Le ministre de la Santé Oumar Ibrahim Touré a été forcé à la démission avant-hier. Le communiqué relatif à cette démission a été lu dimanche sur les antennes de l’ORTM, la station mère au Mali. Cette démission intervient après l’arrestation des cadres de son entourage impliqués dans l’affaire du Fonds mondial. Depuis quelque temps, des rumeurs circulaient sur cette démission car son nom est cité à plusieurs niveaux dans l’affaire dudit Fonds.
On se rappelle que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré avait signifié au ministre en question qu’il ne peut plus le défendre car il s’agit d’une affaire qui dépasse le seul cadre de sa compétence puisque impliquant des personnalités importantes à l’échelle mondial. Ces gestionnaires à un haut niveau sur le toit mondial demandent à ce que lumière soit faite dans cette affaire. On se souvient que la tension était à un tel niveau que ATT lui-même a effectué le déplacement auprès des responsables du Fonds sans son ministre pour défendre la cause du Mali. Dès lors le sort de Oumar était scellé.
La gestion calamiteuse des ressources mobilisées par l’instance internationale mondiale au niveau du ministère de la Santé est de toute évidence à l’origine de cette situation.
On ne sait pas aujourd’hui si le chef de l’Etat poursuivra ses actions en dépassant l’outrecuidance et en jetant le ministre en prison.
Au niveau de l’URD, son parti d’origine, c’est le calme plat. Il semblerait que le ministre, qui appartient à ce ressort politique, n’était pas en bon terme avec les cadres de cette formation politique. On le soupçonne d’être plus proche de l’ex- mouvement citoyen (association de soutien au chef de l’Etat) que de son parti d’origine grâce à qui il est devenu ministre.
Le pire est donc à craindre pour Oumar Ibrahim qui a été défendu bec et ongle par certains de son entourage et des proches du président de la République. Sans succès. Reste maintenant à la justice de faire son travail. Chacun sait que le procureur Sombé Théra s’agitait un moment autour de ce dossier. Par le truchement d’ATT, on avait même affirmé que le Procureur avait demandé sa démission. Il est possible que suite à cette injonction, le ministre ait démissionné. Volontairement. Affaire à suivre.
Oumar Ouattara
Ministère de la Santé
Docteur Macalou aux commandes
Après la démission du gouvernement du ministre de la Santé Oumar Ibrahim, à sa demande, selon un communiqué présidentiel, Badara Aliou Macalou a été nommé ministre de la Santé. Il cumule désormais deux postes dans l’attelage gouvernemental puisqu’il assure l’intérim au niveau du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, en attendant le réaménagement gouvernement qui devrait intervenir dans quelques jours selon notre source.
C’est une marque de grande confiance pour cadre dont le dévouement patriotique est irréprochable. Cela veut dire également que ATT n’a pas fini sa réflexion et qu’il est possible que d’autres têtes tombent dans les jours à venir. Faut-il conclure que ATT veut profiter de cette situation pour faire un réaménagement de l’attelage gouvernemental que dirige Modibo Sidibé ? Plus d’un Malien le pense.
Concernant le nouvel arrivant au département de la Santé, il faut savoir qu’il est gynécologue de formation et qu’il est rompu à ce genre d’exercice. Il connaît les rouages de la santé pour avoir été promoteur de la Clinique Filany durant des années et côtoyé le monde de la santé. Macalou est donc en terrain connu.
Aussi, il faut savoir que sa bonne gestion du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine est à l’origine de cette promotion. Jamais Macalou n’a été impliqué dans une quelconque affaire. « Connaît toi toi-même » semble être sa ligne de conduite. Il a toujours travaillé avec les moyens de bord. Très sérieux, appliqué et rigoureux, le ministre justifie tout le bien qu’on pensait de lui à sa nomination. Nous y reviendrons.
Issiaka Sidibé