Affaire Fonds mondial : Ibrahim O Touré et 18 autres co-accusés acquittés

La cour d’assisse en sa deuxième session ordinaire a rendu le verdict dans l’affaire dit de Fonds Mondial. Très attendu par l’opinion nationale et internationale,  Oumar Ibrahim Touré, ex ministre de la santé, Ousmane Diarra, Toumani Sidibé, Djofflo Coulibaly, Satigui Sidibé, Mamadou Makadji, Issa Sow et Mambé Coulibaly ont été acquittés.
La salle d’audience Boubacar Sidibé de la Cour d’Appel de Bamako n’a pas désemplit tout au long du procès. Cette affaire, selon le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel A. Téssougué a fait couler beaucoup d’ancre et de salive.
Durant huit longs jours, Mamadou Baba Traoré, conseiller à la Cour Suprême du Mali et non moins président de l’audience lors de cette affaire a tiré au claire l’affaire. L’affaire Fonds mondial a fait couler beaucoup d’encre et de salives. Si les uns et les autres avaient été accusés à tord et à travers, trimbalés, humiliés, enfin la vérité est connue. La justice étant le dernier rampart contre l’arbitraire, la dernière instruction a lieu à la barre. Après huit jours de débats, le Contentieux de l’Etat et le Procureur ont fait leur réquisitoire. Le premier défendant les intérêts de l’Etat dira que le ministère de la santé n’a aucune charge contre les sieurs Oumar Ibrahim Touré, Ousmane Diarra, Toumani Sidibé, Djofflo Coulibaly, Satigui Sidibé, Mamadou Makadji, Issa Sow et Mambé Coulibaly dans le cadre de la passation des marchés publics. A ses dires, les marchés ont été exécutés normalement avec des justificatifs à l’appui. Doauda Doumbia, contentieux de l’Etat a tout de même souhaité le maintien des autres personnes dans les liens de l’accusation.
Quant au Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel A Téssougué, il a consacré une heure pour son réquisitoire.
Conformément à ses habitudes, Daniel A Téssougué n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a décrié les arrestations arbitraires de certains juges d’instruction. Il s’est attaqué aussi à la presse écrite et orale. La dignité et l’honneur des accusés ont été bafoués.
En lisant la presse avant d’arriver à ce poste, je pensais pas que ces gens ne pouvaient pas s’en sortir. Mais en réalité, il n’en est rien. Pour lui, ce procès est un véritable gâchis pour notre nation avant de dire que grâce à ces huit jours de nouvelles instructions à la barre, les curiosités ont été satisfaites.
Il dira également que certains de ces accusés n’ont rien à voir aujourd’hui dans le prétoire et que cela est de la faute de certains juges d’instructions qui n’ont pas pleinement joué leur rôle. Il partira loin en disant que si cela était fait, on aurait pu éviter cette situation aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, Daniel A Téssougué, en  conclusion, a demandé à la cour de maintenir, Mohamed Berthé, Mamadou Ousmane Ba, Djoumbogo Yalcouyé, Issiaka Béréthé et Ichiaka Diallo, dans les liens d’accusation d’atteinte aux biens publics. Ce dernier a reconnu à la barre le détournement de plus 121  millions de nos francs.
Par contre, il a demandé l’acquittement des autres accusés y compris l’ex ministre de la santé Oumar I. Touré. Son réquisitoire a été apprécié par les avocats de la défense. Enfin il a félicité le président de la cour pour sa courtoisie et la qualité des débats.
Après le brillant réquisitoire du PG,  ce fut le tour des avocats de la défense. La crème du barreau malien était représentée suffisamment à savoir Me Mountaga Tall, Me Amidou Diabaté, Me Maguette Sèye, Me Moustapha Cissé et beaucoup d’autres pour plaider en faveur de leurs clients accusés dans cette affaire. Faut-il rappeler que c’est la plaidoirie des avocats qui a été le plus long. Dans sa plaidoirie, Me Tall conseil de Doulaye Coulibaly, régisseur de la Daf du ministère de la santé et de Oumar Ibrahim Touré,  a rappelé à l’auditoire qu’il ya 22 ans sans qu’il ne mette pas les pieds dans le prétoire pour plaider. Il a dénoncé que des hauts cadres de ce pays sont humiliés et trimbalés dans ce dossier.
A la fin de son brillant plaidoyer qui a duré plus de 15 mn, il demandera à la Cour d’acquitter purement et simplement ses clients à savoir Oumar Ibrahim Touré et Doulaye Coulibaly avant de dire que le vrai dossier du fond mondial n’est pas celui portant sur le Programme national de lutte contre la tuberculose.
A travers cette phrase de Me Tall, nous nous sommes posé la question de savoir, quel est alors le vrai dossier du fonds mondial ?
En effet, il est bon de savoir que les avocats de Youssouf Boré, Badra Alou Coulibaly, Alassane Coulibaly, Charles Sanogo, Djofflo Coulibaly, Mohamed Berthé, Issiaka Béréthé, Djoumbogo Yalcouyé, Alimata Naco, Issa Sow, Mambé Coulibaly, Mamadou Makadji, Dramane Simpara ont tous plaidé en faveur de leurs clients.
Cependant après les deux jours de plaidoirie des avocats, la Cour dans sa sagacité sous la conduite de Mamadou Baba Traoré à déclaré, Oumar Ibrahim Touré, Ousmane Diarra, Toumani Sidibé, Djofflo Coulibaly, Satigui Sidibé, Mamadou Makadji, Issa Sow et Mambé Coulibaly non coupables des faits qui leurs sont reprochés par conséquent, il a délivré l’ordonnance de mise en liberté s’ils ne sont détenus pour autre cause.
Mais en ce qui concerne, le nommé Ichiaka Diallo, il a été retenu dans les liens de l’accusation de détournement de plus de 121 million de nos francs. Il a été alors condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme et le remboursement du montant détourné sans dommages et intérêt car le contentieux n’a aucunement demandé.
Il est donc bon de rappeler que le sieur Ichiaka Diallo a déjà passé 37 mois en prison et 40 mois sans salaire. Il ne lui reste plus que 23 mois pour purger la totalité de la peine qui lui a été infligé par la Cour d’assises de Bamako.
Après le verdict, nous avons rapproché Me Moustapha Cissé, l’un des conseils d’Oumar Ibrahim Touré dans ce procès. «J’ai été satisfait par le verdict de la justice. Une justice qui commence à marcher. Nous avons vu aujourd’hui un procès débarrassé de tout ce qu’on appel les oripeaux, tout ce qui constitue des charges, des lourdeurs et des pesanteurs pour devenir une procédure normale. Dorénavant, dans notre pays, nous souhaitons que ça soit ainsi que la justice soit rendue. Qu’il n’est pas juge sous ordre, qu’il n’y est pas de main cachée ou invisible, qu’il y ait une justice transparente et un procès équitable, voilà je ce que je voulais dire».
Seydou Oumar N’DIAYE

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