Le moins que l’on puisse dire, c’est que IBK a du pain sur la planche. Surtout avec la stratégie communicationnelle que d’aucuns colportent à chaque occasion pour lui tirer d’affaires. Un stratagème qui a toujours foiré depuis l’arrivée d’IBK à la tête du Mali. Il s’agit des démentis à la pelle. Sans arguments contraires, ni de preuves irréfutables de la thèse défendue.
D’abord, par rapport à la déclaration publique des biens d’IBK. Selon l’article 37 de la constitution, « après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour suprême reçoit la déclaration écrite des biens du président de la République….. ».
En la matière, le président de la République n’a pas respecté ce délai constitutionnel, car il l’a fait 72 heures après, par les méthodes, on a tenté de justifier la turpitude du prince du jour, mais en vain.
Pour rappel, les stratèges se sont fendus derrière ce communiqué, bien rancunier: « il nous revient comme une rengaine, depuis quelques jours que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, n’est pas en phase avec la légalité pour n’avoir pas fait la déclaration de ses biens devant la Cour suprême. Ces informations sont véhiculées par ceux qui ont peur ou intérêt à la désinformation et qui chercheraient à jeter l’anathème sur la lutte implacable contre la corruption et l’impunité engagée depuis le début du mandat présidentiel d’IBK. Contrairement à ces affirmations sans aucun fondement et sans aucun recoupement préalable, la Cour suprême conformément à la constitution malienne a, bel et bien, reçu sous le N°059IP-CS du 9 septembre 2013 la déclaration écrite des biens du président de la République… ».
A travers ce communiqué pour le moins laconique, on a estimé avoir posé un acte justificatif de grande portée. Mais c’était peine perdue car, cela a permis de faire découvrir que le président n’a déposé sa déclaration que 72 heures après. Donc, il n’était plus en phase avec la constitution du pays. Mieux, ses biens demeurent inconnus des Maliens contrairement aux autres présidents. Et comme le dit l’adage « la charité bien ordonnée commence par soi-même ».
Des communiqués, on retombe au pingpong !
Ensuite, arriva l’affaire de marché de gré à gré de près de 70 milliards FCFA à la présidence. Malgré les documents (Facsimilés) parus dans la presse, avec la signature de Sidi Mohamed Kagnassi, de Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Les stratèges communicateurs du boss n’ont pu apporter aucun justificatif, et se sont bornés du coup à faire des simples démentis. Comme un jeu dans un jeu de ping-pong.
Le bénéficiaire de ce juteux marché n’était autre qu’un conseiller spécial du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Mais, le coup fumant a vite été déniché par la presse qui l’a dénoncé.
Mais c’était trop tard : la balle était déjà partie trop loin. Et les Maliens savent désormais lire entre les lignes.
Avant que cette affaire ne se dissipe et finisse d’alimenter les débats, voilà qu’une autre affaire éclate. Cette fois-ci, le président de la République est mis en cause par un journal français qui l’accuse de corruption. Mais aussi, de faire partie des chefs d’Etats africains du « système Tomi ». Il s’agit des connexions qu’il a avec ce richissime homme d’affaires français, jugé d’être le parrain de la mafia corse.
Depuis la parution de cette information dans le journal français dans sa livraison du vendredi 28 mars dernier, les scribouillards de la cour royale s’est empressée de faire un communiqué dont voici la teneur : « dans un article du journal français le monde daté du 28 mars 2014, sous le titre « la justice sur la piste du parrain des parrains » diffusé sur le site internet dudit journal, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme affirment que plusieurs chefs d’Etats seraient impliqués dans le « système Tomi » en citant le nom du président de la République du Mali. Cet article vise à salir l’honneur d’un homme dont les valeurs d’intégrité et de rigueur morales n’ont jamais été remises en cause par qui que ce soit. Mais au-delà de la personne du Chef de l’Etat et de l’institution qu’il incarne, il veut jeter le discrédit sur les efforts inlassables de toute une nation pour sortir d’une crise sans précèdent…. ».
Là encore, on peut dire qu’ils ont agi dans la précipitation. Une attitude, qui selon un analyste, peut contribuer à enfoncer davantage le président IBK.
Car selon lui, il s’agit d’une accusation portée contre lui par un journal. Et dans le communiqué que le service de communication a apporté, il n’a fait mention nulle part de preuves démentant la non-implication d’IBK dans cette affaire. D’ailleurs leur réaction a permis de lever le voile sur l’amitié entre IBK et ce grand mafioso.
Dans cette affaire, il serait mieux que son service de communication lui demande d’apporter des précisions aux Maliens à travers une conférence de presse. Surtout qu’il est le seul président à gesticuler avec ses journalistes, contrairement aux autres chefs d’Etat cité par le même journal qui ne sont aucunement inquiétés.
Georges Diarra