Affaire Fonds Mondial : L'étau se resserre autour du ministre

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L’inculpation du Directeur National des marchés publics vient relancer les débats dans cette affaire. A en croire plusieurs sources concordantes, ladite inculpation aurait un lien direct avec les marchés attribués au nommé Mamadou Ousmane Bâ, opérateur économique de son état. Ce dernier était, en effet, considéré comme un " recommande " du cabinet ministériel. Car, il y aurait été introduit par son père, Ousmane Bâ, un député de la mouvance présidentielle. Cela intéresserait beaucoup le juge d’instruction. Surtout que depuis l’arrivée de Oumar Ibrahim Touré, le Conseil d’administration du Fonds Mali fut écarté au profit de la signature ministérielle. Hum !

Au total, ils seraient au nombre d’une quinzaine d’agents de l’Etat, et d’opérateurs économiques de la place à séjourner présentement à la Maison Centralisation de Bamako. Parmi eux, il y a évidemment le Directeur Administratif et Financier (DAF), Ousmane Diarra. Jusqu’à preuve du contraire, c’est toujours l’intérim qui est assuré à N’Tomikorobougou. Il parait que le Cabinet avait tenté de voler à son secours en faisant appel à un célèbre cabinet d’avocats. Après des fuites, le cabinet se serait par la suite rétracté.

            Craignait-il des conséquences fâcheuses ? Possible ! Car, de forts soupçons pèseraient sur les liens trop étroits entre le Ministre, Oumar Ibrahim Touré, et l’ex – DAF. Peu de temps, en effet, après avoir découvert qu’il y avait de l’huile  au sein du département, à travers le Fonds Mondial, décision aurait été prise d’écarter le Conseil d’administration local qui siégerait sur les attributions de marchés. Des représentants de la société en faisaient partie. Pendant un bon moment, nul n’avait vent d’un quelconque scandale au Ministère de la Santé.

            Il a fallu que le Ministre lui octroie les pleins pouvoirs pour que les choses tournent au vinaigre. Désormais, les opérateurs  économiques étaient obligés de passer par le bureau ministériel pour bénéficier des grâces du DAF, Ousmane Diarra. Les téléspectateurs ont longtemps aperçu sur leur petit écran l’imprudent Ministre en compagnie des opérateurs économiques. Ces derniers étaient les seuls à bénéficier  des marchés du Fonds (moustiquaires, ARVetc.).  L’éclatement de l’affaire a certainement amené le Ministre à revoir ses copies.

            Pour amasser des sous, très rapidement, les deux compères avaient trouvé un stratagème. Les  avis d’appels d’offres étaient soigneusement mis à l’abris. C’est à la dernière seconde, même pas la minute, que l’avis est porté à la connaissance des soumissionnaires. Dans ses correspondances, le département insiste sur l’urgence de l’exécution du marché. Parfois, il est question de marché restreint.

            Cela trouve généralement que les bénéficiaires sont déjà connus.

            Lorsque les marchés passent à la DGMP, cela trouve que les choses sont déjà réglées. Cette boîte s’appuierait sur les recommandations du ministre. La semaine derrière, notre confrère, " Le Sphynx " évoquait une probable inculpation du DN des marchés publics, Satigui Sidibé. L’intéressé n’aurait pas été encore écroué. Et par ricochet, la justice aurait saisir les autorité compétentes aux fins pouvoir écouter le Ministre en personne.  Il semblerait que c’est l’arrestation d’un jeune opérateur économique, Mamadou Ousmane Bâ, qui aurait poussé le juge d’instruction à avancer dans ses investigations. D’après le confrère, la DGMP a maladroitement accepté que l’on attribue des marchés à l’opérateur économique, fils d’un député de la mouvance présidentielle. La justice y verrait une forte odeur de corruption et chercherait même à savoir si les prétendus matériels sanitaires ont été effectivement fournis à qui de droit. Dans tous les cas, les choses se corsent pour le Chef du département de la Santé et ses éventuels complices.

            Il aura beaucoup à dire pour se dédouaner dans cette affaire qui embarrasse les plus hautes autorités de l’Etat. Sidéré par le comportement d’un homme qu’il appréciait pourtant beaucoup, le président de la République, Amadou Toumani Touré, n’a pas hésité à la laisser sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Senou, avant de s’envoler pour les Etats – Unis. A New York, le Chef de l’Etat devait  participer à la réunion des partenaires du Fonds mondial, et d’y plaider la cause de l’Afrique.

            Pour avoir gain de cause, ATT fut contraint de reconnaître qu’il y  avait eu détournement, malversations. Son langage vérité a, on le sait, séduit ces derniers. Toutefois, c’est un Chef de l’Etat fort déterminé à assainir les situations douteuses. Comme, c’est le cas actuellement au Ministère de la Santé.

 

 

B. Koné

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