S’il y a une affaire qui a défrayé, particulièrement, la chronique ces derniers mois, c’est bien celle relative à la gestion du fonds mondial. Le scandale né de la découverte d’un trou scandaleux dans la gestion de ce fonds, a permis à une grande partie de l’opinion publique nationale de savoir, exactement, ce que c’est le Fonds mondial. Il s’agit d’un financement extérieur dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida au Mali, à l’instar de plusieurs autres pays ayant été élus à ce financement .
Par mesure de prudence et en vue d’une gestion saine dudit fonds, des dispositions pratiques ont été prises pour dissocier sa gestion de celle des autres fonds du département de la santé. A cet effet, un comptable gestionnaire a été, spécialement, commis pour la gestion des fonds alloués à la lutte contre le paludisme et la tuberculose. C’était avant la nomination d’Oumar Ibrahim Touré à la tête du département de la santé. C’est d’ailleurs sous sa gestion des affaires du département qu’un audit à été réalisé afin de faire le point de la gestion dudit fonds aux bons soins de la DAF du département de la santé. Il permettra de découvrir un déficit de gestion qui a surpris plus d’un. Les bailleurs de fonds ne sont pas en reste de cette déception. C’est pourquoi, ils solliciteront que la lumière soit faite sur la question en vue de situer les responsabilités et de prendre, conséquemment, les sanctions qui s’imposent.
Par la suite, des missions de contrôle des bailleurs de fonds se sont rendues au Mali. Des enquêtes, il y en a eu. Des injonctions et des arrestations se sont opérées dans les rangs des responsables de la gestion des fonds dédiés à la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Et depuis, la situation n’a pas, fondamentalement, évolué. A preuve, les personnes incriminées demeurent en détention préventive. Cela fait presque treize mois. Pourtant, on se rappelle qu’il y a eu plusieurs tractations en vue d’obtenir la liberté provisoire pour les personnes bénéficiant de la présomption d’innocence jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie. Ainsi, si le dossier n’évolue pas, est-il juste de continuer à maintenir les intéressés dans les liens de la détention préventive ?
En tout cas, selon la législation en vigueur en République du Mali, en cas de délit, la période de la détention préventive peut dépasser un an, soit douze mois renouvelable une seule fois. Déjà la première année s’est écoulée. Faut-il comprendre que jusqu’ici, les liens de culpabilité ne sont pas, suffisamment, établis ? En tout cas, il est temps de faire la part des choses : établir les liens de culpabilité ou relaxer purement et simplement les présumés coupables.
La Rédaction