Depuis quelques mois, le département de la santé se trouve dans la tourmente, à cause du détournement de plus de 2 milliards de francs CFA par les hauts cadres du ministère. Alloué à notre pays, par la banque mondiale, dans le cadre de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, la dite somme aurait été détournée à d’autres fins, au détriment des malades. Le ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré, qui avait tenté de résister, finira par céder en démissionnant. Selon des sources sures, il sera confronté dans les prochains jours à son ancien Directeur administratif et financier, Ousmane Diarra, arrêté depuis le mois d’Août. Cela, pour permettre à la justice malienne, de bien situer les responsabilités dans le cadre des enquêtes sur les fausses factures, les faux documents d’appel d’offres à l’origine de surfacturations, de faux PV de réception, des marchés fictifs dans la gestion du Fonds mondial attribué au Mali.
Le ministère de la santé se trouve éclaboussé par l’affaire de la gestion calamiteuse du Fonds mondial alloué à notre pays, par la Banque Mondiale, pour lutter contre les trois maladies qui font plus de ravages chez nous, à savoir le Sida, la tuberculose et le paludisme. Ce fonds, logé au département de la santé, a été une vache laitière pour les hauts cadres dudit ministère et certains agents de la santé. Au moment de l’éclatement de l’affaire, le Directeur Administratif et Financier du ministère, Ousmane Diarra, ainsi que certains cadres avaient été arrêtés. Ce que bon nombre de maliens ne comprenaient pas, c’était l’attitude d’indifférence dont le ministre Oumar Ibrahim a fait montre au sujet de cette affaire. Selon beaucoup de maliens, il devait démissionner dans l’immédiat à cause de cette affaire scabreuse. Cette attitude suscita beaucoup d’interrogations chez les maliens. Etait-il protégé par le président ? N’était- il pas au courant de ce qui se tramait dans son département ? Pourquoi n’est-il pas aussi arrêté comme son DAF ?
Tout récemment, le Puissant ministre de la santé et non moins vice président de l’URD, vient de prendre son courage dans les deux mains pour démissionner de son poste ministériel. Visiblement, il s’est senti concerné maintenant par l’affaire du détournement de plus de 2 milliards de francs CFA du fonds mondial et serait disposé pour des enquêtes.
Décidément la délinquance financière est difficile à combattre dans notre pays. Sinon comment comprendre le détournement des fonds destinés aux malades ou à combattre les maladies pour d’autres fins ? Mais, les hauts responsables chargés de la mise en œuvre des programmes/projets du fonds n’ont trouvé mieux que de détourner plus de 2 milliards pour construire des châteaux, des immeubles, des villas, à s’acheter de belles voitures, à courir les belles dames et à payer les études de leurs progénitures dans les grandes universités étrangères. Et pour couvrir leur forfait ils vont émettre, comme pièces justificatives, des fausses factures, des faux documents d’Appel d’offres, à l’origine de surfacturation de biens et services, notamment pour ce qui concerne les activités de formation.
L’audition du ministre, Oumar Ibrahim Touré, par la justice, dans les prochains jours nous édifiera davantage sur cette affaire.
En attendant, les responsables maliens se doivent une gestion saine et efficiente des ressources pour une réponse efficiente au SIDA, à la tuberculose et au paludisme, qui sont des maladies endémiques et qui causent plus de dégâts chez nous que n’importe quelle autre maladie.
Moussa Diarra
