en Afrique. En même temps qu’il informe «des faits » qui sont des «soupçons de fraude, d’irrégularité » à l’encontre Ahmed Sow, le directeur général de l’Alaf,  monsieur Frianz-Hermann Brûner demande au gouvernement malien de l’aider à mener les enquêtes, coté malien et propose à notre pays une collaboration en matière de «lutte contre les infractions financières».

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Le ton est donc suffisamment accusateur. L’Olaf a voulu ratisser large en faisant porter les enquêtes sur M. Sow, non seulement en tant que directeur du Cde et aussi en tant que simple chef d’unité au sein du Cde. C’est donc toute la carrière de M. Sow au sein de ce centre qui est en cause. 
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