Selon une source crédible, les arrestations continuent dans le milieu des opérateurs économiques maliens. Il s’agit de ceux qui se sont bien régalés en faisant la ruée vers les marchés fictifs et autres avantages illicites. Parmi ces derniers figure un commerçant de renom dont nous taisons le nom, pour le moment. Le père de celui-ci résidant en Commune I et ayant son magasin au grand marché et au marché Dibida, s’est laissé escroquer, par des gens qui promettent de l’aider afin que son fils puisse sortir de la prison. Plusieurs fois déchanté, ce chef de famille s’est résigné.
Pots de vin à gogo
Aussi cocasse et écœurant que cela puisse paraitre, ce jeune opérateur économique aurait vendu des motos Yamaha 100 de marque japonaise au Fonds mondial avant de céder, s’il vous plait, avec perte, les mêmes engins à deux roues à d’autres fournisseurs de la place. Les retombées de ce marché fictif auraient été équitablement partagées entre certains responsables du fonds, le jeune économique et d’autres complices. Les parties ayant des intérêts convergents pensaient ainsi s’enrichir avec facilité et en un laps de temps.
Mais, leur cartel n’a pas fait long feu. L’espoir a vitement tourné en illusion. Car, avec l’éclatement de l’affaire dite «détournement du Fonds mondial» ce fut «sauve qui peut». Le jeune opérateur économique fait partie de la première vague des personnes arrêtées dans le cadre des enquêtes. Et ça fait bientôt un an qu’il broie du noir. De son arrestation à nos jours, son père qui tient, comme tout bon papa, à faire sortir de la prison son fils, s’est laissé escroquer. Avocats, auxiliaires de justice, griots et autres prétendues personnalités influentes du pays auraient reçu des sommes importantes afin d’obtenir la libération du jeune opérateur économique. Mais en vain !
Finalement, son père s’en est remis à Dieu tout comme le reste de sa famille. «Nous avons décidé de ne plus rien donner à qui que ce soit. On nous a trop escroqués, on attend la justice. Nous estimons que personne ne peut résoudre notre problème si ce n’est Dieu», disent tout déçus les parents et certains amis du jeune. Il convient de rappeler au passage, que ce fonds était destiné à la lutte contre le sida, le palu et la tuberculose. Et le Mali fait partie du cercle restreint des pays africains ayant bénéficié de cette importante aide.
On fui pour s’échapper
Actuellement, les fournisseurs et prestataires commencent à se méfier des marchés du ministère de la santé. Cette situation est liée à cette affaire du Fonds mondial. Car, au fur et à mesure que les investigations se poursuivent ceux qui sont impliqués prennent la tangente en quittant clandestinement le territoire national. Par ailleurs, une source proche du dossier indique que certaines personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire parviennent à s’échapper comme par miracle. Ces personnes bénéficient-elles des complicités au niveau de leur cellule? Il y a-t-il divergence de vue entre la justice et l’administration pénitentiaire à propos de cette affaire? Les présumés auteurs seront-ils jugés avant le départ du pouvoir du président ATT? D’autres dossiers judiciaires seront-ils ouverts avant ou après le départ d’ATT? Le régime en place veut-il redorer son blason en menant une parodie de lutte contre la corruption et la délinquance financière? Pourquoi exerce-t-on des pressions sur le Mali afin qu’il tire au clair cette affaire? Au Mali, ces questions qui demeurent sans réponses suscitent des inquiétudes dans le milieu des affaires.
Cette appréhension serait relative à la transmission à la justice malienne des dossiers concernant le marché des engrais de l’initiative riz, de l’exploitation de l’uranium de Faléa et au non respect des engagements d’une société de recherche pétrolière évoluant au Mali.
En tout cas, l’affaire dite «détournement du Fonds mondial» qui a terni l’image du Mali cité comme l’une des vitrines de la démocratie en Afrique, est loin d’être close. Les noms du jeune opérateur et tant d’autres impliqués dans cette affaire de vente et d’achat de motos concernant le détournement du Fonds mondial…
À suivre…
Bah